Education - Les congés allongés à la Toussaint ne sont pas de tout repos pour les communes
L'allongement des vacances de la Toussaint à deux semaines pleines, annoncé fin juin par Vincent Peillon, réjouit naturellement les enfants, une majorité de parents, mais contraint les communes à puiser dans leur budget pour ouvrir plus longtemps leurs centres de loisirs. "Nous ne remettons pas en cause les changements de rythmes scolaires mais nous déplorons de l'avoir appris si tard : il a fallu tout réorganiser", témoigne Catherine Pilon, adjointe en charge de l'éducation à Montreuil, "nous devrons recourir à des vacataires, en espérant trouver du personnel formé au dernier moment…" A l'AMF, "nous avons recueilli des remontées négatives de certains maires", confirme son président Jacques Pélissard, car "c'est une décision qui pèse en termes d'emploi". Ainsi à Boulogne-Billancourt, pour deux jours d'ouverture supplémentaires, la ville embauchera 478 animateurs. "Ce n'était pas budgété et cela aura un impact sur la masse salariale", illustre Bertrand Langlet, directeur général adjoint des services de la ville, "mais nous avons des moyens élevés donc c'est faisable pour nous", complète-t-il.
Un bien pour les enfants et les "colos"
Réclamé par les associations de parents d'élèves, le passage à deux semaines de vacances avait été présenté par Vincent Peillon comme l'occasion d'"un véritable repos" pour les enfants souvent épuisés à cette période de l'année. "Sept semaines de travail suivies de deux semaines de congés, on ne peut pas faire moins. On voit traditionnellement des pics de violence et d'incivilité dans les lycées et collèges début décembre parce que les enfants sont trop fatigués", observe Jean-Jacques Hazan, président de la FCPE. Pour Valérie Marty en revanche, présidente de la Peep, les parents ne prenant généralement pas de vacances à la Toussaint, cela se traduira par "deux jours de garde de plus". Pour d'autres, ce sera la colonie de vacances. Si précédemment, à cette époque de l'année, les parents envoyaient peu leurs enfants "en colo", l'UCPA a en effet constaté cette année un boom des demandes. "L'impact est très positif, nous avons multiplié par deux nos ventes sur l'Ile-de-France", se réjouit Laurence Weissenburger, chef de marché à l'UCPA.
En contrepartie de ces deux jours de vacances, l'année scolaire s'achèvera le 6 juillet après la classe au lieu du 4. Une autre journée ou deux demi-journées seront rattrapées dans l'année, décidées localement.