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Tourisme - Le nouveau classement des hébergements touristiques a enfin décollé

Après des débuts laborieux (voir notre article ci-contre du 13 juillet 2012), le nouveau classement des hébergements touristiques semble avoir enfin décollé. Issue de la loi de développement et de modernisation des services touristiques du 22 juillet 2009, cette réforme est officiellement entrée en vigueur le 23 juillet 2012. Depuis cette date, les hébergements touristiques ne peuvent en effet plus faire état de leur ancien classement et en arborer les signes distinctifs (la plaque bleue avec les étoiles rouges). La réforme s'est traduite à la fois par la refonte et la mise à jour des critères et des procédures, par la création d'une cinquième étoile et par la mise en place d'une nouvelle signalétique, avec un code couleur par catégorie d'hébergement.
Plusieurs statistiques viennent confirmer la montée en charge du nouveau classement. La direction générale de la compétitivité, de l'industrie et des services (DGCIS) indique ainsi qu'à la fin du mois de février 2013, 5.128 terrains de camping (soit 60% sur un total d'environ 8.550) arboraient le nouveau classement, de même que 93 parcs résidentiels de loisirs.
La situation est plus compliquée pour l'hôtellerie, avec des chiffres qui ne se recoupent pas toujours. Selon la DGCIS et à la date du 27 mai 2013, 12.332 hôtels bénéficient du nouveau classement sur un total d'environ 17.500 établissements (chiffre Insee). Le taux de basculement sur le nouveau classement est donc, à ce jour, de 70%. Mais le nombre de chambres couvertes par le nouveau classement est plus élevé - de l'ordre de 80% du total de l'offre -, car les hôtels les plus importants et ceux appartenant à des chaînes ont été les premiers à faire les démarches nécessaires, alors que les petits établissements sont parfois plus réticents.
Les chiffres montrent que le classement a eu des effets différents selon les catégories. Ainsi, 84% des hôtels nouvellement classés deux étoiles affichaient déjà deux étoiles avant la réforme. En revanche, cette dernière a fait progresser les anciennes catégories trois et quatre étoiles. En effet, 47% des établissements nouvellement classés trois étoiles sont d'anciens deux étoiles, tandis que 51% étaient déjà classés trois étoiles. De même, 56% des nouveaux quatre étoiles sont d'anciens trois étoiles (contre 41% qui affichaient déjà quatre étoiles). Cette forte poussée vers le haut - sans changement notable dans les prestations proposées - conduit certaines organisations professionnelles, comme le Comité pour la modernisation de l'hôtellerie française, à contester la pertinence des nouvelles normes de classement.
Enfin, on retiendra que la France, compte, à ce jour, 264 hôtels cinq étoiles. Ceux-ci n'étaient encore que 100 en 2010 (après la loi de 2009). Cinquante départements métropolitains et trois DOM disposent aujourd'hui d'au moins un établissement cinq étoiles. Tout en offrant un cadre et des prestations haut de gamme, ces derniers ne doivent cependant pas être confondus avec les palaces, au nombre nettement plus restreint et pour lesquels le terme de palace constitue, bien qu'officiel, davantage une "distinction" qu'une classification administrative.