Le PNR du Pilat expérimente l'auto-partage en milieu rural (42)

Après avoir accompagné la mise en place du covoiturage sur le massif du Pilat, le parc naturel régional expérimente depuis juin 2013 l'auto-partage en milieu rural. Une première station est implantée dans la commune de Pélussin, à proximité des locaux administratifs du parc et de l’hôpital local. Au bout de 6 mois de fonctionnement, le minimum d'utilisation pour assurer un équilibre financier était atteint, et l’expérimentation se poursuit.

 

Dès 2010, le parc naturel régional (PNR) du Pilat s'est engagé en faveur d’une politique mobilité alternative. Il a mis en place une "Maison de la mobilité" (MOPI), pour laquelle 2 agents du parc œuvrent. En plus de l’ouverture d'un site de covoiturage (1.300 inscrits à ce jour), de la réalisation de diagnostics mobilité, d’une information auprès du grand public..., le PNR vient d'ajouter un nouvel outil à son offre : l'auto-partage.

Au départ répondre à des besoins dans un cadre professionnel

"L'idée de l'auto-partage a germé lors de notre réflexion sur un plan de déplacement inter-entreprises" indique Rachel Voron, chargée de mission Mobilité au parc. Plusieurs structures, dont le PNR, regroupées sur le même site d’une commune du territoire (Pélussin, 3.500 habitants), ont recherché ensemble des solutions alternatives pour les déplacements de leurs salariés : soit dans le cadre de leur journée de travail, soit pour leur trajet domicile-travail. Au même moment, l’hôpital local situé à proximité s’interrogeait sur l'opportunité d’acquérir un nouveau véhicule de service. Les conditions étaient réunies pour tester une solution de partage de véhicule entre ces différentes structures. Avec le soutien financier du Conseil Régional et le concours d'une Scic spécialisée opérant dans la région, une première station d’auto-partage dotée d’une voiture est implantée en juin 2013 sur la commune de Pélussin. Le dispositif d’auto-partage jusqu’alors réservé au milieu urbain a pu être expérimenté grâce à un accord passé entre l’opérateur et le PNR.

Garantir un minimum d’utilisation pour assurer la rentabilité

Par convention, le PNR s'est engagé à verser un montant de 600 euros mensuel à l'opérateur (en contrepartie le parc peut utiliser le véhicule jusqu’à concurrence de cette somme) afin de garantir à ce dernier un retour financier minimum. Les utilisateurs autres que le PNR (hôpital, maison du tourisme, ou particuliers… ) réservent la voiture selon les clauses "classiques" : une cotisation de 15 euros par mois, puis une facturation en fonction des déplacements effectués. Fin 2013, après 6 mois de fonctionnement, le bilan est déjà positif : le véhicule est utilisé en moyenne 100 heures par mois, ce qui correspond déjà au montant minimum d'équilibre financier pour l'opérateur. Au total, les déplacements dans un cadre professionnel représentent 80% des utilisations du véhicule auto partagé. Les 20% restant relèvent de déplacements pour des motifs privés, effectués essentiellement par des salariés du PNR résidant à proximité de la station. Ce n’est que de manière très ponctuelle, que la voiture a été utilisée par des particuliers extérieurs aux structures adhérentes. Afin de donner le temps au dispositif expérimental de trouver son public, la convention entre l’opérateur et le PNR pourrait être renouvelée pour un an (2014-2015), selon les mêmes conditions.

Auto-partage en milieu rural : périmètre d'utilisation à élargir

"Le principal souci en milieu rural, c'est l’accès à la station d’auto-partage : il n'y a pas, comme en ville, un dispositif d’intermodalité via des transports en commun denses, observe la chargée de mission Mobilité. Actuellement, le périmètre d’utilisation est resserré, alors que la zone de chalandise d'une station rurale d’auto-partage est plus large qu’en ville. Concrètement, il serait par exemple très intéressant de rejoindre la commune de Pélussin en auto-partage depuis les gares TER de Saint Clair des Roches et Péage de Roussillon, situées à une vingtaine de minutes en voiture, sur l'axe ferroviaire Avignon - Lyon. Ce serait une vraie plus-value, mais il faudrait pour cela créer une seconde station d'auto-partage, ancrée à la gare. Pour toutes ces raisons, peu de particuliers recourent encore actuellement à ce mode de transport, poursuit-elle. La pratique se développera, si nous multiplions les formes d'auto-partage, par exemple entre voisins intéressés". C’est pourquoi, le PNR du Pilat ne compte pas en rester là.

Diversifier les formes d'auto-partage pour développer la pratique

Le PNR lance en 2014 une démarche d'accompagnement de groupes de particuliers sur l'auto-partage : il s'agit de réfléchir à plusieurs familles à une solution permettant de se passer d’un deuxième véhicule, tout en ayant accès à un véhicule de confort en auto-partage. L'auto partagée est alors celle d'un des particuliers, avec établissement de conventions, de contrats d'assurance adaptés. Début 2014, un premier groupe de trois personnes a commencé à travailler sur un projet commun. Par ailleurs la Maison du tourisme devrait prochainement rejoindre l'offre locale d'auto-partage, après avoir trouvé une solution d'adaptation du service proposé pour des vacanciers résidant sur place.

Ensemble, habitants et institutions avancent ainsi pas à pas pour que les places des villages ne soient pas uniquement des parkings !

Claire Lelong pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info

Parc naturel régional du Pilat

Nombre d'habitants :

50000

Nombre de communes :

47
Moulin de Virieu 2 rue Benaÿ
42410 Pélussin
info@parc-naturel-pilat.fr

Michèle Perez

Présidente

Rachel Voron

Chargée de mission mobilité

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