Lamballe communauté "s'explique" aux enfants

Treize ans après la loi Chevènement, l'intercommunalité reste une institution mal connue. Lamballe communauté (17 communes, 25.312 habitants) ne fait pas exception, d'autant plus que ses services ont été longtemps dispersés géographiquement. En 2010, soucieuse de faire mieux connaître l’EPCI, la commission Communication réfléchit à un projet de sensibilisation à l'attention des élèves du primaire. L’idée des élus était au départ de s’appuyer sur des jeux traditionnels. Avant de passer à la réalisation, ils soumettent le projet à trois institutrices, dont les remarques vont nourrir et enrichir une démarche pédagogique plus étoffée, liée aux programmes scolaires (eau-assainissement, déchets ménagers...) et où l'enfant est actif.

Dix écoles et quatre cents enfants la première année

Pendant l'année 2010-11, dix écoles (quatre cents enfants) ont travaillé, chacune à leur manière, sur une des sept compétences communautaires au choix. Pour accompagner les enseignants, le service Communication de Lamballe communauté a d’une part réalisé un document décrivant les compétences et d’autre part restait à leur disposition si nécessaire. Selon la compétence, une visite sur le terrain était organisée afin que les classes découvrent un équipement (usine d’incinération, piscine, …), posent toutes sortes de questions et réalisent des documents explicatifs. A la mi-mai, une exposition a présenté pendant trois jours l’ensemble des travaux effectués par les primaires à l’attention des familles, les élus, de la presse. "Cette exposition a notamment permis aux enfants et leurs familles de s'informer sur les compétences communautaires et a donné à la presse matière à parler du territoire et de ses acteurs", observe Françoise Pinson, chargée de communication. A l’occasion de l'inauguration du nouveau siège de l'intercommunalité, l'exposition a été de nouveau installée.

L’élu s’engage pour faciliter l'adhésion des enseignants et des maires

Le projet est mené sous le signe de la concertation. D’abord avec les enseignants. "La liberté pédagogique est le fondement du partenariat avec les écoles : parce qu’il est important de reconnaître la compétence irremplaçable des enseignants, et de rentrer dans le cadre organisationnel du milieu scolaire dont l'emploi du temps est très contraint", souligne Jean-François Rouxel, vice-président en charge de la communication à Lamballe communauté. Avec la chargée de communication, l’élu a personnellement rendu visite aux vingt six écoles du territoire qui avaient déjà reçu un courrier. Aux maires, il a été précisé que l'intercommunalité serait présentée comme un espace de coopération prolongeant la commune. Durant cette première année-test, un comité de pilotage, composé d’élus, de représentants des services communautaires, des autorités scolaires publique et privées, d’enseignants et conseillers pédagogiques, a donné l'esprit et les principes de l'aventure.

Trouver le bon rythme

Le coût de la démarche-test est raisonnable : 1.000 euros de frais de transports pour les visites sur sites et l’exposition et 10% du temps de la chargée de communication ; en revanche, la préparation et l’organisation ont été assez chronophages pour les élus et certains services. La seconde édition de la démarche, démarrée en septembre 2011 avec cinq écoles, est allégée du comité de pilotage et de la visite dans les écoles. La communauté cherche le bon cycle de renouvellement qui tiendra compte des contraintes des enseignants et du turn-over de leur profession, de l'entrée en primaire de nouveaux enfants.

Myriam Journet / Agence Traverse pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info