La transformation de bâtiments agricoles en logements locatifs

En 1999, les élus de la communauté de communes décident de participer à un programme de transformation d'usage d'anciens bâtiments de ferme en logements locatif, politique initiée et mise en oeuvre par le pays Val de Lorraine, dont leur structure est membre. L'objectif est de répondre à la demande croissante de logements de la part de "rurbains" travaillant dans les villes proches de Metz et Nancy.

Au départ...

La situation du marché local du logement conduit le pays de Val de Lorraine à développer une politique active en matière d'habitat, tout d'abord, entre 1992 et 1998, en mobilisant les procédures existantes comme les opérations programmée d'amélioration de l'habitat (Opah), puis en créant à partir de 1998 des procédures locales de transformation d'usage des bâtiments agricoles abandonnés par les exploitants en raison des procédures de mise aux normes. C'est alors la seule possibilité qui se présente sur le territoire pour développer l'offre locative. L'idée est venue d'une initiative privée, un exploitant agricole qui, en 1997, crée quatre logements dans une étable dont il n'a plus l'usage.
A ce moment-là, il n'existe encore aucune aide publique pour ce type de projet. Le pays du Val de Lorraine sollicite le conseil général et le conseil régional pour définir une procédure d'intervention. L'un et l'autre répondent favorablement à cette proposition. Un dispositif d'aides, reprenant les caractéristiques des Opah et notamment le conseil en amont pour le particulier, est conçu avec un soutien d'environ 19.000 euros par logement créé.

En cours de route...

Dès le lancement de ce programme, la communauté de communes du Grand Valmon s'y associe, comme cinq autres communautés de communes du pays, en prenant en charge une partie des frais de l'expertise technique des dossiers offerte au pétitionnaire. Depuis 1999, cinq logements locatifs sont créés par an et sur le territoire de la communauté de communes. Il s'agit principalement de granges situées au centre des villages.
A mi-chemin, en 2002, le pays conditionne les nouvelles aides. En premier lieu, les transformations d'usage soutenues sur le Val de Lorraine seront tenues dans la composition de la façade de respecter les prescriptions proposées par le CAUE de Meurthe-et-Moselle qui pourront porter sur l'utilisation des matériaux, la conservation des ferronneries, la conservation et l'adaptation des portes de granges, etc. Les conseils donnés par le CAUE sont d'ailleurs très appréciés, ils stimulent le démarrage des travaux parce que les transformations sont techniquement difficiles à réaliser et que les propriétaires ne savent pas toujours comment s'y prendre. En second lieu, le pays limite son aide à un seul logement pour éviter une densification trop importante des centres de villages. Enfin, il impose la création de deux places de stationnement sur l'espace privé. Ces deux dernières mesures visent à résoudre les problèmes de circulation et apaiser les mécontentements de la population.

Pour quels résultats...

Pour le Grand Valmon comme pour l'ensemble du pays, ce programme a permis à la fois à des jeunes du territoire de s'y installer et à des communes d'endiguer le développement de friches agricoles au centre des villages. Des communes sont redevenues attractives ; le marché local du logement se réorganise. Dorénavant, l'intervention du pays sur certains territoires et notamment celui de la communauté de communes du Grand Valmon doit évoluer en s'attachant à répondre à d'autres objectifs.

A noter toutefois que cette opération n'a pas été sans conséquence sur le marché local de l'immobilier. En effet, dans un premier temps, les transformations des vieilles granges sont réalisées en majorité par les agriculteurs eux-mêmes. Mais petit à petit, avec le retour de l'attractivité du marché local du logement et la pression immobilière croissante dans la métropole lorraine, d'autres investisseurs, parfois extérieurs au territoire, saisissent ces nouvelles opportunités en achetant ces granges pour les rénover ; leur comportement diffère de celui des premiers investisseurs. Enfin, ces bâtiments déchus de leur usage agricole sont aussi un moyen d'accès à la propriété pour de jeunes couples qui s'engagent parfois dans des "opérations à tiroir" en créant, à côté de leur résidence principale, un ou plusieurs logements locatifs. Ainsi, la pression sur ce patrimoine immobilier s'accroît, le nombre de bâtiments disponibles s'épuise et le coût d'acquisition au mètre carré augmente (même s'il n'atteint pas encore les prix pratiqués à la périphérie des villes).
D'un autre point de vue, les élus considèrent que si cette opération est plus lourde que la création de lotissements, elle engendre plus de relations sociales puisque les nouveaux locataires résident en plein centre des villages. Reste à savoir que lorsqu'on utilise l'"outil" de transformation d'usage, il faut aussi songer à la place de l'automobile.

 

Le conseil des élus

"L'appartenance au pays et le fait que celui-ci se soit penché sur la problématique du logement a permis aux élus de la communauté de communes de prendre conscience des potentialités de leur territoire. Une structure intercommunale devrait au moins s'engager dans une réflexion sur la politique de logements locatifs, et mieux réfléchir à la place des nouveaux arrivants (des "rurbains" qui ont leur mode de vie) et à l'impact de leur arrivée sur la cohésion sociale des villages. Il peut être intéressant de saisir l'occasion de la mise en place ou de la révision du PLU pour s'interroger sur le village souhaité pour demain, où il fera bon vivre. Il est aussi important d'associer les associations et les villageois à cette démarche."

Communauté de communes du Grand Valmon

Nombre d'habitants :

1780

Nombre de communes :

7
16 place de l'Eglise
54700 Loisy

Franck Dailly

Agent de développement du pays Val de Lorraine

André Robert

Président de la communauté de communes

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