Le ministère du Travail précise le rôle et la place des missions locales, opératrices du futur "France Travail jeunes"

Dans un questions-réponses, le ministère du Travail a précisé le rôle et les fonctions des missions locales dans le cadre de la réforme du service public de l’emploi. Si elles formeront le futur "France Travail jeunes", cette appellation "n’emporte pas qu’elles soient seules en charge de l’accompagnement vers l’insertion professionnelle de tous les jeunes".

Quel sera l’impact du projet "France Travail" pour les missions locales ? Ce sujet, qui suscite réserves, voire franches inquiétudes au sein des structures, a conduit son réseau, l’Union nationale des missions locales (UNML), à réclamer courant janvier des précisions écrites au ministère du Travail. C’est chose faite dans un document sous forme de questions-réponses, qui récapitule la place et le rôle futur des missions locales au sein de la future organisation du service public de l’emploi. Initialement prévu pour la fin décembre, le rapport de préfiguration de France Travail n’a pas encore été présenté par le haut-commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises, Thibaut Guilluy.

Co-élaboration des feuilles de route territoriales

Les missions locales devraient ainsi prendre l’appellation "France Travail jeunes", est-il précisé dans le document. Pour autant, cela n’"emporte pas qu’elles soient seules en charge de l’accompagnement vers l’insertion professionnelle de tous les jeunes", précise le ministère du Travail dans le document. Qualifié d’"opérateur associé", "France Travail jeunes" aura pour mission de "mettre en œuvre les parcours d’accompagnement des jeunes qui auront besoin d’un accompagnement global/socio-professionnel". Mais Pôle emploi accompagnera aussi les moins de 26 ans et continuera à porter le contrat d’engagement jeune.

Les représentants des missions locales (dont les associations régionales des missions locales et l’UNML) seront associés "pour chaque échelon et de façon systématique pour tout ce qui touchera à la question de l’accompagnement des jeunes". Les missions locales "co-élaboreront aux côtés de l‘opérateur France Travail la proposition de feuille de route (pluri-) annuelle pour le public jeune sur chaque territoire, contenant les résultats/évolutions de l’année n-1, le diagnostic de la situation, les objectifs communs en matière de repérage, d’accompagnement et de retour à l’emploi et décrivant les partenariats à mobiliser et les moyens à y associer". Ces feuilles de routes territoriales seront validées par le Comité France Travail local "constitué dans chaque bassin de vie", et coprésidé "par l’État et les collectivités locales".

Inscription numérique et algorithme d’orientation

La nouvelle procédure d’orientation envisagée par le gouvernement est confirmée puisque l’entrée en parcours d’un jeune en mission locale ne pourra se faire qu’après enregistrement sur "le portail unique France Travail", et validation par un algorithme d’orientation, "compte tenu des caractéristiques renseignées par le jeune et/ou le conseiller". Il est ainsi possible, selon le résultat de l’analyse, que le jeune se voie proposer un rendez-vous auprès "de l’opérateur France Travail". Cependant, "si le jeune se présente [en mission locale] avec une situation d’urgence le justifiant, sa prise en charge pourra également débuter immédiatement", est-il précisé.

Cette inscription numérique "sera suivie d’un premier entretien d’accompagnement, réalisé soit par une mission locale (France Travail jeunes) soit par l’opérateur France Travail selon le résultat de l’algorithme d’orientation, qui pourra être l’occasion d’une confirmation et le cas échéant d’une réorientation". Cette étape visera en tout cas à "évaluer les différents besoins du jeune, de définir ainsi les objectifs du contrat d’engagement et les actions qui y sont associées".

S’agissant des principes de l’accompagnement, ce sont au final les règles d’orientation, le diagnostic des personnes, le socle de services ainsi que les partenariats avec les autres acteurs qui seront "partagés" et donc appliqués par "tous les opérateurs et partenaires de France Travail". "Les collaborations entre acteurs seront encouragées dans le cadre des feuilles de route partagées", peut-on aussi lire dans le document qui évoque en ce sens des "lieux d’accueil partagés" ainsi qu’une "formation conjointe avec l’académie France Travail".

 

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