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Infrastructures - Le transport fluvial retrouve de l'attrait

Malgré un trafic fluvial en recul de 5,1% en tonne/kilomètre et de 0,9% en volume, du fait de la baisse des transports de céréales et de charbon, le report modal vers la voie d'eau s'est confirmé en 2007, notamment grâce à la croissance soutenue du transport de conteneurs, en hausse de 10%, et même de 30% sur le bassin de la Seine, selon les chiffres présentés le 7 février par Voies navigables de France (VNF). Le président de l'établissement public, François Bordry, s'est réjoui de la création du ministère de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement durables (Medad) qui associe sous une même entité l'ensemble des fonctions de la voie d'eau (transports et énergie, mais aussi fourniture et préservation de la ressource en eau et de la biodiversité).
Les conclusions du Grenelle de l'environnement vont aussi dans le sens du développement du transport fluvial, avec un objectif de hausse de 25% du trafic fluvial d'ici 2012. VNF estime à 1,3 milliard d'euros les sommes à investir dans les 5 ans pour garantir la fiabilité des ouvrages et assurer les conditions de l'accroissement du trafic.
La régénération de secteurs fragiles comme Seine Amont, le canal du Rhône à Sète, assurant le deuxième débouché maritime du bassin rhodanien, l'interconnexion avec le port de Marseille ou la fiabilisation des ouvrages de franchissement et des maintiens de berges et digues sur le bassin rhénan font partie des priorités.
Selon François Bordry, les objectifs du Grenelle nécessitent aussi la réalisation de grandes liaisons fluviales permettant un réel maillage du réseau fluvial au niveau européen. Le canal à grand gabarit Seine-Nord-Europe, qui doit relier le bassin de la Seine à celui de l'Escaut d'ici 2014, s'inscrit dans ce cadre. Le décret d'utilité publique de ce projet est aujourd'hui sur le bureau du Conseil d'Etat, "ce qui devrait permettre sa publication dans les tout prochains mois", estime le président de VNF. En attendant, les échanges avec les acteurs territoriaux se poursuivent sur le terrain. Côté financement, l'Europe va apporter 420 millions d'euros sur la période 2008-2013 et un partenariat public-privé devrait être constitué, avec la participation des régions traversées en France, en Belgique et aux Pays-Bas. Enfin, toujours en vue de régénérer le réseau à grand gabarit, des études préliminaires sont en cours sur la projet de liaison Saône-Moselle, destiné à assurer la jonction mer du Nord-Méditerranée.

 

Anne Lenormand