Soutien scolaire - Le ministère présente un premier bilan de l'aide personnalisée aux écoliers en difficulté
Communes et établissements avaient le choix pour placer "l'aide personnalisée" aux écoliers les plus en difficulté, soit le matin avant la classe, à la pause de midi, après 16h30 ou encore le mercredi matin, en contrepartie de la suppression des classes le samedi matin. Selon un premier bilan du ministère portant sur les 100 départements, il apparaît qu'un peu plus d'un million d'élèves du public bénéficie de cette aide, soit 19,13% des effectifs en maternelle et élémentaire. Les résultats de cette enquête indiquent, au sujet de la répartition de la journée, que les aides se déroulent à 42,49% le midi, à 32,69% le soir, à 12,93% le matin, à 7,78% selon une formule mixte et enfin à 4,11% le mercredi matin. Près de la moitié des écoles (47%) prodiguent une aide de trente minutes quatre fois dans la semaine (54% d'entre elles le font le midi). La formule deux fois une heure a été adoptée dans 28,3% des cas (majoritairement le soir) et celle de trois fois quarante minutes dans 15% des écoles (surtout le soir). La formule deux heures à la suite a été choisie dans moins de 3% des cas (placée surtout le mercredi). Outre les difficultés posées aux collectivités concernant l'organisation des transports ou de la restauration scolaire, certains maires font remarquer que c'est souvent en novembre que démarrent les activités sportives et culturelles organisées par la commune. Certains enfants bénéficiant de l'aide personnalisée "voudront quand même poursuivre avec les activités périscolaires". Quelle organisation mettre alors en place quand les uns auront fini à 16h30 et les autres une demi-heure ou une heure plus tard ? La présidente de l'Association nationale des directeurs de l'éducation des villes de France (Andev) constate de son côté, qu "à chaque fois que c'est en concurrence avec le temps de détente et de récréation, il y a un risque que cette aide ne se fasse pas, et que le dispositif se délite, surtout en maternelle". "Entre les difficultés pratiques pour les parents, le fait que l'enfant tire la patte, les problèmes d'organisation, que restera-t-il de tout cela dans un an ? Deux ans ?", demande l'Andev. Le SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire, déplore "un sentiment de grande pagaille dans les écoles" et demande un bilan quantitatif : "quels types de difficultés scolaires sont visées ? Celles ordinaires ? Celles plus lourdes ?" Les chiffres fournis par l'enquête semblent réjouir le ministère, "ils correspondent tout à fait à l'objectif du gouvernement de s'attaquer aux 15 à 20% d'élèves qui sortent du primaire sans maîtriser correctement les fondamentaux" a-t-il déclaré à l'AFP, et "prouvent la réussite du dispositif".
Catherine Ficat