Archives

Cantonales - Les conseils généraux ont élu leurs présidents

Les conseils généraux issus des cantonales élisaient leurs présidents ce 31 mars, consacrant notamment le basculement à gauche du Jura et des Pyrénées-Atlantiques, celui à droite du Val-d'Oise et le maintien pour l'UMP de deux départements incertains, Loire et Savoie. Mais la nouvelle photo de famille des présidents comptera beaucoup de têtes connues : les élus sortants dominent largement.

Les conseils généraux issus des cantonales élisaient  leurs présidents ce jeudi 31 mars, consacrant notamment le basculement à gauche du Jura et des Pyrénées-Atlantiques, celui à droite du Val-d'Oise et le maintien pour l'UMP de deux départements où la majorité était incertaine, la Loire et la Savoie.
La gauche, qui détenait 58 départements sur 100 avec Paris, a gagné trois présidences de conseils généraux, ce qui porte à 60 le nombre de départements présidés à gauche, et 41 à droite. C'est la première fois que le PS et ses alliés atteignent la barre des 60. On compte ainsi 49 présidents PS, deux PCF, deux PRG et cinq divers gauche. Ainsi que 27 élus UMP, neuf divers droite, trois Nouveau centre et deux centristes.
Dans le Jura, département où jusqu'à présent droite et gauche étaient à égalité, le socialiste Christophe Perny a été élu président, la gauche ayant désormais une nette majorité avec 19 sièges contre 15 à droite. Un peu plus tard dans la journée, les Pyrénées-Atlantiques devaient choisir pour la première fois un président de gauche, le socialiste Georges Labazée. Dans l'assemblée sortante, gauche et droite avaient chacun 26 élus et le président était le doyen d'âge, l'UMP Jean Castaings.
Dans le Val-d'Oise, ravi à la gauche par la droite, la nouvelle assemblée départementale a élu comme nouveau président le divers droite Arnaud Bazin.
L'attention était braquée sur deux départements de droite, la Savoie et la Loire, qui auraient pu basculer. Mais en Savoie, le président sortant Hervé Gaymard (UMP) a été réélu au troisième tour du scrutin et au bénéfice de l'âge après avoir obtenu 18 voix, à égalité avec son concurrent socialiste. Dans la Loire, Bernard Bonne (UMP) a été réélu au troisième tour par 20 voix contre 18 à son adversaire de l'opposition, une abstention et un bulletin nul.
Mayotte devait devenir le 101e département français à l'occasion de la première réunion du nouveau conseil général, mais las, faute de quorum, la séance a été reportée à dimanche. L'UMP, alliée au Nouveau Centre, a perdu la majorité et la gauche, avec 10 élus sur 19, est en mesure d'en constituer une.
Parmi les premières surprises de la journée, la strauss-kahnienne Marisol Touraine a ravi la présidence de l'Indre-et-Loire à la fabiusienne Claude Roiron, qui était contestée à gauche.
Dans le Calvados, Anne d'Ornano, qui était l'une des six femmes à la tête d'un département, a renoncé à la présidence pour rétrograder à la première vice-présidence. Elle est remplacée par le sénateur Nouveau Centre Jean-Léonce Dupont.
Dans la Sarthe, Roland du Luart (UMP), qui avait succédé à la présidence du département à François Fillon en 2002, préfère se consacrer désormais uniquement au Sénat, dont il est vice-président. Jean-Marie Geveaux (UMP) devrait prendre sa place à la tête du conseil général.
Dans d'autres départements n'ayant pas changé de majorité, de nouveaux présidents ont été élus, les sortants ayant décidé aussi de ne pas se représenter. Dans l'Aude, André Viola (PS) remplace Marcel Rainaud (PS), en Loire-Atlantique, Philippe Grosvalet (PS) succède à Patrick Mareschal (PS) et en Moselle, Patrick Weiten (DVD) prend la place de Philippe Leroy (UMP).
Deux ministres ont été réélus : Michel Mercier dans le Rhône et Maurice Leroy dans le Loir-et-Cher.

