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Emploi - Le service public régional de l'orientation généralisé en janvier 2015

Expérimenté depuis septembre 2013, le service public régional de l'orientation (SPRO) va être généralisé à partir du 1er janvier 2015. Un accord-cadre a été signé le 28 novembre 2014 par les six ministères concernés et l'Association des régions de France.

"Aujourd'hui est un jour remarquable pour l'orientation, cela fait cinquante ans que cela n'avait pas bougé !" C'est en ces termes que François Bonneau, président de la région Centre et président de la commission éducation de l'Association des régions de France (ARF), a accueilli la généralisation, annoncée le 28 novembre 2014 à l'occasion du Salon européen de l'Education, du service public régional de l'orientation (SPRO) à partir du 1er janvier 2015.
Institué par la loi du 5 mars 2014, ce SPRO est assuré par l'Etat et les régions. L'Etat définit la politique d'orientation, et les régions sont chargées d'organiser ce service sur le terrain, en coordonnant l'ensemble des acteurs concernés (missions locales, centres d'information et d'orientation, Pôle emploi, Onisep, réseau information jeunesse…). Objectif : donner plus de visibilité à l'offre de conseil en orientation tout au long de la vie.
Depuis septembre 2013, ce service est expérimenté dans huit régions : Aquitaine, Auvergne, Bretagne, Centre, Limousin, Pays de la Loire, Poitou-Charentes et Rhône-Alpes. "Ces régions ont fédéré les acteurs de terrain en partant du point de vue de l'usager", précise François Bonneau.
Exemple en Aquitaine : près de 300 acteurs de l'orientation ont été repérés. Le centre Vincent Merle pour l'orientation, la formation et la connaissance des métiers a été inauguré le 6 novembre 2014. Abritant Aquitaine Cap Métiers et coordonnant les structures existantes, il va servir de boussole pour les jeunes et les demandeurs d'emploi sur tout le territoire aquitain. La région Auvergne a quant à elle choisi de créer une plateforme numérique d'information et d'orientation, qui sera effective au premier trimestre 2015, tout en multipliant les points d'accueil physiques. Des assises régionales de l'orientation ont été organisées dans cette région en juin 2014.

Une application SmartPhone en Bretagne

L'expérimentation dans les huit régions a également donné lieu à des solutions innovantes : la région Bretagne a mis en place une application SmartPhone géolocalisant les services de l'orientation, des ressources documentaires, et une gestion de parcours de vie. "Pour les régions, c'est un moment extrêmement important, car il y a beaucoup d'attentes de la part des jeunes, des salariés et des demandeurs d'emploi", a détaillé François Bonneau. Il faut dire que ces acteurs de l'orientation sont nombreux et que la confusion règne chez les usagers. "L'orientation, c'est vraiment le calvaire de notre génération", a ainsi résumé un jeune invité le 28 novembre. D'où l'exigence fixée pour ce SPRO : "Pas plus de deux portes à pousser !"
Les acteurs de l'orientation ainsi fédérés par les régions conservent toutefois leur rattachement administratif et hiérarchique, leurs spécificités statutaires et leur mission mais leur "mise en réseau permet une entrée simplifiée et unique pour les usagers", comme l'a souligné Najat Vallaud-Belkacem le 28 novembre. "S'orienter, c'est prendre un pari sur l'avenir, a affirmé la ministre, c'est rouler dans la nuit noire, le SPRO a vocation à devenir les phares des jeunes."
Pour assurer la réussite de la généralisation un accord-cadre a été signé entre l'ARF et les six ministères concernés (Education nationale, Travail, Agriculture, Economie, Décentralisation et Ville). Conclu pour trois ans, il se décline en convention type pour les acteurs en région. L'accord fixe des principes et des valeurs, comme la gratuité du service, la qualité des prestations, l'égalité et la neutralité. Il arrête des objectifs communs : partager les informations, articuler les modes d'intervention, innover dans les réponses apportées aux usagers, renforcer la lutte contre le décrochage et organiser le droit au retour en formation.

Emilie Zapalski

Le CEP vu par les missions locales
L'union nationale des missions locales (UNML) a publié sur son site en novembre 2014 un document d'information concernant la mise en oeuvre du conseil en évolution professionnelle. Institué par la loi de sécurisation de l'emploi du 14 juin 2013, ce CEP doit être mis en place à partir de janvier 2015. Gratuit, le CEP est ouvert à tout salarié, demandeur d'emploi, et travailleur indépendant, quel que soit son âge, son secteur d'activité, son statut et sa qualification. Il permet de disposer d'un conseil personnalisé sur son parcours professionnel et de bénéficier d'un suivi par un référent (accès à une information personnalisée sur les métiers, élaboration d'une stratégie d'évolution pour construire ou préciser son projet professionnel,...), dès son entrée sur le marché du travail et jusqu'à son départ à la retraite. Cinq organismes sont habilités pour le dispenser : les Fongecif pour les salariés, Pôle emploi pour les demandeurs d'emploi, Cap emploi pour les personnes en situation de handicap, l'Association pour l'emploi des cadres (Apec) et les missions locales pour les jeunes de 15 à 26 ans. Celles-ci détaillent dans leur document les trois niveaux du CEP : un accueil de proximité, avec une information fiable, actualisée et personnalisée, un conseil personnalisé (méthodologie pour construire son projet professionnel), et un accompagnement personnalisé pour mettre en oeuvre le projet professionnel, avec l'élaboration d'un plan d'actions et un soutien global à la réalisation du projet.

E.Z.