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L'Arcep va publier des cartes sur les déploiements et les performances de l'internet fixe

Alors que le gouvernement souhaite que les opérateurs déployant le très haut débit sur le territoire prennent plus systématiquement des engagements contraignants, l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) amorce la publication de cartes de couverture plus précises, à la manière de ce qu'elle avait entrepris pour la couverture mobile. L'objectif est de se donner les moyens statistiques de vérifier la marche des déploiements, et d'assurer la transparence auprès du public.

Après Mon réseau mobile, qui permet de connaître la qualité de couverture mobile théorique sur un territoire à l'échelle infracommunale, l'Arcep continue de renforcer son arsenal cartographique en lançant un projet de carte des débits de l'internet fixe, qui serait obligatoire pour tous les opérateurs grand public disposant de plus de 100.000 clients. Depuis ce jeudi 30 novembre, le régulateur a déjà mis en ligne une première carte permettant d'apprécier le taux de couverture en fibre optique jusqu'à l'abonné (FttH) dans les communes où les déploiements ont commencé. Une première manière de montrer que, si l'arrivée de la fibre optique dans un territoire est un bon début, elle peut cacher d'immenses disparités à l'échelle infracommunale et même des déploiements incomplets.

Une cartographie fine qui prépare des mesures contraignantes

La nouvelle interface cartographique que l'Arcep prépare sera actualisée sur une base trimestrielle. Elle permettra d'évaluer les débits théoriques descendants, mais aussi montants. Les catégories de débit qui devront être renseignées permettent de vérifier si les opérateurs sont sur la voie des objectifs imposés par le gouvernement. Or, Julien Denormandie et le président Macron ont bien insisté, au Congrès des maires, sur le besoin de rendre les déploiements des opérateurs privés contraignants, face aux collectivités "donneurs d'ordre" de l'aménagement numérique. On saura notamment si les zones raccordées bénéficient d'un ADSL médiocre (de 3 à 8Mb/s) ou d'un "bon haut débit" permettant notamment le télétravail. Les très haut débit à partir de 30Mb/s et à partir de 100Mb/s seront également distingués. On ne connaît pas encore l'échelle exacte de ces informations, un détail qui compte pour les acteurs des territoires. Au sein d'une commune, les disparités de débit sont en effet très importantes. L'Arcep précise juste que "les cartes sont suffisamment détaillées pour constituer une information pertinente sur un fond de plan à une échelle permettant de différencier un bâtiment, ainsi que ses accès aux services fixes, des bâtiments voisins". L'ambition est donc de fournir une information aussi spécifique que possible. Derrière ces exigences en apparence anodines, le régulateur souhaite transformer la manière dont les systèmes d'information des opérateurs gèrent les informations de connectivité et d'éligibilité. Ainsi, l'Arcep pourrait imposer l'usage de la base adresse nationale (BAN), pour rendre les débits réellement comparables d'un opérateur à l'autre. Cet observatoire cartographique est attendu pour courant 2018. Les acteurs des télécommunications ont jusqu'au 4 janvier pour réagir aux projets de décision de l'Arcep.

Les déploiements FttH encore trop peu rapides ?

Ces projets de l'Arcep interviennent dans un contexte où, du point de vue du régulateur, les déploiements de fibre optique avancent à un rythme encore incompatible avec les objectifs du gouvernement. D'après l'observatoire de l'Arcep, 596.000 lignes FttH ont été construites au troisième trimestre 2017, soit 114.000 de moins qu'au second trimestre. La trêve estivale n'y est pas pour rien, mais l'Arcep appelle à redoubler d'efforts. Cependant, en comparaison au troisième trimestre 2017, la cadence a augmenté de 38% sur un an. Dans la zone d'initiative publique, s'il existe bien une accélération tendancielle, les déploiements continuent à s'effectuer en dent de scie ; et la présence des offres de deux opérateurs grand public sur les lignes construites reste une exception. Seul un quart des lignes FttH des RIP bénéficient de la concurrence actuellement, malgré les récentes annonces encourageantes en ce sens.

 

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