Entreprises de taille intermédiaire - Le ministre de l'Economie prépare le "CAC 40 du futur"
Le gouvernement veut développer les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et leur permettre de s'accroître très rapidement. Dans ce but, le ministre de l'Economie a annoncé le 24 juin 2014 qu'une gamme de prêts de développement "Usine du futur", doté de 1,2 milliard d'euros, dans le cadre du programme d'investissements d'avenir (PIA), allait être accordée à ces entreprises. "1,2 milliard d'euros est ainsi mis sur la table pour aider à l'industrialisation des PME," a souligné Arnaud Montebourg. Un groupe de travail va également être mis en place cet été sur ce sujet, en collaboration avec la Dgcis et bpifrance. Ce groupe sera chargé de "sélectionner une équipe de France de 40 PME, leaders français dans leur domaine et volontaires pour s'engager dans une accélération de leur stratégie de croissance, afin de devenir des ETI, champions mondiaux", a détaillé le ministre, estimant qu'il s'agissait de "préparer le CAC 40 du futur". Export collaboratif, avec mise en place d'une structure d'export commune entre plusieurs PME qui décident de conquérir ensemble un pays, soutien à l'innovation, consolidation par croissance externe… Pendant deux ans, et avec l'aide d'une équipe de "mentors", ces entreprises bénéficieront d'un programme d'entraînement intensif. Cette expérimentation se fera "à échelle microéconomique", comme le précise le communiqué du ministère de l'Economie publié le 24 juin. Il a vocation par la suite à être déployé à plus grande échelle.
Des perspectives économiques meilleures pour les ETI
Actuellement, la France compte 4.794 ETI, dont 1.248 sous contrôle étranger. Et le moment pour lancer ces actions est bien choisi : après deux années de dégradation, les perspectives économiques des ETI pour 2014 s'améliorent. C'est la principale conclusion de l'enquête de la Direction générale de la compétitivité, de l'industrie et des services (DGCIS) et de bpifrance, présentée le 24 juin 2014. 39% des ETI prévoient ainsi une hausse de leur chiffre d'affaires en 2014, et 16% seulement une baisse, "soit un solde d'opinion prévisionnel de + 23 points, supérieur de 2 points à celui de l'année dernière, après un recul de ce solde de 11 points en 2013", précise l'enquête. Et ce rebond, tiré principalement par le marché français, est particulièrement marqué pour les entreprises industrielles (+37 après +18). A l'inverse, les entreprises des secteurs des services, du commerce et de l'hébergement voient les perspectives d'évolution de leur activité se détériorer. L'emploi suit la même tendance dans ces entreprises. "L'emploi des ETI est désormais favorablement orienté à la fois en France et à l'étranger", affirme ainsi l'enquête. Un point important car comme l'a souligné Pascal Faure, directeur général de la DGCIS, "depuis la crise de 2008, les ETI ont créé environ 80.000 emplois, soit beaucoup plus que ce que les grands groupes ont détruit…" De plus, les emplois des ETI sont souvent plus qualifiés et mieux rémunérés. Autre signe positif : l'investissement, qui repart aussi à la hausse. "Les perspectives en matière d'investissements de croissance interne (qui concernent tout à la fois les investissements physiques et les investissements immatériels) sont beaucoup plus favorablement orientées pour l'année 2014", détaille l'enquête.
Seul point noir au tableau : la part moyenne du chiffre d'affaires de ces entreprises réalisé à l'export. Cette part - 14% - est jugée trop faible. En Allemagne, elle atteint 60% !