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Energie - L'ambition des collectivités monte d'un cran dans la géothermie

Des assises consacrées à la géothermie francilienne se sont tenues le 26 avril à Paris. C'était la seconde édition du genre. "Se rencontrer chaque année entre les principaux acteurs du secteur est important car le besoin de visibilité est net. D'autant que des ajustements sont constamment nécessaires, notamment sur les dispositifs d'aide existants", a commenté Eric Besson, ministre chargé de l'industrie et de l'énergie. Si de plus en plus de projets sont soutenus au niveau national, principalement dans les régions à fort potentiel que sont l'Ile-de-France, l'Aquitaine, Midi-Pyrénées, l'Auvergne ou l'Alsace, "ces aides restent décidées au cas par cas, en fonction du projet", ajoute-t-on à l'Ademe. Le besoin de visibilité porte aussi sur les investissements nécessaires aux infrastructures. Très variables, ils sont fonction du site, de la technologie déployée et s'échelonnent entre 1.000 et 3.000 euros par kilowatt de puissance installée. Par ailleurs, la connexion entre ces sites et les réseaux de chaleur, sans lesquels la géothermie profonde n'est pas exploitable, est un enjeu crucial. "Plus ces réseaux sont bien maillés, plus le panachage avec d'autres formes d'énergies notamment renouvelables est faisable", explique Gwenaël Guyonvarch, directeur régional de l'Ademe Ile-de-France.

Multiplier par quatre la chaleur géothermale

Alors que la filière a longtemps fait bande à part,  en raison de son aspect très industriel et du savoir-faire qu'elle nécessite, son insertion dans les objectifs du Grenelle de l'environnement (le but est de multiplier par quatre l'usage de la géothermie d'ici 2020) et son rapprochement avec d'autres enjeux lui offre une possible reconnaissance. En Ile-de-France, on assiste ainsi depuis trois ans à une nouvelle dynamique et à un réveil de certains projets jusque-là restés en suspens. Sur l'Albien, le premier aquifère qui fut historiquement exploité, l'un d'eux vise à alimenter en chaleur un quartier d'Issy-les-Moulineaux. Le potentiel géothermal du Dogger est aussi étudié et suscite des projets qui concernent les villes de La Courneuve, de Coulommiers et l'agglomération de Marne-la-Vallée. "En Ile-de-France, 1% des bâtiments sont chauffés grâce à la géothermie. L'objectif est de multiplier par quatre ce résultat afin qu'il touche 500.000 logements", ajoute Gwenaël Guyonvarch. Si la chaleur géothermale desservait des bâtiments plus efficaces d'un point de vue énergétique, cet objectif serait encore plus ambitieux. A ce sujet, une étude attendue pour cet été et menée par l'Ademe et la région Ile-de-France devrait permettre d'en savoir plus. "Elle alimentera le volet chaleur renouvelable du schéma régional climat air énergie", glisse Gwenaël Guyonvarch.

L'éventuel horizon industriel

Autre signe d'un réveil de la filière : les services de l'Etat étudient, à partir du savoir-faire acquis sur l'unique site de géothermie haute énergie dont dispose la France, celui de Bouillante en Guadeloupe, la possibilité de bâtir une offre industrielle vendable à l'export. Un rapport sur le sujet est attendu en juin. Enfin, le lancement d'un appel à manifestation d'intérêt axé sur l'innovation en matière de géothermie est prévu d'ici la fin de l'année. Doté de 12 millions d'euros, le dernier appel à projets lancé par l'Ademe et le BRGM a fait quelques émules : une vingtaine de dossiers ont été reçus, dont une majorité concernent des projets plus spécifiques que la géothermie au sens classique, à savoir la récupération de la chaleur issue des eaux usées. Un autre enjeu qui intéresse de près les collectivités.

 

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