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Culture - Le Conseil de la création artistique se saborde

Le chef de l'Etat a reçu, le 29 avril, les membres du Conseil de la création artistique (CCA) et son délégué général, Marin Karmitz. A l'issue de cette réunion, l'Elysée a publié un communiqué rendant un "vif hommage au travail accompli" et au "riche bilan du Conseil de la création artistique". Nicolas Sarkozy a également "chaleureusement remercié M. Marin Karmitz et tous les membres du conseil de leur engagement personnel et bénévole dans cette expérience". Ces propos louangeurs ne peuvent toutefois faire oublier la raison première de cette réunion : la disparition du Conseil de la création artistique, décrié - dès sa création - par une partie du monde de la culture (voir notre article ci-contre du 8 septembre 2009). Le chef de l'Etat souhaite en effet que "les pistes ainsi défrichées soient désormais poursuivies et approfondies par le ministère de la Culture et de la Communication".
A l'issue de la réunion, Marin Karmitz a abondé dans ce sens, en indiquant que le Conseil avait décidé lui-même - à l'unanimité - de procéder à sa propre dissolution. Le producteur a notamment affirmé que "nous avons fini notre mission" et que le Conseil était "quelque chose qui, dès le départ, était conçu comme provisoire, expérimental, et qui n'était pas appelé à durer". Le décret du 30 janvier 2009 - qui a créé officiellement le CCA après l'annonce de Nicolas Sarkozy lors de ses vœux au monde de la culture, le 13 janvier à Nîmes - ne fait pourtant aucune allusion à cette vocation provisoire.
En revanche, il est clair que le Conseil s'est heurté, dès sa création, à une conjonction d'hostilités multiples. Outre le Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac) - qui n'a cessé de réclamer à cor et à cri la suppression du CCA, perçu comme un démembrement du ministère de la Culture -, il est de notoriété publique que ce dernier a vu d'un très mauvais œil la création de cette instance. Même la commission des finances de l'Assemblée nationale a exprimé des réserves sur le CCA, s'inquiétant des risques de doublons avec le ministère et s'interrogeant sur la pertinence de certains projets financés par le Conseil (voir notre article ci-contre du 8 novembre 2010).

Un bilan encore assez flou

Il est vrai que le bilan du CCAS - qui s'était fait très discret ces derniers temps - demeure pour l'instant assez flou. Le 10 septembre 2009, Marin Karmitz avait présenté, en présence de Frédéric Mitterrand, une série de projets impulsés ou soutenus par le Conseil et financés par une enveloppe de dix millions d'euros. Ces projets sont certes exposés sur le site du CCA, mais il n'est pas toujours aisé de mesurer leur degré de concrétisation ou d'avancement, en particulier pour le plus emblématique d'entre eux : celui de la "colline des arts", qui devrait mettre en réseau tous les établissements culturels autour de la colline de Chaillot et de la tour Eiffel. Pour dresser un bilan complet de l'action du Conseil de la création artistique, il faudra sans doute attendre la diffusion de l'ouvrage qui doit lui être consacré et pour lequel le ministère de la Culture vient tout juste de passer un appel d'offres. 

 

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