Ile-de-France
La droite compte désormais trois départements sur huit en Ile-de-France, contre deux auparavant, grâce à l'élection jeudi du divers droite Arnaud Bazin à la tête du Val-d'Oise, seul département perdu par la gauche en France.

Arnaud Bazin l'a emporté dans le Val-d'Oise par 21 voix contre 18 au président sortant Didier Arnal. M. Bazin a aussitôt annoncé sa démission du poste de maire de la commune de Persan qu'il occupe depuis 1995.  Le Val-d'Oise, terre de Dominique Strauss-Kahn et cible de l'UMP lors des élections cantonales, avec la Seine-et-Marne, a rejoint à droite les Hauts-de-Seine et les Yvelines.
Dans les Hauts-de-Seine, l'ancien ministre Patrick Devedjian (UMP), en froid avec sa majorité, a réussi à garder son fauteuil, alors qu'une pléthore de candidats, dont sa rivale de toujours Isabelle Balkany, battue aux cantonales, avaient annoncé leur volonté de le déloger. Il a été réélu dès le premier tour par 27 voix sur 45. Le maire DVD de Neuilly-sur-Seine, Jean-Christophe Fromantin, qui avait laissé planer une possible candidature à la présidence, a finalement renoncé à se présenter.
Dans un autre département traditionnellement ancré à droite, les Yvelines, Alain Schmitz (UMP) a été réélu sans problème par 29 voix contre 10 au socialiste André Sylvestre. M. Schmitz avait remplacé en juillet 2009 Pierre Bédier, contraint à la démission après une condamnation à six ans d'inéligibilité pour corruption passive et recel d'abus de biens sociaux.
En Seine-et-Marne, Vincent Eblé (PS) a été réélu président du conseil général avec 23 voix face au sénateur Jean-Jacques Hyest (UMP). L'UMP, qui compte plusieurs ténors dans le département, comme son numéro un Jean-François Copé ou le patron de ses députés Christian Jacob, en avait fait un de ses objectifs. M. Eblé, 53 ans, est président du conseil général de Seine-et-Marne depuis 2004, quand la gauche a remporté le département.
En Seine-Saint-Denis, le député PS Claude Bartolone, 59 ans, président du conseil général depuis 2008, a été réélu avec 28 voix sur 40, avec le soutien des communistes. Il a insisté sur l'importance "de proposer les conditions de l'égalité réelle" en ce qui concerne la santé publique, l'éducation, l'emploi, du logement, dans ce département, "le plus pauvre de France métropolitaine".
Christian Favier a été réélu sans surprise dans le Val-de-Marne, permettant au PCF de conserver ses positions dans un des deux derniers départements qu'il dirige en France. Mais les cantonales laisseront des traces à gauche où l'alliance PS-EELV a divisé. "Certaines digues ont été rompues", a cinglé M. Favier dans son discours d'investiture.
En Essonne, le socialiste Jérôme Guedj, 39 ans, succède à Michel Berson (PS), qui dirigeait le département depuis son passage à gauche en 1998. M. Berson reste conseiller général d'Evry-Nord. Conseiller général depuis 1998, M. Guedj est également conseiller municipal d'opposition à Massy.
Le 8e département d'Ile-de-France est celui de Paris, dirigé par Bertrand Delanoë, mais il constitue une exception puisqu'il est le seul qui n'a pas de conseillers généraux, mais des conseillers de Paris.

Paca
L'élection des présidents de conseils généraux s'est faite sans surprises en région Paca, la gauche et la droite conservant leurs départements respectifs : les Alpes-Maritimes, le Var et les Hautes-Alpes pour l'UMP, les Alpes-de-Haute-Provence, les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse pour le PS. Dans les Bouches-du-Rhône, le président sortant (PS) Jean-Noël Guérini, a bénéficié d'une réélection dans un fauteuil, malgré les remous provoqués dans le PS local par les affaires qui ont valu à son frère, Alexandre, d'être mis en examen. Dans le Vaucluse et dans le Var, les deux seuls élus Front national élus lors des cantonales ont fait des entrées discrètes dans les exécutifs départementaux.

