La raréfaction du foncier, un sujet aussi pour les start-up industrielles

Dans un rapport remis le 21 avril aux ministres de l'Économie et de la Transition écologique, France Industrie et Start Industrie analysent les besoins spécifiques des start-up industrielles en matière de foncier. Celles-ci sont plutôt à la recherche de petites parcelles, ce qui ne les empêche pas de rencontrer des difficultés. Dans bien des cas, elles recourent aux services des collectivités (intercommunalités ou régions).

Si elles sont plutôt en quête de petites surfaces, les start-up industrielles n'en sont pas moins confrontées au problème de la raréfaction au foncier. Dans un rapport remis le 21 avril 2023 aux ministres Bruno Le Maire et Christophe Béchu, France Industrie et Start Industrie (association représentant les quelque 1.900 start-up industrielles françaises), avancent quelques propositions pour leur favoriser un accès rapide. Un sujet actuellement au cœur des réflexions sur le futur projet de loi Industrie verte (voir notre article du 4 avril 2023).

"Ces start-up, implantées dans tous les territoires (les deux tiers ont leur siège en dehors de l'Île-de-France) sont de plus en plus nombreuses à porter des projets industriels innovants et créateurs d'emplois dans les domaines de la santé, de l'électronique, de l'énergie, de la chimie, de la robotique, de l'agro-alimentaire, de la valorisation des déchets, de la mobilité et des transports", soulignent les deux associations après avoir sondé à l'été 2022 un échantillon représentatif de ces patrons, afin de connaître leurs besoins spécifiques en matière de foncier. 76% des dirigeants indiquent ainsi rechercher des surfaces inférieures à un hectare. Et 63% privilégient des locaux industriels existants, car immédiatement opérationnels. Les start-up industrielles recherchent aussi des surfaces disposant d'infrastructures physiques, numériques et surveillent l'offre d'aides publiques disponible. Toutefois, 36% d'entre elles choisissent une location avec option d'achat, pour se donner plus de souplesse.

54% des start-up industrielles accompagnées par une intercommunalité

Dans leurs recherches, elles comptent particulièrement sur les collectivités locales (63%) pour les accompagner. "Dans les faits, 54% des start-up déclarent avoir effectivement été accompagnées par une intercommunalité et 36% par une région", est-il précisé.

Cependant, pour 53% des patrons, l'identification du foncier adéquat à leur projet a représenté une difficulté. Mais, signe positif, 80% d'entre eux assurent avoir obtenu un site dès leur première candidature, et "un accueil favorable des projets d'implantation est à souligner dans tous les territoires", souligne le document.

Alors pour faciliter leur démarche, le rapport propose d'élargir l'offre de sites clés en main, y compris en région parisienne, aux start-up. Le dispositif, lancé en 2019, permet de repérer des sites disponibles et d'accélérer les démarches administratives et réglementaires pour leur aménagement. Mais il reste mal connu des dirigeants de start-up : moins de 30% seulement déclarent le connaître.

Autre proposition : créer un portail national centralisant l'ensemble des disponibilités foncières et leurs caractéristiques (utilités, services et infrastructures à proximité, etc.) et les aides publiques mobilisables. C'est le sens du travail actuellement conduit par le préfet Rollon Mouchel-Blaisot et le directeur général de la Banque des Territoires, Olivier Sichel (voir notre article du 9 mars 2023).

Le rapport propose aussi de mieux exploiter les sites privés occupés par des entreprises établies qu'il faudrait recenser. L'idée est de partager des parcelles ou de mettre à disposition du bâti en tout ou partie occupé et de créer des synergies.

 

Pour aller plus loin

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis