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Devoirs faits - L'académie de Dijon voudrait s'appuyer sur les communes pour déployer le dispositif en zones rurales

Pour mettre en place le dispositif "Devoirs faits" dans les collèges ruraux, le rectorat de Dijon innove. Il va expérimenter, avec l’université de Bourgogne, un accompagnement par visioconférence qui sera assuré par des étudiants et projeté dans les villages où habitent les enfants. Les communes seront sollicitées.

Les collèges ruraux ont du mal à "trouver des intervenants" pour assurer le nouveau dispositif "Devoirs faits", a souligné Frédérique Alexandre-Bailly, rectrice de l’académie de Dijon, lors d'une visite le 30 novembre au collège de Chenôve . Pour les accompagner, l'académie va mettre en place un dispositif expérimental avec l’université de Bourgogne.

Un tutorat projeté par visioconférence dans les villages des collégiens

L’idée est de mobiliser les étudiants inscrits dans l’UE (unité d'enseignement) "Engagement citoyen", pour faire du tutorat aux collégiens. "Pour couvrir les zones rurales, nous allons proposer ce tutorat par visioconférence", indique la rectrice. "Nous allons demander aux mairies si elles peuvent nous aider à mettre cela en place, non pas au collège, mais dans le village où habitent les enfants."
Le rectorat souhaite recruter en priorité des étudiants originaires du village ou du canton auprès duquel ils interviendront. Le projet aurait "un double effet" : outre les devoirs, il s’agit d’aider les collégiens à se projeter dans un parcours d’études.
Ce système pourrait également répondre à une autre difficulté relevée par Frédérique Alexandre-Bailly : du fait de l’organisation des transports scolaires, "les collèges ruraux ont du mal à trouver des créneaux dans un emploi du temps ramassé".

La part des élèves inscrits est variable, les organisations aussi

D'un département à l’autre, la part des élèves inscrits au programme "Devoirs faits" est très variable : 35% dans la Nièvre (soit dix points de plus que la moyenne nationale), 26% en Côte-d’Or, 25% dans l’Yonne et 22% en Saône-et-Loire. Tous les collèges, cependant, n'ont pas encore mis en place le programme, indique la rectrice.
Trois semaines après les vacances de Toussaint, le volume horaire consacré à ce programme est "plutôt en moyenne autour de deux heures par établissement". "L’objectif est de monter jusqu’à quatre heures", précise la rectrice. Les organisations retenues sont très diverses, détaille-t-elle également : "Certains établissements ont choisi la fin de journée (de 16h30 à 17h30 ou de 17h30 à 18h30), d’autres la pause méridienne, d’autres encore (mais je ne suis pas sûre que ça tienne longtemps) le matin avant les cours de 8 heures à 9 heures."

Une faiblesse du tissu associatif qui pèse sur l’organisation

Dans l’académie, hors les partenaires externes, "ce sont essentiellement les enseignants et les assistants d’éducation qui assurent l’encadrement des devoirs". Au total, l’académie dispose de 47.000 HSE (heures supplémentaires effectives) pour l’année 2018 et d’une enveloppe de 50.000 euros pour la rémunération des associations partenaires qui interviennent pour soutenir le programme. "Les moyens sont distribués en fonction des besoins, précise Frédérique Alexandre-Bailly. Dans les zones rurales où le tissu associatif n’est pas très développé, nous donnons davantage de HSE. C’est aux chefs d’établissement de faire remonter leurs besoins."
Au total, 1.351 intervenants (enseignants, CPE, AED, services civiques, membres d’une association…) sont mobilisés pour le programme "Devoirs faits" dans l’ensemble de l’académie qui compte environ 75.000 collégiens.

 

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