On s'attendait à un possible scénario surprise au conseil général des Bouches-du-Rhône, secoué depuis des mois par les affaires liées à des marchés présumés frauduleux dans lesquelles est impliqué Alexandre Guérini, et par un rapport incendiaire d'Arnaud Montebourg dénonçant le système "clientéliste" de l'institution et le fonctionnement "féodal" de la fédération PS. Malgré les appels de l'opposition, il n'en a rien été. Le sénateur Guérini, 60 ans, qui dirige le département depuis 1998, a non seulement fait le plein des voix de gauche, mais il s'est payé le luxe de "chiper" deux voix promises à la droite (40 voix, contre 17 à son adversaire UMP), effaçant du même coup la perte de deux cantons socialistes dimanche.
Tous les autres présidents sortants ont également retrouvé leur siège dans les départements de Paca.
Dans les Alpes-Maritimes, où l'UMP a encore accru sa majorité lors des cantonales, reprenant deux sièges à la gauche, Eric Ciotti (UMP) a été réélu par 44 voix sur 44 suffrages exprimés, la gauche n'ayant ni présenté de candidat ni participé au vote.
Eric Ciotti, 45 ans, préside le conseil général depuis 2008. Député et secrétaire national de l'UMP en charge des questions de sécurité, ce fidèle de Christian Estrosi veut faire de son département un laboratoire sécuritaire, en développant notamment la vidéosurveillance.
Dans le Var, le président sortant (UMP) Horace Lanfranchi a lui aussi été réélu sans surprise pour un quatrième mandat par 32 voix face au sénateur socialiste Pierre-Yves Collombat qui a obtenu 9 voix. Il y a eu deux bulletins blancs dont celui du tout nouvel élu du Front national, Jean-Paul Dispard, élu dimanche de 5 voix dans le canton de Brignoles face à un sortant PCF. Horace Lanfranchi, 75 ans, ancien directeur d'école, est maire de Saint-Maximin-La-Sainte-Baume depuis 1995. Il préside le conseil général du Var depuis octobre 2002, où il a succédé à Hubert Falco.
Dans le Vaucluse, c'est le sénateur socialiste Claude Haut, 66 ans, qui a été réélu pour un quatrième mandat avec les 13 voix de la gauche, dont celle du nouvel élu Europe-Ecologie-Les-Verts, représentée pour la première fois dans l'hémicycle départemental. Autre nouveau venu, le conseiller FN de Carpentras Patrick Bassot s'est fait discret aux côtés des époux Bompard, représentants du mouvement rival d'extrême-droite la Ligue du Sud. Et comme eux et l'ensemble des élus de droite, il a voté blanc.
Dans les Alpes-de-Haute-Provence, le député socialiste Jean-Louis Bianco,
68 ans, a été réélu sans problème. L'ancien secrétaire général de l'Elysée et soutien de Ségolène Royal a été reconduit par 25 voix contre 5 bulletins blancs, à la tête d'un exécutif où la gauche (24 sièges) est sortie renforcée des cantonales.
Dans les Hautes-Alpes enfin, le président sortant Jean-Yves Dusserre (UMP) a lui aussi été réélu pour une deuxième mandat a l'issue d'un scrutin qui a permis à la droite d'asseoir une majorité qui ne tenait qu'à un fil. L'ancien suppléant de Patrick Ollier à l'Assemblée, âgé de 58 ans, a obtenu 16 voix contre 14 à son adversaire PS Christian Graglia.

Languedoc-Roussillon
En Languedoc-Roussillon, quatre présidents de conseil général ont retrouvé jeudi comme prévu leur fauteuil - des socialistes dans les Pyrénées-Orientales, le Gard et l'Hérault, un UMP en Lozère - un seul changement intervenant, dans l'Aude, où André Viola (PS) succède à Marcel Rainaud.

André Viola, un professeur de droit de 40 ans, perpétue l'hégémonie du PS dans ce département de l'Aude. Le maire de Bram a été élu avec 30 voix sur 35. Il succède au président sortant, le sénateur socialiste Marcel Rainaud (71 ans), qui avait décidé de céder la place.
La socialiste Hermeline Malherbe a, quant à elle, été facilement réélue à la tête de l'assemblée des Pyrénées-Orientales. Avec 17 sièges sur 31, le PS est majoritaire sans avoir à faire d'alliance, mais Mme Malherbe a également remporté les suffrages du PC (3) et de deux conseillers généraux divers gauche, pour totaliser 22 voix, contre 6 à la droite et 3 bulletins blancs.
Dans l'Hérault, le député socialiste André Vezinhet, 71 ans, retrouve le fauteuil de président du conseil général qu'il occupe depuis 2004. Fervent défenseur des départements - il a été l'organisateur d'une manifestation à Montpellier contre la réforme des collectivités territoriales qui avait réuni quelque 350 élus héraultais - M. Vezinhet, élu montpelliérain, a été désigné à une écrasante majorité, avec 46 voix sur les 49 conseillers généraux (3 bulletins blancs).
Dans le département du Gard, Damien Alary (PS), conseiller général du canton de Saint-Hippolyte-du-Fort, est lui aussi reconduit à un poste qu'il occupe depuis 2001.
M. Alary, 60 ans, qui est aussi vice-président de la région Languedoc-Roussillon, a recueilli 33 suffrages, contre 12 pour son adversaire, l'UMP Patrick Vacaris, conseiller général de Villeneuve-lès-Avignon, et un bulletin blanc.
Enfin en Lozère, l'UMP Jean-Paul Pourquier, 60 ans, conserve son siège et a recueilli 15 voix contre 10 pour la chef de file de l'opposition, la socialiste Sophie Pantel, conseillère générale du Pont-de-Monvert. M. Pourquier représente le canton du Massegros depuis 1988. Il préside le département de la Lozère depuis 2004.

Limousin
Limousin a vu jeudi la réélection de François Hollande à la tête du conseil général de la Corrèze, condition à sa candidature aux primaires socialistes à la présidentielle, tandis que la présidente PS de la Haute-Vienne, Marie-Françoise Perol-Dumont, a été reconduite comme prévu.

Dans la Creuse, le socialiste Jean-Jacques Lozach devait être réélu dans l'après-midi.
Tous les yeux étaient tournés dans la matinée vers la Corrèze et Tulle où François Hollande a sans surprise été réinstallé à la présidence du conseil général, qu'il avait conquise en 2008 quand le département était passé à gauche.
Dans la foulée, il devait officialiser sa candidature pour briguer l'investiture de son parti dans la course à l'Elysée dans l'enceinte de l'Assemblée départementale en début d'après-midi. Le député de Corrèze, élu dans le canton de Vigeois (non renouvelable en 2011), a été réélu par 20 voix contre 17 à l'UMP Claude Nougein, conseiller général à Brive-La-Gaillarde-Nord-Est. La gauche a renforcé sa courte majorité en Corrèze (20/17 contre 19/18 en 2008).
En Haute-Vienne, la socialiste Marie-Françoise Perol-Dumont, 58 ans, élue du canton de Limoges-Beaupuy (non renouvelable), a été réélue sans surprise dès le 1er tour mais n'a pas fait le plein des voix de gauche (26 voix sur 42). Présidente depuis 2004 et conseillère générale depuis 1988, la députée de Haute-Vienne depuis 1997 a dû affronter un candidat communiste Pierre Allard, élu du canton de Saint-Junien-ouest. Ce dernier a recueilli 11 voix d'un nouveau groupe PCF-Front de gauche tandis que 4 voix se sont portées sur le candidat UMP plus un bulletin blanc. Lors du scrutin, trois cantons détenus par des socialistes sont passés au PCF. Originaire de Nedde (Haute-Vienne), Mme Perol-Dumont, enseignante, a d'ores et déjà annoncé qu'elle ne serait pas candidate aux législatives de 2012.
Dans la Creuse, le président socialiste Jean-Jacques Lozach, 57 ans, réélu au second tour dans le canton de Bourganeuf, dont il a été maire de 1995 à 2001, devait être réélu sans problème dans l'après-midi. La gauche dispose d'une large majorité (18/9), même si la droite a amélioré son score par rapport à l'assemblée sortante (19/8). Elu au conseil général depuis 2004 et président depuis 2001, M. Lozach est également sénateur depuis 2008.

Basse-Normandie
Le sénateur Nouveau Centre Jean-Léonce Dupont a pris jeudi le relais d'Anne d'Ornano (DVD) à la présidence du conseil général du Calvados, où les espoirs de conquête de la gauche ont été douchés dimanche, dans une région Basse-Normandie toujours ancrée à droite.

Le sénateur âgé de 56 ans, ancien directeur de cabinet à la région de Michel d'Ornano, prend le relais de la veuve de l'ancien ministre giscardien, qui ne se représentait pas, après 20 ans de présidence du département du Calvados. Anne d'Ornano, 74 ans, reste première vice-présidente. Elle avait pris la suite de son mari après le décès accidentel de celui-ci, en 1991 alors qu'il présidait le département depuis 12 ans. Jean-Léonce Dupont, vice-président national du Nouveau centre, est conseiller général de Bayeux où il est né et dont il a été maire de 1995 à 2001 avant d'y renoncer pour cause de cumul des mandats.
Son élection symbolise d'autant plus le maintien à droite de la Basse-Normandie que son canton faisait partie de ceux que la gauche espérait conquérir pour faire basculer le Calvados, seul département de la région susceptible de le faire.
Fief de l'ex-UDF, "le Calvados est traditionnellement centriste. On reste dans cette logique avec trois élus Nouveau centre et quatre candidats Modem au second tour", souligne Christophe Boutin, politologue de l'université de Caen.
Dans la Manche, le sénateur UMP Jean-François Le Grand, 68 ans, a été reconduit dans la matinée à la présidence, où il est arrivé en 1998. Son siège de conseiller n'était pas renouvelable. Dans ce département, "on a une droite globalement en perte de vitesse", même si majorité départementale et opposition ont chacun pris un canton à l'autre, et que le PS n'a pas du tout atteint ses objectifs, estime M. Boutin.
A Beaumont-Hague (Manche) par exemple, canton que la gauche espérait ravir, le candidat DVD, élu au premier tour en 2004, l'a emporté de justesse.
Dans l'Orne, l'ancien ministre UMP délégué au budget Alain Lambert, 64 ans, a également été réélu à la présidence. Son canton n'était pas non plus renouvelable. L'opposition de gauche y a pris un siège à la droite, dont la majorité reste très confortable avec 30 sièges sur 40, malgré les scores importants du FN au premier tour.

Pays-de-la-Loire
Les cinq conseils généraux des Pays-de-la-Loire ont élu jeudi leurs présidents avec deux nouveaux venus, Jean-Marie Geveaux (UMP) en Sarthe et Philippe Grosvalet (PS) en Loire-Atlantique, désignés par les prédécesseurs.

