La région Ile-de-France encourage la végétalisation des toitures

La raréfaction des espaces verts dans les villes est responsable de nombreux maux qu'il est possible de combattre en installant la nature sur les toits. Un procédé millénaire que soutient la région Ile-de-France.

L'élévation des températures dans les villes denses est un phénomène connu. Ce sont les végétaux, denrée rare dans les villes, qui retiennent l'eau de pluie et lui permettent en s'évaporant de rafraichir l'atmosphère. Par ailleurs, l'imperméabilisation des sols provoque mécaniquement un accroissement de la chaleur. Le contexte de réchauffement climatique généralisé incite particuliers et entreprises à recourir à la climatisation ce qui aggrave les rejets de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique...
Autre conséquence de la diminution des espaces naturels en ville : l'augmentation du ruissellement. Lors des épisodes orageux, l'eau glisse sur les surfaces étanches et engorge les égouts. Le plus souvent, pour faire baisser la pression, le trop plein est déversé dans les fleuves sans aucun traitement. Cette pollution endommage gravement l'écosystème aquatique.

La nature sur les toits

La végétalisation des toitures permet de pallier le manque de surface naturelle au sol. L'objectif premier est de retenir l'eau de pluie. Suivant la méthode utilisée, 40 à 100 litres par m2 peuvent ainsi être "stockés" à la parcelle. Les chercheurs ont également quantifié les gains de ce type d'aménagement en termes de régulation thermique. Ils ont établi que lorsque la température atteint 60° sur une toiture classique, elle plafonne à 20° sur un écotoit. Par ailleurs, les bénéfices "secondaires" tirés des toitures végétalisées sont nombreux. La végétation fixe les poussières atmosphériques et les pollens, améliorant ainsi la qualité de l'air et donc la santé des riverains. Les écotoits développent la biodiversité permettant à la faune sauvage de trouver des abris. Ils améliorent également la qualité de l'isolation phonique et l'esthétique de la ville.

Le conseil régional a subventionné 22.000 m2 de toitures végétalisées

Tous ces avantages ont été mis en avant par Lucien Ferrier, conseiller régional d'Ile-de-France, lors de l'adoption de la délibération Energie par l'assemblée régionale, en mai 2006. "La France, explique-t-il, est très en retard sur les pays d'Europe du nord et en particulier sur l'Allemagne. En 2002, nous ne produisions que 60.000 m2 de toitures végétalisées par an alors que l'Allemagne en produisait... plusieurs millions ! En proposant ce dispositif, doté d'une enveloppe budgétaire de 1,4 million d'euros, mon objectif était de faire entrer le végétal dans le milieu urbain, et ça fonctionne. En 2007, le conseil régional d'Ile-de-France a subventionné 22.000 m2 de toitures végétalisées, et  il faut ajouter les surfaces gagnées sur le patrimoine régional, en particulier les lycées et les bases de loisirs. Les murs anti-bruit végétalisés qui sont installés le long des réseaux routiers participent du même mouvement. Là encore, il s'agit de promouvoir l'écologie urbaine". Le taux de la subvention régionale est de 50% du coût HT des travaux réalisés (complexe isolant, système d'étanchéité, drainage et couche filtrante, substrat et végétation), pour tous les bénéficiaires (les collectivités, particuliers, entreprises, associations et bailleurs sociaux).
 

Luc Blanchard, pour la rubrique Expériences des sites Mairie-conseils et Localtis.

Région Ile-de-France, Unité Aménagement Durable

35, Bd des Invalides
75007 Paris

Paul Cassin

Chef de service Air Energie Bruit

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