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Emploi - Le CNEI propose d'utiliser les indemnités chômage pour financer 1.000 parcours d'insertion

Le Comité national des entreprises d'insertion (CNEI) propose d'utiliser l'argent du chômage pour créer 1.000 parcours d'insertion pour les demandeurs d'emploi d'ici la fin de l'année 2014.

1.000 solutions d'emploi d'ici la fin de l'année 2014 pour 1.000 demandeurs d'emploi. C'est ce que propose le Comité national des entreprises d'insertion (CNEI) en vue de la grande conférence sociale qui doit avoir lieu ces 7 et 8 juillet, et notamment de la table ronde qui sera présidée par François Rebsamen, intitulée "Amplifier l'action pour l'emploi, en particulier pour les jeunes, les seniors et les personnes en difficulté". L'idée est simple : utiliser l'argent disponible à l'Unedic pour financer des parcours d'insertion. "Il serait en effet intéressant d'activer la dépense passive, et en particulier les indemnités de chômage", affirme ainsi Olivier Dupuis, secrétaire général du CNEI. D'après lui, le résultat serait plus que gagnant. L'Unedic verserait à l'entreprise d'insertion les 10.000 euros d'indemnisation qu'elle versait au chômeur. Le chômeur deviendrait actif, dans le cadre d'un parcours d'insertion dans une entreprise d'insertion. Il serait payé à hauteur de 13.600 euros nets par an, la différence entre la somme donnée par l'Unedic et son salaire étant financée par l'activité de l'entreprise. En retour, l'Unedic percevrait les cotisations chômage du nouveau salarié (1.100 euros sur un total de 6.000 euros de charges sociales annuelles). "Cela se ferait à coût égal pour l'Unedic, détaille le secrétaire général, sachant qu'une personne au chômage coûte moins cher et qu'il y aura un reversement des cotisations chômage." Autre atout de la solution : le taux de sortie positive des entreprises d'insertion plutôt élevé (60%).

"La capacité d'embauche est là"

Le principe ressemble fortement à ce qu'a proposé il y a quelques semaines ATD Quart Monde, le "Territoires zéro chômeur de longue durée" (cf notre article ci-contre), à la seule différence près que "nous ne sommes pas sur le même temps, puisqu'ATD Quart Monde vise une expérimentation à moyen terme, alors que notre offre est immédiate : les sociétés existent, le potentiel d'embauche est là, le système est en place, il ne s'agit plus que d'une question de tuyau financier", insiste Olivier Dupuis. Pour les entreprises d'insertion, ce système leur permettrait de se développer davantage. Actuellement, les 15.000 postes d'insertion prévus par le gouvernement ont été atteints. Il n'y a plus de financement disponible, et pourtant "la capacité d'embauche est là," souligne le secrétaire général, qui aimerait pouvoir passer à l'acte rapidement. Les entreprises sont en effet restées un peu sur leur faim avec la réforme de l'insertion lancée en 2013. Dans le cadre de cette réforme, l'aide au poste d'insertion a été généralisée et augmentée, et de nouvelles modalités de financement (un financement socle et un financement modulé en fonction du nombre de personnes accueillies, de l'effort d'insertion et des résultats) ont été décidées. "Cela rend les choses dynamiques, assure Olivier Dupuis, mais ce qu'on attend de la réforme, ce n'est pas uniquement les modalités financières, c'est aussi nous donner les moyens de pouvoir développer l'offre d'insertion et ce n'est pas ce que l'on voit venir."