Médias - Le plan de la ville de Paris en faveur des kiosques parisiens affiche ses premiers succès
Face à la disparition progressive des kiosques de presse parisiens - passés de 392 en 1997 à 277 en 2004 - la ville de Paris, qui en assurait jusqu'alors la gestion en régie directe, a décidé de revoir entièrement sa politique en la matière. L'urgence était alors d'autant plus grande qu'un premier plan de sauvetage élaboré par la ville en 2002 n'avait pas donné de résultats probants. Par une délibération en date du 15 novembre 2004, le Conseil de Paris a donc choisi de confier la gestion du réseau à un délégataire de service public, choisi à l'issue d'un appel d'offres, les kiosquiers conservant leur statut de travailleurs indépendants et restant titulaires d'une autorisation individuelle d'occupation domaniale, délivrée par la mairie.
Cette "privatisation" s'est révélée très bénéfique. Le délégataire retenu par la ville - Administration d'Affichage et de Publicité (AAP, filiale d'Hachette et des NMPP) - s'était engagé, sur les cinq années de la délégation, à rouvrir 50 kiosques fermés et à créer 20 nouveaux kiosques et 30 mini-kiosques à horaires ciblés. Les premiers résultats présentés le 17 octobre par le directeur général de l'AAP, qui investit environ 2 millions d'euros par an pour redynamiser le réseau parisien, sont très encourageants : depuis deux ans, 31 kiosques ont été rouverts et 12 nouveaux kiosques ont été créés, soit un rythme très en avance sur les échéances prévues. Le nombre total des kiosques parisiens est ainsi remonté à 311. Par ailleurs, 112 kiosquiers ont bénéficié de l'allocation de soutien versée par l'AAP et destinée à aider les kiosques en limite de viabilité économique. Signe de l'amélioration générale de la situation, le nombre de bénéficiaires de cette allocation devrait tomber à 90 à la fin de l'année en raison de l'augmentation des recettes d'un certain nombre de kiosques. Cette relance du réseau s'est en effet traduite par une amélioration des ventes. Le chiffre d'affaires cumulé entre janvier et septembre 2007 a progressé de 6,4%, dont +11,4% pour les quotidiens - dopés, il est vrai, par les élections présidentielles et législatives - et +2,1% pour les autres publications. Seul bémol à ce début de redressement : le chiffre d'affaires des magasins de presse (boutiques en dur) a en revanche diminué de 4% sur la même période. Mais l'AAP a indiqué travailler également à la relance de ce réseau, en particulier grâce à l'implantation de magasins dans des arrondissements "qui connaissent une vraie révolution urbaine" (comme le 12e ou le 13e) et dans des lieux "prestigieux", comme les environs de la tour Eiffel, le Marais ou Montmartre.
Jean-Noël Escudié / PCA
