Social - L'ADF et l'Odas se rapprochent
Lors du premier acte de la décentralisation, dans les années 1983-1985, les départements, concentrés sur la mise en oeuvre de leurs nouvelles compétences, avaient choisi de continuer à s'appuyer sur l'appareil statistique de l'Etat, représenté en l'occurrence dans le secteur social par l'actuelle direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques. Si les publications de la Drees demeurent une source d'information précieuse pour les départements, il est rapidement apparu que ces derniers ne pouvaient se satisfaire d'une source unique, dont les priorités et les approches ne sont pas nécessairement toujours en phase avec les besoins et les attentes de collectivités. Ancien Ddass et directeur territorial, Jean-Louis Sanchez eut alors l'idée, en 1990, de fonder l'Observatoire national de l'action sociale décentralisée (Odas), en s'appuyant sur un rapport du Conseil économique et social qui préconisait la création d'un lieu neutre d'observation et d'évaluation des politiques locales d'action sociale. Il en est depuis lors le délégué général. Cette structure associative - actuellement présidée par Michel Dinet, président du conseil général de Meurthe-et-Moselle - regroupe aujourd'hui, entre autres, 85% des départements et 70% des villes de plus de 50.000 habitants.
Sans remettre en cause leur indépendance respective, la convention signée le 9 mars entre Claudy Lebreton, président de l'ADF, et Michel Dinet, président de l'Odas, constitue une reconnaissance officielle de la complémentarité entre les deux organisations. Le fait que Michel Dinet est également, depuis 2008, premier vice-président de l'ADF a sans doute facilité ce rapprochement. La convention, signée pour une durée de trois ans, prévoit en premier lieu le renforcement de l'information mutuelle entre les deux organisations (réunions régulières, échanges d'informations et de publications). Ce volet se double d'une contribution réciproque aux travaux et réflexions de chacune des deux parties et de l'organisation partenariale de certaines manifestations. L'ADF et l'Odas s'engagement également à "s'ouvrir mutuellement, autant que faire se peut, leurs outils de communication". Ceci inclut bien sûr leurs sites internet réciproques, mais aussi la base de données d'Apriles, l'Agence des pratiques et initiatives locales, mise sur pied en 2006 à l'initiative de l'Odas. Ainsi que l'indique le communiqué de l'ADF, la convention a "pour objectif de tirer le meilleur parti des ressources dont chacun dispose et d'enrichir la réflexion en matière d'action sociale au sein des deux organismes".
Jean-Noël Escudié / PCA