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Renouvellement urbain / Santé - L'Anru et l'agence régionale de santé Ile-de-France signent un protocole de collaboration

Convaincues que "les projets de renouvellement urbain peuvent constituer de réels leviers de réduction des inégalités de santé", l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) et l'agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France ont signé, le 5 janvier à Bagneux, un protocole de collaboration sur trois ans visant à mieux articuler le renouvellement urbain avec les enjeux de santé, dans les quartiers Anru 2 franciliens. Cette démarche expérimentale s'appliquera dans 59 projets de renouvellement urbain d'intérêt national d'Ile-de-France et dans les 50 projets de renouvellement urbain d'intérêt régional. Selon l'ARS, sur les 59 PRU d'intérêt national, 18 sont compris dans des communes considérées comme "déficitaires" et 21 "fragiles" en offre de soins de proximité.
Il s'agit d'une "démarche progressive pour agir de manière coordonnée et convergente sur les sites à enjeux prioritaires de santé, issus d'un diagnostic partagé".

Des diagnostics de vulnérabilité pour chaque quartier Anru

L'ARS établira des "diagnostics sur la vulnérabilité des populations" pour chaque quartier pour repérer ceux ayant les besoins de santé les plus importants. Elle proposera des critères permettant de prioriser une intervention spécifique de l'Anru en la matière. Cette démarche de "caractérisation des faiblesses sanitaires et de priorisation des secteurs géographiques d'attention" sera portée à connaissance des partenaires de l'Anru lors de l'examen des projets de renouvellement urbain. Et "les rôles respectifs d'expertise et d'accompagnement des porteurs de projet par l'ARS Ile-de-France et l'Anru seront approfondis dans ce cadre".
Les diagnostics établis par l'ARS comprendront : une cartographie de l'offre de soins, une cartographie de d'établissements sanitaires ou médicosociaux, une cartographie des cumuls de nuisances environnementales et des éléments sur les facteurs de risque liés à la vulnérabilité des populations (caractéristiques démographiques, socio-économiques...)
On sait déjà que "les pathologies chroniques frappent plus particulièrement les populations socialement fragiles : asthme, diabète, obésité, etc., et sont ainsi particulièrement présentes dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) et les territoires de renouvellement urbain", rappellent les deux agences en préambule du protocole. "Parmi ces pathologies, certaines peuvent être réduites par des logiques d'aménagement urbain, résidentiels et d'habitat exemplaires, qui permettent de favoriser la pratique de l'activité physique, la réduction du stress, du bruit et des nuisances environnementales et d'améliorer le cadre de vie pour contribuer au bien-être des habitants et usagers", estiment-elles. Les deux agences soulignent également qu'il existe un "lien entre précarité sociale, sentiment de relégation ou de rupture, et santé mentale".

Les enjeux de santé dans les projets de renouvellement urbain

Dans les quartiers prioritaires volontaires, les deux agences s'engagent à mettre en œuvre des mesures convergentes visant à intégrer les enjeux de santé dans l'élaboration et la conduite des projets de renouvellement urbain, "en particulier ceux apparaissant comme prioritaires en matière de santé". Cela passera notamment par la promotion des démarches d'évaluation des impacts sur la santé (EIS) auprès des porteurs de projet.
Elles s'engagent ainsi à soutenir : les aménagements urbains de proximité "favorisant l'activité physique et les mobilités douces" (marche à pied, vélo...) ; les espaces urbains favorisant la pratique de l'activité physique, sportive et la détente de plein air ; les initiatives favorisant l'accès à une alimentation équilibrée (accès aux produits frais, circuits courts de consommation, halles alimentaires, jardins partagés de production maraîchère, zones d'agriculture urbaine) ; les efforts de réduction des nuisances environnementales (qualité de l'air, de l'eau, des sols, présence d'ilots de chaleur urbain, bruit, risques industriels...).

L'implantation de structures de soins de proximité et d'équipements médicosociaux

Le protocole indique par ailleurs que les deux agences soutiendront l'implantation de structures de soins de proximité, "notamment dans les sites les plus faiblement dotés ou ceux sur lesquels le regroupement des professionnels de santé pourra permettre de l'optimiser et de la pérenniser". Pour définir ces sites, elles s'appuieront sur la priorisation territoriale définie par l'ARS. L'ARS y proposera son expertise aux équipes opérationnelles de l'Anru et des préconisations. Elle analysera notamment les demandes locales de financement de structures sanitaires (installation de cabinets de groupe, de maisons de santé etc.)
Le protocole prévoit également d'accompagner le développement d'une offre à destination des personnes âgées, handicapées et dépendantes, "en fonction des opportunités et des moyens disponibles". Les deux agences s'engagent ainsi à faciliter l'installation d'équipements médicosociaux en direction de personnes âgées, des personnes (adultes ou enfants) handicapées, ainsi que l'adaptation des logements au grand âge.
Cet engagement vise à répondre à deux préoccupations : la nécessité de faciliter l'implantation de structures médicosociales à des tarifs accessibles (structures rares en grande couronne parisienne) et de "dynamiser la création d'emplois pour les habitants des quartiers concernés".

 

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