Biodiversité - La troisième vie du Plan Loire Grandeur Nature
Dès cet été, le Plan Loire Grandeur Nature (PLGN) entame officiellement sa troisième phase d'exercice 2007-2013. Ambitieux, ce programme est devenu un modèle du genre en matière de restauration fluviale. Né en 1992 d'une démarche associative, il a pris de l'ampleur et drainé dans son sillage des collectivités et institutions, désormais partenaires de son financement. Résultat : sur 42.000 hectares de surface d'intervention, les plans de préservation déployés ont prouvé leur efficacité. La région Centre est le bastion historique du plan. On y restaure les îlets, les mares et frayères à brochets pour préserver l'avenir du dernier fleuve sauvage d'Europe. On y protège la ressource en eau et ses milieux adjacents.
Alors que dans sa phase 2, sept régions étaient impliquées, le PLGN 3 ajoute à la liste le Languedoc-Roussillon et la Basse-Normandie, deux régions également liées au bassin versant de la Loire. Ainsi, la première s'intéresse à une meilleure gestion de son Haut-Bassin lozérien et la seconde aux inondations dans la vallée de l'Orne. Développé à l'origine par 19 structures, dont les Conservatoires d'espaces naturels, leur fédération (la FCEN), l'Etablissement Public Loire, WWF et la Ligue de protection des oiseaux (LPO), le PLGN est devenu un programme d'intervention territorialisée de l'Etat. Il passe sous la coupe du préfet de la région Centre, avec un soutien technique de la Direction régionale de l'environnement (Diren) de bassin.
"Ce n'est pas un changement radical mais on module l'organisation. Avant, on manquait de cohérence et d'une tribune d'expression unique", confie-t-on au secrétariat général pour les affaires régionales (Sgar) du Centre, sur lequel le préfet s'appuie pour remplir ses missions. Pour poursuivre la concertation engagée à l'échelle du bassin, la gouvernance du Plan Loire a changé. La plateforme "Eau, Espaces, Espèces" pilotée par la Fédération des conservatoires d'espaces naturels et l'Agence de l'eau Loire-Bretagne assure la coordination et l'élaboration de projets. D'autres plateformes chargées de la prévention des inondations, du patrimoine, de la recherche et de l'estuaire concernent plus indirectement le PLGN.
Le budget de cette phase 3 est estimé à 70 millions d'euros : une moitié à la charge de l'Etat et du Feder, l'autre aux collectivités dans le cadre des contrats de projet Etat-régions.
Morgan Boëdec / Victoires éditions