Littoral - Les collectivités sauvent les Salins du Midi
Le 20 mars dernier, la direction de la Compagnie des Salins du Midi et des Salines de l'Est annonçait un plan de suppression de plus de la moitié des emplois des Salins de Giraud, son site des Bouches-du-Rhône. Objectif : réduire les coûts de production et poursuivre la stratégie de délocalisation entamée vers le bassin méditerranéen. Les collectivités concernées décident alors d'intervenir et contrent cette délocalisation trop abrupte en lançant un plan de sauvetage. Résultat, le comité central de l'entreprise historique des salins camarguais approuve en juillet un nouveau plan social. Celui-ci prévoit de diviser la production par deux et d'affecter sur place des dizaines de salariés à de nouvelles activités, notamment d'ordre environnemental. En effet, comme l'a dévoilé Les Echos du 6 août, la Compagnie des Salins se dépossède d'une partie de son site de Giraud. Dans le cadre de ce plan de sauvetage, elle cède 3.500 hectares de ses zones humides aux régions Provence-Alpes-Côte-d'Azur et Languedoc-Roussillon, alliées dans ce projet au Conservatoire du littoral. La première région verse 4 millions d'euros pour obtenir ces terres, la seconde deux. Par ailleurs, la région Paca financera la gestion des 2.000 hectares camarguais situés sur son territoire ; soit 800.000 euros par an dédiés à la protection de cette zone qui s'étend dans le prolongement de la réserve nationale de Camargue et du parc régional. S'approprier de telles terres permettra notamment d'étendre la protection de la zone de nidification des flamands roses. Et d'autres projets verront le jour dans le cadre de cette proximité avec la réserve. Le reste des salants ne sera pas laissé à lui-même : parmi la cinquantaine de salariés dont l'avenir est assuré par ce plan social, certains continueront d'exploiter le site, d'autres se chargeront d'y gérer de façon respectueuse les mouvements d'eau sur la partie abandonnée. Enfin, autour de Salins-de-Giraud, la Compagnie du Midi reste propriétaire de terrains appelés à être reconvertis en une cité lacustre à vocation touristique.
Morgan Boëdec / Victoires Editions
