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Industrie - La politique industrielle de l'UE doit être liée aux territoires, plaide le Comité des régions

Spécialisation intelligente, investissement public, project bonds... Un avis du Comité des régions liste les outils qui permettraient aux collectivités d'être des acteurs-clés de la réindustrialisation de l'Europe.

Pour relancer l'Union européenne, il faut relancer son industrie. C'est l'idée sous-jacente d'un avis voté par le Comité des régions, jeudi 11 avril, rédigé par le président de la région Picardie Claude Gewerc.
L'assemblée des collectivités territoriales européennes a voulu montrer son approbation dans les grandes lignes de la communication de la Commission européenne sur la politique industrielle, présentée en octobre 2012 dont l'objectif est de porter la part de l'industrie dans le PIB à 20% d'ici à 2020.
L'industrie du Vieux Continent traverse une mauvaise passe, mais le rapport constate qu'elle représente encore 80% des exportations européennes et la majorité des investissements dans la recherche et développement.

"Territorialiser" la relance industrielle

Chômage, développement économique ou encore formation professionnelle, pour Claude Gewerc, "les autorités locales sont les premières à subir les conséquences de la désindustrialisation".
Les élus locaux européens approuvent la "spécialisation intelligente" des territoires pour éviter qu'ils ne se concurrencent entre eux, proposée par la Commission européenne dans son projet.
Cette "territorialisation" peut être financée par des outils déjà existants. Les fonds structurels ou les fonds prévus dans le programme-cadre pour la recherche et l'innovation "Horizon 2020" pourraient être utilisés pour "s'adapter aux mutations" du secteur industriel.
Le Fonds européen d'ajustement à la mondialisation pourrait également être mobilisé. Mais sa très faible dotation - un milliard d'euros pour la période 2014-2020 - laisse une très petite marge de manoeuvre.

Aides publiques : levier de croissance ?

L'investissement public est un sujet de frictions récurrentes entre la Commission et les régions. La Commission cherche toujours à limiter les aides régionales au prétexte qu'elles pourraient nuire au bon fonctionnement du marché intérieur. Les collectivités, elles, considèrent que les aides publiques sont un levier de croissance.
Les secteurs de la sidérurgie et des fibres synthétiques sont des domaines où la Commission pourrait être plus ouverte, indique l'avis.
Pour le Comité des régions, différencier les dépenses d'investissement et les dépenses de fonctionnement est essentiel. Si les dépenses de fonctionnement doivent être limitées, les dépenses d'investissement contribuent quant à elles à la relance économique.

Créer des entreprises de taille intermédiaire

Les PME sont considérées comme des acteurs clefs pour relancer la politique industrielle. Le Comité des régions reprend d'ailleurs l'idée de créer une nouvelle catégorie d'entreprises de 250 à 750 salariés, dites "entreprises de taille intermédiaire" (ETI).
Claude Gewerc met l'accent sur le financement des PME (et ETI) par les "projects bonds". L'avis propose la création de "fonds d'investissement régionaux" pour apporter une garantie financière à ces projets.
Enfin, le texte engage une réflexion sur le rôle des institutions bancaires. Les banques pourraient par exemple être obligées d'investir dans les PME pour des projets favorables à une économie pauvre en carbone ou socialement responsables.

 

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