Le Grand Besançon mise sur l'agriculture de proximité pour alimenter le dialogue urbain/rural

Maintien d'activités agricoles, développement de circuits courts, préservation d'espaces naturels... : le Grand Besançon (CAGB) associe des actions très diverses afin de mieux maîtriser son développement périurbain et conserver des "espaces de respiration".

Grâce au financement européen Equal accordé pour trois ans, la communauté d'agglomération du grand Besançon (59 communes, 175.000 habitants) a pu lancer en 2005 le dispositif Sauge "Solidarité agricole et urbaine pour des gains économiques, environnementaux et en termes d'emploi"), qui a permis de mettre en place différents types d’actions : six marchés de producteurs locaux dans des petites communes de l'agglomération, une association pour le maintien d'une agriculture paysanne (Amap), ainsi que des formations et un dispositif d'accompagnement de candidats à des installations agricoles atypiques, ou encore l’organisation de visites permettant de découvrir l'activité d'une ferme ou un espace remarquable.

Consolidation du dispositif par la création d’un poste d’animateur

En 2008, ces succès tangibles ont incité les élus à transformer l'essai en pérennisant un poste d’animateur et en allouant au dispositif Sauge un budget annuel qui a jusqu'à présent fluctué entre 30.000 et 40.000 euros. La communauté d’agglomération a par ailleurs adhéré au réseau "Terres en villes" qui réunit des élus et des responsables agricoles soucieux du devenir de l'agriculture périurbaine.

Produire et manger local pour nourrir le dialogue ville-campagne

Par cet engagement, les élus entendent à la fois combattre un risque et répondre à une aspiration des habitants. D'un côté, le Gand Besançon est menacé de perdre sa ceinture maraîchère et ses activités agricoles. De l'autre, les consommateurs veulent être informés sur l'origine de ce qu'ils mangent. En faisant la promotion des circuits courts, la collectivité répond aux attentes de ces derniers, tout en offrant des débouchés intéressants aux producteurs qui mettent en valeur des espaces locaux. De plus, le lien direct qu'établit un marché ou une Amap entre les producteurs et les consommateurs dépasse bien souvent le simple échange marchand.

Lancer une dynamique qui doit être ensuite relayée

"Grâce au travail réalisé en matière de circuits courts et d'alimentation, les élus comprennent mieux les enjeux économiques et sociaux de l'agriculture périurbaine, souligne François Lopez, co-président de la commission Développement durable du Grand Besançon. Des sujets tels que le développement durable ou la maîtrise du foncier ne sont plus réservés aux spécialistes mais sont devenus des questions concrètes."
"Ces prises de conscience sont d'autant plus importantes que la communauté d’agglomération n'a nullement vocation à porter toute seule cette démarche", souligne Cécile Piganiol, l'animatrice du dispositif Sauge. Les communes, les acteurs économiques et, bien sûr, les citoyens doivent s'impliquer activement dans le renforcement des liens entre le rural, le périurbain et l'urbain. Les marchés locaux, l'Amap ou encore les visites organisées -intitulées "Parties de campagne"- ont immédiatement suscité l'engouement.

Elargir la palette des interventions pour conforter les prises d’initiative

Il ne faut pas en déduire que tout est toujours simple pour Sauge. La pression reste forte sur les terres agricoles : certains de ceux qui les possèdent se disent qu'elles pourraient bien un jour devenir constructibles, tandis que les exploitants en place éprouvent parfois le besoin de s'agrandir. Résultat : pour les candidats à l'installation, les terrains sont rares, et la décision reste une aventure. Le Grand Besançon cherche en conséquence à toujours élargir la palette des interventions qui peuvent conforter les prises d'initiatives : information par le biais d'un site Internet particulièrement riche, des articles dans la presse locale, des plaquettes... ; organisation d'un "café installation" et d'une formation "De l'idée au projet", tous deux animés par l'Association de formation et d'information pour le développement d'initiatives rurales (Afip) ; travail avec la chambre d'agriculture et la Safer pour rechercher des solutions à l'épineuse question du foncier...

Son idée la plus récente est de créer une "pépinière d'activités" pour que les candidats à une installation en maraîchage puissent se lancer dans les meilleures conditions : la CAGB vient de lancer une étude pour évaluer la faisabilité d'un tel "lieu-test".

Alain Chanard, pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info
 

Communauté d'agglomération du Grand Besançon

Nombre d'habitants :

177354

Nombre de communes :

58
4 rue Gabriel-Plançon
25000 Besançon
agglomeration@besancon.com

François Lopez

vice-président, délégué aux espaces urbains naturels et à l'agriculture périurbaine

Cécile Piganiol

service environnement

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