En Sarthe Roland du Luard (UMP), président sortant, ne s'est pas représenté dans son canton de Tuffé et a décidé de passer la main et désigné pour sa succession Jean-Marie Geveaux (UMP), 63 ans, élu jeudi avec 22 voix contre 18 pour son adversaire PS Christophe Counil. La Sarthe, que la droite a réussi à garder dans son giron dimanche malgré un scrutin difficile, n'y a perdu finalement qu'un canton conservant 22 sièges sur 40. Jean-Marie Geveaux, ancien conseiller municipal du Mans, mais aussi ex-député et ex-conseiller régional, est conseiller général du canton Le Mans Nord ville depuis 1982. Il est aujourd'hui à la tête d'une assemblée départementale fragilisée par le dernier scrutin, où un deuxième canton, Conlie, a même failli basculer à gauche à quatre voix près.
L'autre nouvelle tête de la région est Philippe Grosvalet (PS), élu sans surprise nouveau président du conseil général de Loire-Atlantique en remplacement du socialiste Patrick Mareschal qui ne se représentait pas. Philippe Grosvalet, 53 ans, a été réélu dimanche dans son canton de St-Nazaire Est qu'il tient depuis 1998. Il a recueilli jeudi 37 voix contre 19 qui sont allées à son concurrent de droite. Ancien cadre associatif à la Fédération nationale Léo Lagrange de 1978 à 2005, M. Grosvalet est aussi conseiller municipal de Saint-Nazaire où il a été adjoint au maire de 1995 à 2001.
En Loire-Atlantique, le PS a perdu quatre sièges dimanche, avec aujourd'hui une majorité de gauche de 34 sièges (sur 59) contre 38 auparavant. Le nouveau président va devoir gérer le conflit qui oppose PS et écologiste d'EELV dans le département, ce qui a conduit à sept duels PS-EELV lors des cantonales.
En Vendée, où son chef historique, le président du Mouvement pour la France (MPF) Philippe de Villiers, a créé la surprise en démissionnant à l'automne, son ex-dauphin, Bruno Retailleau (DVD), devenu frère ennemi, a été réélu jeudi après avoir été désigné à la tête du département dès le 30 novembre.
En Mayenne, la majorité de centre-droit, qui a gagné deux nouveaux sièges lors des élections, a réélu à sa tête Jean Arthuis, patron de l'Alliance Centriste. A 66 ans, il a été réélu avec 26 voix et sans adversaire face à lui, l'opposition s'est contentée de six abstentions.
Dans le Maine-et-Loire, sans surprise non plus Christophe Béchu (UMP) a été réélu à la tête de l'assemblée départementale avec 28 voix contre 13 pour son adversaire socialiste Jean-Luc Rottureau, après des élections cantonales où la droite a aussi réussi à grignoter deux sièges à l'opposition.

Centre
La socialiste Marisol Touraine, préférée par les militants de son parti à la sortante Claude Roiron en Indre-et-Loire, est la seule nouvelle présidente de conseil général dans la région Centre, où les cinq autres sortants, de droite comme de gauche, ont été réélus jeudi.

Marisol Touraine a recueilli 22 voix contre 12 et un bulletin blanc dans l'assemblée départementale d'Indre-et-Loire composée de 37 élus. La majorité PC-PS-EELV compte 24 sièges mais Mme Roiron, qui présidait l'institution depuis 2008 a boycotté la séance, dénonçant un "hold-up" et une "vendetta". Marisol Touraine, députée strauss-kahnienne, avaient été préférée par 435 voix contre 300 mardi par les militants socialistes à la présidente sortante fabiusienne, contestée pour ses méthodes autoritaires. "Ma volonté est de travailler avec tous ceux qui le souhaitent. J'ai été élue. C'est donc une nouvelle étape de la vie de cette collectivité qui s'ouvre dans le respect mutuel", a déclaré Mme Touraine jeudi après son élection.
Loin de cette guerre des roses, Alain Rafesthain (PS) a assuré sa réélection dans le Cher en faisant le plein des voix dans son camp (22 contre 13), tout comme Alberic de Montgolfier (UMP) dans l'Eure-et-Loir (19/10), Eric Doligé (UMP) dans le Loiret (27/14).
Dans l'Indre, Louis Pinton (UMP), seul candidat, a été réélu par les 19 voix et sept blancs.
Dans le Loir-et-Cher, Maurice Leroy (NC) a été réélu par 20 voix contre 9 et un bulletin blanc, au cours d'une séance marquée par la sortie des neuf élus de gauche après le vote pour dénoncer des "attaques" de la part du groupe majoritaire.

