Archives

Le CNOSF dévoile son plan pour construire une "nation sportive"

Parmi les préconisations du CNOSF à l'attention des collectivités : "concevoir et réaliser des équipements sportifs adaptés aux différentes formes de pratiques physiques et sportives et pour tous les publics" et "ouvrir les équipements sportifs scolaires au bénéfice des clubs et des pratiquants".

La France doit "faire du sport un élément central d’un projet de société" et pour cela doit "davantage mettre le sport au coeur de ses préoccupations éducatives, de santé, d’emploi, d’aménagement du territoire, de cohésion sociale, de rayonnement international..." Tels sont les principaux objectifs du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) pour réussir dans son ambition : "Passer d’une nation de sportifs à une nation sportive."
L’organisme représentatif du mouvement sportif français tenait son assemblée générale le 28 mai 2018 à la Maison du sport français à Paris. Une AG qui intervenait dans un moment charnière, un mois après la naissance de l'Agence nationale du sport, nouvelle instance de gouvernance collégiale du sport en France, et au moment où l'engagement en faveur de l’héritage des Jeux olympiques de Paris 2024 doit commencer à se concrétiser.
Après avoir rappelé que la pratique sportive constituait "une activité d’intérêt général" et le sport "un bien commun", le document approuvé par l’assemblée générale, intitulé "Projet pour le sport français", pointe les 60% de la population française qui pratiquent régulièrement un sport et les près de 25% qui sont licenciés dans un club sportif affilié à l’une des 108 fédérations membres du CNOSF. Pour ce dernier, les clubs sont des "lieux de socialisation" et s’inscrivent dans "une notion plus large d’utilité sociale". D’où ses premières préconisations d’action visant à favoriser l’accès aux activités physiques et sportives de tous et à tous les âges de la vie "de préférence dans le cadre d’une pratique associative fédérée". Ici, deux propositions visent directement les équipements et leurs propriétaires, les collectivités : "concevoir et réaliser des équipements sportifs adaptés aux différentes formes de pratiques physiques et sportives et pour tous les publics" et "ouvrir les équipements sportifs scolaires au bénéfice des clubs et des pratiquants". Sur ce chapitre, le mouvement sportif s’engage notamment à "créer un observatoire des pratiques innovantes qui référence les bonnes pratiques des clubs et des fédérations".

Formation et compte satellite

Dans un secteur regroupant 300.000 emplois privés et publics directement liés au sport, le CNOSF estime que la diversification et l’innovation croissantes des pratiques doivent mener à penser les formations et les qualifications "en tenant compte de ces évolutions et des besoins des métiers du sport de demain et des employeurs". Et pour mieux y parvenir, il propose de "recréer un observatoire des métiers du sport au niveau national [qui] associerait toutes les parties prenantes". On se souvient que le CNOSF avait regretté en 2013 la disparition du Centre d'analyse des formations, des emplois, des métiers de l'animation et du sport (Cafemas), un groupement d'intérêt public créé deux ans plus tôt. En outre, le mouvement sportif s’engage à "concevoir de nouveaux dispositifs de qualification, davantage en lien avec les besoins des associations, et permettant d’enseigner contre rémunération". Une manière de répondre à un récent rapport de France Stratégie prônant des "passerelles et équivalences" entre les très nombreux diplômes du sport.
Enfin, au chapitre économique et social, le CNOSF se dit en faveur de mesures de portée à la fois symbolique, pratique et juridique : d’une part, reconnaître l’élargissement des missions d’intérêt général du mouvement sportif, voire de service public (social, aménagement du territoire…), d’autre part, créer un compte satellite du sport pour mesurer l’impact économique et social du mouvement sportif, vœu exprimé depuis de plusieurs années déjà par de nombreux acteurs du sport.