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Le PLF 2021 définitivement adopté

Le Parlement a définitivement adopté ce jeudi 17 décembre le projet de loi de finances 2021, au terme d'un ultime passage devant les députés. L'Assemblée nationale l'a voté par 91 voix contre 33. Les groupes d'opposition de gauche comme de droite ont voté contre, sauf l'UDI.

La veille, mercredi, le Sénat l'avait rejeté en bloc, adoptant par 195 voix pour et 78 voix contre une motion du rapporteur général Jean-François Husson (LR) entraînant le rejet du texte sans examen. L'Assemblée l'avait voté en nouvelle lecture (suite au défaut d'accord en commission mixte paritaire) le matin même, après s'être employée à gommer la plupart des modifications adoptées par les sénateurs en première lecture (voir notre article de mercredi).

La crise sanitaire a parasité à plusieurs reprises ce marathon budgétaire de l'automne, poussant le gouvernement à réajuster à la baisse ses prévisions macroéconomiques pour 2021 et à prolonger les aides d'urgence pour les secteurs sinistrés comme la restauration ou l'événementiel. Dans la dernière ligne droite, Bruno Le Maire avait ainsi annoncé la mobilisation de 20 milliards d'euros d'aides en 2021, dédiés notamment au chômage partiel et au fonds de solidarité.

Olivier Dussopt a insisté sur le rôle du plan de relance pour "proposer une perspective", grâce à l'enveloppe globale de 100 milliards d'euros jusqu'en 2022. Pour 2021, la mission "plan de relance" compte 22 milliards d'euros de crédits. La droite a apporté son soutien à la mission "relance" même si elle trouve le plan tardif et trop peu ciblé et certaines dépenses "sans lien avec la crise". La gauche juge en revanche cette relance très en deçà des besoins, insuffisamment tournée vers la "demande" et l'écologie. Précaires et jeunes sont les "grands oubliés", selon la cheffe du groupe PS, Valérie Rabault.

Gauche et écologistes ont en outre ferraillé contre la baisse programmée de 10 milliards d'euros des impôts de production des entreprises, une mesure de compétitivité profitable selon eux aux plus grandes sociétés, "sans contrepartie sociale ou écologique". Ce débat sur les contreparties a aussi eu lieu dans la majorité, qui s'est accordée pour demander aux entreprises de plus de 50 salariés d'améliorer leur "performance" en matière "écologique, de parité et de gouvernance", avec divers indicateurs.

Durant les débats dans les deux chambres, se sont aussi fait entendre des différents camps des inquiétudes quant au niveau de la dette, qui "obère le futur des jeunes générations" pour la sénatrice Vanina Paoli-Gagin (Indépendants) et "qui à terme pèsera sur les dépenses sociales", selon sa collègue écologiste Sophie Taillé-Polian. Le gouvernement assure que toute hausse d'impôt est exclue et attend les conclusions d'ici fin février d'une commission sur le sujet, présidée par l'ancien ministre Jean Arthuis. Le "redressement des finances publiques" fera l'objet de "débats dans les prochaines semaines et les prochains mois", a relevé Olivier Dussopt. 

 

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