Picardie
Les présidents socialistes sortants des trois conseils généraux de Picardie, Christian Manable, Yves Rome et Yves Daudigny, ont été réélus sans surprise jeudi respectivement dans la Somme, l'Oise et l'Aisne.

Dans la Somme, Christian Manable, réélu dans son canton de Villers-Bocage dès le premier tour, a obtenu 28 voix, contre 18 à Daniel Dubois (NC), qui fut président du conseil général jusqu'au basculement à gauche du département en 2008. Sur l'ensemble du département, au second tour, le PS est arrivé en tête avec 28,66% des suffrages devant l'UMP (26,60%). Le FN, qui avait fait un score de 17,35% au premier tour, a obtenu au second tour 3,46% des voix. La Somme faisait partie des quelques départements susceptibles de basculer, mais les espoirs du Nouveau centre se sont très largement réduits à l'issue du premier tour des cantonales le 20 mars.
Yves Rome, 60 ans, a quant à lui été réélu à la présidence du conseil général de l'Oise, qu'il occupe depuis 2004. Son canton n'était pas renouvelable. Il a obtenu jeudi 25 voix, contre 16 au candidat de l'UMP Patrice Marchand. La gauche détient 22 des 41 sièges de la nouvelle assemblée départementale. Au second tour des cantonales, le PS était arrivé en tête avec 33,14%, talonné par l'UMP (32,2%). Le FN, en tête au premier tour (24,1%), a progressé à 26,34%, bien que relégué en troisième position.
Dans l'Aisne, Yves Daudigny a été réélu avec 28 voix, contre 8 au candidat de l'UMP et 6 à un candidat divers droite. Il avait été réélu dès le premier tour dans son canton de Marle. A l'issue du second tour des cantonales, aucun changement n'a été constaté dans les rapports de forces à l'assemblée départementale nouvellement élue. Le PS a obtenu 25,62% des voix. Le FN, qui n'a aucun élu, est arrivé en seconde position (24,59%), devant l'UMP (17,66%).

Franche-Comté
Un président socialiste a été élu jeudi à la tête de chacun des quatre départements de Franche-Comté, après le changement de majorité dans le Jura lors des élections cantonales.

Dans le Jura, le chef de file des socialistes, Christophe Perny, succède au divers droite Jean Raquin, 75 ans, qui présidait au bénéfice de l'âge ce département historiquement à droite. M. Perny, 43 ans, a fait le plein des 19 voix des élus de sa nouvelle majorité (3 PCF, 2 PG, 9 PS, 5 DVG) contre M.  Raquin (8 UMP, 7 DVD).
Les présidents PS du Doubs, de Haute-Saône et du Territoire de Belfort ont logiquement été réelus après avoir conservé leur majorité.
Dans le Territoire-de-Belfort, le président sortant Yves Ackermann, 71 ans, l'a emporté par 10 voix contre 4 à son opposant, le député UMP Damien Meslot (une abstention). Cet ancien responsable de l'Office départemental HLM avait pris la tête de l'assemblée départementale en 2004, après avoir été maire de la commune de Valdoie et premier secrétaire fédéral du Parti socialiste belfortain pendant 10 ans. A l'issue du scrutin du 27 mars, l'UMP a ravi un canton au MRC mais la gauche reste largement majoritaire (1 EELV, 6 PS, 2 MRC, 1 DVG, 1 MoDem, 4 UMP).
Claude Jeannerot, président sortant du conseil général du Doubs, a été réélu à la tête de la collectivité qu'il dirige depuis 2004, avec 22 voix contre 13. Ancien cadre du service Public de l'Emploi (ANPE et AFPA), Claude Jeannerot, 65 ans, est entré en politique en 1989 auprès de l'équipe municipale socialiste de Besançon. Depuis octobre 2008, il est sénateur du Doubs. Avec deux sièges ravis à la droite (13 UMP), la gauche a conforté sa majorité (1 EELV, 17 PS, 4 DVG). "L'UMP a payé cash ses divisions et son absence d'alternative", selon M. Jeannerot.
En Haute-Saône, le président sortant Yves Krattinger a été confirmé à la présidence du conseil général, qu'il occupe depuis 2001, par 23 voix contre 9 au candidat de l'opposition. Agé de 72 ans, cet ancien enseignant est sénateur de la Haute-Saône depuis 2003. Il a conservé sa majorité (10 PS, 2 PRG, 9 DVG), malgré la prise de trois sièges par la droite (1 MoDem, 1 AC, 9 UMP).

