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Modernisation - Le réseau interministériel de l'Etat, générateur d'économies pour les administrations

Le réseau interministériel de l'Etat (RIE), inauguré le 27 janvier par Thierry Mandon, est un élément clé de la transition numérique de l'administration. Mutualisation, sécurité, qualité de service et économies substantielles sont les principaux mots clés de ce grand chantier qui doit s'achever en 2017.
La création du réseau par la direction interministérielle des systèmes d'information et de communication (Disic) est plutôt exemplaire. Elle vise à remplacer progressivement la quinzaine de réseaux ministériels distincts, par une seule infrastructure. Avec 3.700 sites administratifs d'ores et déjà opérationnels, le processus est largement enclenché. Les raccordements se poursuivent au rythme de 200 sites par semaine et devraient atteindre, en 2017, les 17.000 sites de l'administration centrale et déconcentrée et, à la clé, leurs 900.000 utilisateurs.
Sur le principe des choix retenus, Thierry Mandon, secrétaire d'Etat à la modernisation de l'Etat, a souligné l'intérêt de ce projet transformateur : "tout en assurant une régulation interministérielle génératrice d'économies et de performances, il respecte aussi les équipes dans chaque ministère". Un modèle que le ministre souhaite d'ailleurs reproduire pour les services achats et immobiliers de l'Etat. De son côté Laure de la Bretèche, secrétaire générale pour la modernisation de l'action publique (SGMAP), a remercié les équipes présentes pour la performance et la tenue des délais par rapport à une feuille de route très exigeante.

Des échanges interministériels fluides

Les principaux avantages de la réorganisation en cours sont triples. En premier lieu, le réseau fluidifie les échanges interministériels, notamment pour les sites de l'administration territoriale, en facilitant le développement d'applications et de services partagés. Il préfigure aussi l'ouverture d'un autre chantier dédié cette fois à l'optimisation des systèmes d'information départementaux. "Nous avons déjà fédéré les 1.200 ingénieurs et techniciens qui délivrent les services de proximité aux préfectures et aux directions interministérielles départementales car ce sont les seuls à savoir ce qui se passe sur le terrain. Leur expertise sera nécessaire pour accompagner la fusion des régions et mettre en cohérence les structures administratives locales sur le plan informatique comme sur d'autres plans", a expliqué Jacques Marzin directeur interministériel des systèmes d'information et de communication (Disic) lors de l'inauguration du réseau dans ses propres locaux.

La sécurité avant tout

Le RIE renforce en second lieu la sécurité des échanges. Dans le contexte actuel de cyber menaces, les travaux menés en partenariat avec l'Anssi (Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information) ont même été renforcés. Ils visent notamment à mettre progressivement en place un système de protection unifié pour les échanges vers les réseaux des partenaires et vers Internet. Dans l'équipe d'exploitation et de gestion du réseau, plusieurs membres détachés du ministère de la Défense assurent déjà au quotidien cette mission de sécurité et de renforcement des contrôles.

30% d'économies sur la facture "réseaux et télécoms"

L'existence de cette infrastructure unifiée va permettre en troisième lieu de générer des économies estimées à près de 30% du poste "réseaux et télécoms" des administrations. Hélène Brisset, chef du service à compétence nationale RIE (SCN RIE), a fourni, en guise d'illustration, l'exemple du chantier de la cité administrative d'Orléans :"Le remplacement de plusieurs accès cuivres par un accès fibre mutualisé, devrait générer une économie de 50.000 euros par an tout en couvrant l'ensemble des débits souhaités".
Non seulement les économies n'entraînent pas de dégradation de la qualité mais elles sont génératrices de nouvelles améliorations.

Nouveau principe : économiser pour pouvoir investir

Le RIE constitue l'un des principaux socles de redéploiement des fonctions support informatiques de l'administration centrale et déconcentrée. En ajoutant au volet télécoms le chantier d'optimisation de la gestion des données, qui devrait conduire à une réduction sensible du nombre de datacenter, les économies d'échelle réalisées pourraient se situer dans une fourchette de 300 à 500 millions d'euros. Un chiffre qui rassure Jacques Marzin dans le contexte budgétaire actuel . "Le RIE est l'un des derniers investissements réalisés par augmentation du budget de l'Etat. La Disic travaille désormais en mode inversé. Elle pourra réinvestir à l'avenir mais uniquement sur une partie des économies déjà réalisées sur d'autres projets. L'approche est saine mais elle exige une rigueur et une constance que le RIE va nous aider à consolider", conclut le Disic.

Et dans les collectivités locales…

La réplication d'un tel réseau au niveau local, par exemple à l'échelle d'une agglomération, d'un département, voire d'une région, n'est pas à écarter. D'autant que quelques territoires, comme l'agglomération de Nîmes ou le département de la Manche, s'y sont déjà adonnés. Il serait enrichissant, dans ce contexte, d'étudier plus en détail le modèle RIE afin de déterminer ce qui est jouable et avantageux pour les collectivités locales à l'heure, notamment, de l'arrivée du très haut débit, des primes à la mutualisation et de la reconfiguration de la carte territoriale.

 

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