Le covoiturage dans le Finistère pour favoriser les déplacements durables

Le site internet de covoiturage, animé par le conseil général du Finistère, existe depuis le 15 septembre 2005. C'est l'une des cinq actions issues du schéma départemental des déplacements, validé en septembre 2003. Il résulte d'une analyse minutieuse du territoire et d'une priorité politique du conseil général d'engagement pour le développement durable. Le schéma est en effet inscrit dans l'Agenda 21 du conseil général.

Le principe est simple : mettre en relation des conducteurs circulant dans ou vers le département et acceptant de transporter des passagers et des personnes sans véhicule désirant se déplacer. Ce programme de covoiturage a bénéficié du soutien de l'Ademe, comme action pilote au niveau national. Le Finistère est en effet le premier département à s'être lancé dans cette démarche qui s'est déroulée en trois étapes.

Acte citoyen pour le développement durable

Un site web a été créé. La page d'accueil s'organise en trois volets : la liste des offres, des outils de recherche par critères et une carte interactive du département qui permet de visualiser les communes et les aires de covoiturage, de montrer les trajets proposés (au départ, à destination ou passant par) et d'effectuer des recherches par commune. Conducteurs comme passager doivent obligatoirement s'inscrire pour proposer leur offre ou leur demande et entrer en relation entre eux. La signature de la charte de bonne conduite de covoiturage est nécessaire. Celle-ci, rédigée par un cabinet juridique, décrit les obligations de chacun et encadre la pratique. Sa signature est une démarche volontaire qui renforce le sérieux du service, acte citoyen pour le développement durable.
Le site a été techniquement terminé fin juin 2005. Puis testé pendant deux mois, en grandeur nature avec le personnel du conseil général. Ainsi, le jour de l'ouverture, il était totalement fonctionnel et proposait déjà une vingtaine de trajets.

Deuxième axe pour faciliter le covoiturage, la création d'aires de covoiturage - stationnement pour attendre les véhicules, y monter ou en descendre. En effet, si des pratiques confidentielles de covoiturage existaient, les voitures stationnaient sur les bas-côtés des routes se mettant ou mettant en danger leurs passagers. Olivier Bosch, responsable de l'ensemble du schéma départemental des déplacements et du covoiturage, explique : "Pour valoriser ces pratiques d'entraide qui participent totalement à une démarche de développement durable et pour répondre en termes de sécurité routière aux dangers de stationnement hasardeux, des aires sécurisées ont été créées. Elles répondent à différents critères : respect du paysage, entrée et sortie aménagées, revêtement et marquage des emplacements, éclairage public, panneaux de signalisation. Ils portent le nom de l'aire en français et en breton et deux logos, celui du conseil général et celui de la commune où l'aire est implantée."

Les lieux sont choisis prioritairement sur le domaine public, aux abords d'un carrefour. Après négociation avec les propriétaires fonciers, commune, Etat...,  le conseil général passe une convention et finance l'investissement pour la création de l'aire. Selon la structuration du sol, à l'état naturel ou déjà partiellement aménagé, une plate-forme de 30 places peut coûter de 30.000 à 90.000 euros.  Puis le fonctionnement : entretien des espaces verts, éclairage - indispensable en hiver - est à la charge de la commune où l'aire est installée. Il en existe huit aujourd'hui et deux à trois aires seront réalisées chaque année sur l'ensemble du territoire.
Dans un souci de multimodalité, les aires sont positionnées à proximité des arrêts de cars (lignes régulières et transports scolaires) et, à plus long terme, pourraient également permettre de laisser les voitures et démarrer des circuits pédestres ou de vélo en y faisant passer les pistes cyclables.

Troisième étape pour la réussite de la mise en place du covoiturage, la communication, qui est et demeure un point incontournable. Elle a été lancée deux à trois mois avant l'ouverture officielle du site pour informer l'ensemble de la population par tous les médias couvrant le territoire. Dans le Finistère, le projet a été présenté plusieurs fois dans la revue du département et sous forme de dépliants, affiches dans les abris bus, insertions publicitaires, courriers à tous les partenaires, articles d'explication dans les journaux municipaux des partenaires... Une conférence de presse le 15 septembre 2005, jour de l'ouverture, a permis de toucher une large public. "Bilan de la première journée : cent inscrits en quelques heures ; un véritable succès", se rappelle Olivier Bosch. Après sept mois de fonctionnement, ce succès ne s'est pas démenti : "Nous sommes satisfaits, l'outil est très bien utilisé, nous avons aujourd'hui 1.200 trajets déposés dont 70% réguliers et 30% uniques et 1.250 comptes ouverts.  90% des comptes ouverts le sont par des résidents du département.  Plus de 70.000 personnes ont visité le site depuis son ouverture."

Le covoiturage, outil d'aide au retour à l'emploi

Une des missions essentielles du département concerne le domaine social et l'accompagnement des personnes en difficulté. Or, ces personnes ont souvent peu ou pas de moyens pour se déplacer, ce qui constitue un frein au retour à l'emploi. Le covoiturage est ainsi un moyen supplémentaire pour améliorer leur mobilité. Pour ce faire, le conseil général étudie la possibilité de créer des accès publics à internet à l'échelle des territoires d'action sociale qui permettraient aux Finistériens de consulter les sites de covoiturage et de transports collectifs et d'effectuer des démarches administratives. Les prochaines étapes ont vocation à poursuivre l'information et la communication auprès des médias sur l'existence du site, pour des trajets réguliers mais également lors de manifestations départementales ou régionales, colloques et festivals, comme celui des Vieilles Charrues...
Enfin, les départements limitrophes, Côtes-d'Armor et Morbihan, séduits par cette initiative, étudient la faisabilité d'un système similaire sur leur propre territoire, compatible avec celui du Finistère afin de prendre en compte les trajets interdépartementaux.

Conseil général du Finistère

32 boulevard Dupleix
29196 Quimper

Olivier Bosch

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