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Mobilité - Le Club des villes cyclables dresse le profil du vélo en banlieue dense

Signe d'une bonne santé du vélo, un auditorium de l'hôtel de ville de Paris suffisait à peine à contenir la centaine d'acteurs des collectivités, du ministère de l'Ecologie, d'associations ou du secteur privé qui ont répondu présent le 25 septembre à la rencontre nationale du Club des villes cyclables. En ville, un réseau cyclable dans le centre ne suffit pas, encore faut-il qu'un maillage d'itinéraires le complète et qu'à une plus large échelle, le vélo se taille réellement une place dans les documents de planification de type plan de déplacements urbains (PDU) ou schéma de cohérence territoriale (Scot). Après avoir abordé ces deux enjeux, une étude sur le vélo en banlieue dense réalisée par le bureau d'études 6T a été rendue publique. Première originalité, "elle a été réalisée sur huit quartiers choisis avec l'appui de l'Anru qui - elle-même le reconnaît - ne se souciait jusqu'alors que très peu de mobilité", a fait remarquer Hubert Peigné, coordinateur interministériel pour le développement de l'usage du vélo.
Des enquêtes ont accompagné sa réalisation en vue de mesurer d'abord l'image du vélo auprès des résidents de ces quartiers. 4.000 personnes ont été interrogées. En complément de quoi des entretiens ciblés ont permis d'affiner l'analyse des réponses, "en mettant en exergue les faux a priori sur l'usage du vélo", précise l'étude. Résultat des comptes, une image de la petite reine tout aussi positive en banlieue dense qu'en centre-ville, quoique légèrement plombée par le constat de dangerosité, pris au sens de vulnérabilité. "C'est donc l'automobiliste qui est pressenti par rapport au cycliste comme dangereux, et non le vélo qui l'est en tant que tel", a nuancé Jean-Marie Darmian, président de la communauté de communes du Créonnais (33), qui succède à Denis Baupin à la tête du club.
Second apport de l'étude : si en couronne dense d'agglomération, l'offre de vélo en libre-service semble adaptée, il faut plutôt miser dans les quartiers plus enclavés sur une offre de "vélo intermodal", qui pourrait s'appuyer par exemple sur le développement de vélos-stations. Dans ceux plus excentrés et où le recours au vélo suppose un usage à la demi-journée voire à la journée, des politiques de développement de la location longue durée ou de "vélo en leasing" restent à imaginer. Par ailleurs, les facilités de stationnement et de réparation du vélo sont déterminantes en banlieue. Enfin, l'étude suggère plus globalement d'axer la communication sur les avantages du vélo vers des enjeux utilitaires, et non plus seulement d'ordre environnemental ou civique.

 

Morgan Boëdec / Victoires Editions