La Vendée offre une deuxième chance aux jeunes décrocheurs (85)

Impulsé en 2011 par le département de la Vendée, le Parcours de la deuxième chance s’adresse aux jeunes sans qualification et sans emploi. Le dispositif a fait ses preuves et monte en charge progressivement.

Des jeunes sortis du système scolaire n’ont pas de solution d’emploi, alors que certains chefs d’entreprises peinent à recruter. "Pour résoudre cette équation, le président du conseil général de Vendée a confié le pilotage du projet expérimental à la maison départementale de l’emploi et du développement économique (MDEDE)", indique Corinne Courtiol, sa directrice. L’objectif est de remettre sur la voie de l’emploi ou de la formation les jeunes décrocheurs, si possible dans des secteurs qui manquent de candidats. S’inspirant des dispositifs Ecole de la deuxième chance, la MDEDE a imaginé le dispositif vendéen, intitulé Parcours de la deuxième chance. Et cela fonctionne ! En 2011, le conseil général de Vendée lance le premier parcours à Fontenay-le-Comte dans le sud-Vendée, particulièrement touché par les difficultés économiques. Face aux résultats convaincants, un second parcours est mis en place en 2012 dans le Nord-Ouest à Challans, puis en 2013 le projet est reconduit et étendu sur le littoral autour des Sables-d’Olonne. Pour cette troisième édition, le dispositif estimé à 60.000 euros par parcours est financé intégralement par le conseil général. "En effet, son président, Bruno Retailleau, fait du Parcours de la deuxième chance un marqueur politique fort", souligne la directrice de la MDEDE. Lors des précédentes éditions, le projet avait également été soutenu pour la prise en charge de l’indemnisation des femmes stagiaires par la délégation aux droits des femmes.

Rôle essentiel du responsable pédagogique

Le Parcours de la deuxième chance est réservé à des jeunes de 18 à 30 ans ayant quitté l’école depuis au moins six mois et à la recherche d’un emploi. Sur une durée de six mois, le dispositif alterne des cours de remise à niveau des savoirs de base, et des stages en entreprise à raison de six périodes d’une à trois semaines. Un responsable pédagogique recruté par la MDEDE assure le suivi des parcours. "Son rôle est essentiel, car il fait le lien avec les entreprises partenaires parmi un vivier de 3.000 entreprises du territoire, explique la directrice. Il est en outre chargé de rappeler aux bénéficiaires du parcours le cadre et les règles, ce qui est extrêmement important avec ces jeunes personnes qui n’ont pas travaillé depuis plusieurs mois voire jamais. L’objectif est en effet de redonner aux jeunes le goût d’apprendre un métier, mais aussi d’acquérir des réflexes de ponctualité, d’assiduité et de savoir-être."

Soutenir la motivation des jeunes

Gardant à l’esprit une réflexion souvent formulée par les chefs d’entreprises - "on veut bien former les jeunes, à condition qu’ils soient motivés"-, la MDEDE a proposé une incitation pour faire en sorte que les jeunes persévèrent dans la formation. Dans cet esprit, le dispositif finance le permis de conduire des jeunes bénéficiaires. "C’est un contrat donnant/donnant : en cas d’absentéisme ou de retards dans le parcours, nous bloquons les leçons du permis de conduire", indique la directrice. Les jeunes sont rémunérés suivant le statut de stagiaire de la formation professionnelle (de 130 à 400 euros par mois selon leur âge). Autre clé essentielle : la communication auprès des jeunes (voir encadré).

Un comité de pilotage impliqué qui ajuste le dispositif au fil du temps

Le comité de pilotage rassemble des partenaires institutionnels tels que le conseil général, Pôle emploi, les missions locales, l’organisme de formation, ainsi que deux représentants de la société civile issus du monde de la formation et des entreprises (Groupe La Poste, Fleury Michon, Bénéteau). Le comité participe au recrutement des jeunes (voir encadré) et ajuste le dispositif en fonction des observations des responsables pédagogiques. Le nombre de bénéficiaires a été réduit afin qu’ils puissent être mieux encadrés, passant de 17 la première année à 12 jeunes par parcour. De même, un équilibre entre filles et garçons est recherché. "Car un trop grand nombre de garçons, notamment de "fortes têtes", est préjudiciable au dispositif", constate la directrice. En 2012-2013, 21 jeunes ont terminé le parcours (soit deux tiers). Parmi eux, 17 étaient déjà à l’issue du stage en formation qualifiante ou en emploi à la fin du parcours. Des résultats positifs qui encouragent à poursuivre l’aventure. A suivre.

Cécile Perrin pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info

 

Communiquer pour faire vivre les parcours
Pour recruter les jeunes, le conseil général communique par affiches dans les abris bus et flyers dans les boîtes aux lettres. Un numéro vert permet de s’inscrire aux informations collectives. S’ils sont intéressés, les jeunes passent un entretien avec deux personnes du comité de pilotage qui vérifient la motivation du candidat, en plus des conditions d’âge et d’absence du diplôme. La maison de l’emploi assure en outre la promotion du dispositif en organisant des soirées chaque année avec les élus et les chefs d’entreprise du territoire concerné. Enfin, une newsletter mensuelle informe le réseau du parcours des jeunes.

Conseil général de Vendée

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Corinne Courtiol

Directrice

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