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Réindustrialisation - Les "agents du patriotisme économique" prennent leurs fonctions

Avant de prendre leur poste en région, les 22 commissaires au Redressement productif ont reçu une formation à Bercy, lundi 2 juillet. Au menu : des rencontres avec des représentants du Ciri (comité interministériel de restructuration industrielle), de la Chancellerie, de la DGCIS (Direction générale de la compétitivité, de l'industrie et des services), les médiateurs du crédit et de la sous-traitance… "Vous aurez toute latitude pour prendre des initiatives et régler vous-mêmes par tous les moyens, par conviction et injonction, les problèmes des entreprises qui en ont besoin", leur a lancé le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, ajoutant qu'ils seraient "couverts par les préfets de région et soutenus par le ministre".
Ces commissaires (voir liste ci-joint) ont été choisis pour leur "connaissance des entreprises". Parmi eux, figurent cinq commissaires à la réindustrialisation installés par le précédent gouvernement en 2009, dont Simone Mielle, commissaire de Champagne-Ardenne, l'une des deux seules femmes désignées… Les autres sont le plus souvent des sous-préfets ou des chefs de pôle 3E (entreprises, économie, emploi). A noter aussi l'absence de commissaire pour les territoires d'Outre-Mer.
Les commissaires compléteront le rôle du Ciri en se concentrant sur les entreprises de moins de 400 salariés en difficulté dans leur région. Ils devront "entrer en négociation permanente" avec tous leurs interlocuteurs et éviter un passage devant le tribunal de commerce souvent fatal pour les entreprises. "Nous préférons avoir une stratégie économique plutôt que sociale", a déclaré le ministre.
Ces "agents du patriotisme économique" comme les désigne Arnaud Montebourg vont ainsi poursuivre deux missions : "animer la cellule régionale de veille et d'alerte précoce" et "être le point d'entrée des entreprises en difficulté". Ils disposeront "de tous les outils" mis à leur disposition : la Banque de France, les régions, les médiateurs du crédit et de la sous-traitance, le Codefi…
"La région va se trouver renforcée dans le rôle de chef de filat économique dans l'Acte III de la décentralisation", a déclaré le ministre, précisant qu'il serait nécessaire d'organiser "un secret partagé avec les collectivités locales qui souvent interviennent avec les aides publiques et le foncier".
Interrogé sur le dossier PSA et la rumeur de fermeture du site d'Aulnay-sous-Bois, Arnaud Montebourg a dit être "dans la demande d'information" et a indiqué avoir nommé un expert gouvernemental pour suivre le dossier. Dans un courrier du 29 juin adressé au président du directoire de PSA, Philippe Varin, il demande à la direction du groupe de lui faire connaître ses intentions "au plus vite et de façon précise".
Sans dévoiler le contenu de son plan pour la filière automobile qu'il réserve au président de la République, Arnaud Montebourg a encore expliqué vouloir "retrouver les chemins du volontarisme" : "Il y a des problèmes qu'on peut résoudre, de financement, de déséquilibre dans les relations avec des partenaires, des excès de gourmandise d'actionnaires ou des abus de gestion." Mais il sait aussi les limites de l'exercice : "On ne peut pas tout sauver, mais tout ce que l'on pourra sauver, on pourra en être fier."
 

 

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