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Le gouvernement au chevet des jeunes diplômés

En déplacement à Bordeaux ce vendredi 19 février, Jean Castex doit annoncer une nouvelle batterie de mesures pour la jeunesse. Cette fois, ce sont les jeunes diplômés et l'accès à l'emploi qui sont visés.

Après les repas à un euro et l'accompagnement psychologique pour les étudiants, voici venu le temps, pour Jean Castex, de l'accompagnement des jeunes diplômés vers l'emploi. À l'occasion d'un déplacement vendredi 19 février à Bordeaux, en compagnie d'Élisabeth Borne, ministre du Travail et de l'Emploi, et de Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, le Premier ministre va annoncer de nouvelles mesures en faveur de l'insertion des jeunes diplômés sur le marché du travail.

Pourquoi cette séquence particulière ? Selon Matignon, une solution spécifique doit être proposée à chaque jeune car un jeune diplômé n'a pas les mêmes besoins qu'un jeune décrocheur ou un jeune sans qualification. C'est le sens du dispositif "1 jeune, 1 solution". Toujours selon l'entourage du Premier ministre, les jeunes diplômés, du fait de la crise et de la diminution des embauches qui en a découlé, ont besoin d'un accompagnement pour "franchir la dernière ligne droite" et trouver un travail. L'accompagnement des jeunes diplômés vers l'emploi va donc se traduire par trois axes différents et complémentaires.

Bourses de stages

Le premier axe est celui de la recherche d'emploi. "La plateforme '1 jeune, 1 solution' est de plus en plus identifiée par les étudiants mais aussi par les entreprises sur les territoires", explique Matignon. Le Premier ministre veut donc y recenser l'ensemble des informations pour la jeunesse, à commencer par les offres d'emploi. Elle en recense plus de 100.000 à ce jour.

Le deuxième axe concerne l'aide au stage. Sur ce thème encore, la crise sanitaire a eu des effets délétères. La plateforme "1 jeune, 1 solution" va donc être de nouveau mise à contribution à travers une bourse de stages disponible dès le 1er mars. Elle regroupera dans un premier temps 30.000 offres, tous secteurs et toutes régions confondus. Matignon indique en outre que de nombreux aménagements sont envisagés pour faciliter l'accès aux stages, qu'il s'agisse d'assouplir leurs conditions d'organisation, de les reporter sur toute l'année civile, de recourir à la visioconférence pour les secteurs qui s'y prêtent ou de déplacer un stage vers un secteur voisin, par exemple de la restauration vers l'hôtellerie.

Simulateurs d'aides

Le troisième et dernier axe porte sur l'information des jeunes. Il s'appuie sur un constat : l'accompagnement financier en place depuis novembre, notamment dans le cadre du dispositif Objectif premier emploi, est assez peu sollicité. Il convient donc de faire savoir aux jeunes ce à quoi ils ont droit. La plateforme "1 jeune, 1 solution", toujours elle, va donc proposer un recensement de l'ensemble des aides et des accompagnements pour la jeunesse, y compris les aides au logement. Chaque jeune, selon sa situation personnelle, pourra interroger un simulateur en ligne qui lui indiquera de quel dispositif il peut bénéficier. Une première version sera disponible au 1er avril. Elle aura vocation à s'enrichir par la suite.

Dans le cadre de son déplacement à Bordeaux, Jean Castex fera le point sur le dispositif Objectif premier emploi, qui cumule coaching, en petits groupes ou individuellement, et aide financière pour les jeunes diplômés les plus en difficulté. L'enveloppe à disposition des conseillers de l'Apec pour ce dispositif, jugé "très satisfaisant" par Matignon, est passée de 3 à 4 millions. 28.000 jeunes diplômés ont déjà été accompagnés. L'objectif est maintenant d'atteindre la barre des 50.000 cet été.

Non au "minimum jeunesse"

Enfin, on a appris que le gouvernement réfléchissait à une nouvelle prolongation des primes à l'embauche et à l'apprentissage ou l'alternance, actuellement reportées jusqu'à fin mars. Il va prochainement consulter les partenaires sociaux sur le sujet et la Conférence du dialogue social prévue à la mi-mars sera l'occasion de faire un point.

Ces annonces arrivent alors que l'Assemblée nationale a rejeté ce 18 février une proposition de loi socialiste visant à instaurer "une aide individuelle à l'émancipation solidaire". Ce "minimum jeunesse" prévoyait un revenu de base de 564 euros pour tous dès dix-huit ans couplé à une dotation d'activité de 5.000 euros pour tout projet de formation, de mobilité ou d'entrepreneuriat. Devant le refus de la majorité et du gouvernement, "un amendement de compromis" a été proposé de façon à ouvrir de manière temporaire, le temps de la crise sanitaire, le droit au RSA dès dix-huit ans. Il a également été écarté. La proposition de loi a finalement été retirée.