Le CEL : un "cheval de bataille" éducatif

Initiatrice des premiers contrats éducatifs locaux (CEL) dès la parution de la circulaire ministérielle en 1998, la direction de la jeunesse et des sports (DDJS) du Cher en a fait l'un des fers de lance de sa politique territoriale en faveur de la jeunesse. En 2006-2007, huit contrats de ce type ont été créés dans les écoles et collèges du département. Ils touchent plus de 7.500 enfants et ont représenté 60% des crédits de la direction départementale en 2006. Une situation assez exceptionnelle en France.

Volontaire pour mettre en place les contrats éducatifs locaux (CEL) prônés par l'inspection académique, la DDJS du Cher en a fait l'une de ses priorités en leur consacrant des moyens importants : 77% de son budget en 2005 et 60% en 2006. Aujourd'hui, les CEL couvrent 30% du département, avec une concentration importante autour de la ville de Bourges, tout en continuant de fonctionner sur la base du volontariat des communes ou des territoires. Actuellement, il existe huit contrats CEL qui ont été renouvelés deux, voire trois fois (un contrat dure trois ans). Ces contrats concernent quatre communautés de communes, trois villes et douze communes, soit 52 collectivités et 7.626 enfants et collégiens. Ils représentent 1,1 million d'euros financés à 30% par la DDJS et la CAF, le reste provenant des communes et EPCI et de l'Etat notamment lorsqu'il existe un contrat de ville.

 

Une amélioration du comportement général des enfants

Les élus locaux qui se sont engagés dans ces contrats, mais aussi les parents qui ont été fortement incités à participer à leur élaboration, manifestent tous aujourd'hui leur satisfaction. De fait, sur les neuf contrats signés dès 1998, un seul n'a pas été renouvelé. Les dernières évaluations ont montré, selon les analyses faites par les enseignants, que pour les enfants, le fait de s'ouvrir à l'extérieur par le sport individuel ou collectif, les arts plastiques, le théâtre, la découverte de leur patrimoine et de leur environnement, mais aussi par les sciences et les techniques ou l'accompagnement scolaire (aide aux devoirs...), modifie considérablement leur comportement général et la qualité de leur attention en classe. Toutes ces activités ont obtenu un agrément de l'Education nationale ou, pour ce qui est des pratiques artistiques et culturelles, de la direction régionale des affaires culturelles (Drac). Toutes sont proposées en dehors du temps scolaire : les mercredis et samedis et pendant les petites vacances, jusqu'à début juillet.
Conformément au principe qui a prévalu à leur institution, chaque CEL est minutieusement préparé dans le cadre d'un groupe de pilotage départemental qui se réunit deux fois par an et de groupes de pilotage locaux plus fréquents auxquels participent les fédérations de parents d'élèves et les équipes pédagogiques des écoles et des collèges concernés. Chaque projet demande environ une année de conception, notamment pour établir un diagnostic des besoins puis valider avec les acteurs locaux les objectifs ainsi que les moyens de mise en oeuvre. La troisième année du contrat est consacrée à la validation des objectifs et de l'impact des contrats éducatifs sur la jeunesse dans les territoires. Cette validation est confiée à une association indépendante qui en élabore les critères à la fois théoriques et pratiques.

 

Une création d'emplois dans le monde associatif

Outre l'influence bénéfique qu'ils ont auprès des enfants à travers toutes sortes d'activités d'éveil, les CEL ont également un impact local positif en termes d'emploi. Ces contrats ont créé un effet d'entraînement. Ils ont dynamisé les associations existantes, en particulier en pérennisant les emplois dans les sports, et suscité la création de nouvelles structures là où certaines activités étaient défaillantes. La DDJS a toujours privilégié l'intervention des associations locales. Un certain nombre de postes ont été créés, dans un premier temps via le dispositif emplois-jeunes, pour assurer notamment la coordination des CEL directement au niveau de chaque territoire (parfois en relation avec d'autres dispositifs comme les contrats de cohésion sociale). Les coordinateurs reçoivent une formation spécifique annuelle dont le programme est défini par la DDJS et l'inspection académique et assurée par les Francas (connaissance du public jeune, projet éducatif, évaluation, travail en réseau, méthodologie d'accompagnement) mais dont les coûts sont assurés entièrement sur les crédits propres de la DDJS du Cher.  Les contrats de cohésion sociale sont une solution pour poursuivre ce travail d'accompagnement des territoires qui devrait permettre à terme, aux enfants d'intégrer eux-mêmes ces associations sportives et culturelles locales.

 

Sylvie Malsan, pour la rubrique Expériences des sites Mairie-conseils et Localtis

Direction départementale de la jeunesse et des sports du Cher

27, rue Louis Mallet - BP 605
18016 BOURGES Cedex

Véronique Doléans

Découvrez nos newsletters

  • Localtis :
    Propose un décryptage des actualités des collectivités territoriales selon deux formules : édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques.

  • Territoires Conseils :
    Recevez tous les quinze jours la liste de nos dernières publications et l'agenda de nos prochains rendez-vous.

S'abonner aux newsletters