Alsace
Les présidents sortants des conseils généraux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, Guy-Dominique Kennel et Charles Buttner, tous deux UMP, ont été réélus sans problème jeudi, la majorité de droite dans les deux départements alsaciens ayant été confortée lors des cantonales.

A Strasbourg, M. Kennel a obtenu 34 voix dès le premier tour, contre neuf au candidat socialiste Raphaël Nisand et une abstention, sur un total de 44 conseillers (22 UMP, 6 indépendants, 4 NC, un régionaliste, 8 PS, 1 EELV, un DVG et un indépendant). Guy-Dominique Kennel, 58 ans, avait succédé en 2008 à Philippe Richert (qui préside aujourd'hui le conseil régional d'Alsace). Cet ancien inspecteur de l'Education nationale avait été réélu dès le premier tour le 20 mars dans son canton de Woerth avec 67% des voix.
A Colmar, chef-lieu du Haut-Rhin, Charles Buttner a été réélu avec 21 voix, contre 9 à l'écologiste Henri Stoll (EELV) et un bulletin nul. Au perchoir depuis 2004, sa candidature était acquise depuis lundi et n'avait fait l'objet d'aucun débat au sein de la majorité. Celle-ci a conforté sa place en gagnant un siège à l'occasion des dernières cantonales. Avec 10 des 31 sièges de l'assemblée départementale, l'UMP continuera à gouverner avec les 10 élus divers droite et un indépendant. L'opposition se réduit à cinq élus PS, 1 divers gauche et trois écologistes, dont l'un élu dimanche à Huningue, près de la centrale nucléaire de Fessenheim. M. Buttner, ancien professeur d'éducation physique âgé de 61 ans, avait toutefois dû attendre le second tour pour être réélu dans son canton de Habsheim (58%).
Les présidents des deux départements alsaciens et celui de la région Alsace, le ministre des Collectivités Philippe Richert (UMP également), ont prévu de mettre maintenant sur pied un groupe de travail chargé d'étudier une union de leurs trois assemblées, avant même la réforme des collectivités territoriales programmée pour 2014. Un référendum pourrait être organisé avant la fin de l'année sur le principe d'une telle union, qui pourrait prendre le nom de Conseil (ou Congrès) d'Alsace.

Haute- Normandie
Les socialistes Jean-Louis Destans et Didier Marie, dont les majorités de gauche avaient été confirmées dans les urnes dimanche, ont été réélus jeudi respectivement présidents des conseils généraux de l'Eure et de la Seine-Maritime.

Dans l'Eure où le PS a perdu un siège dès le premier tour, celui des Andelys, au profit de l'UMP, Jean-Louis Destans a obtenu 24 voix contre 19 à Jean-Paul Legendre (UMP), le chef de file d'Eure Avenir qui rassemble l'opposition de droite.  Le résultat de Jean-Louis Destans correspond au total des voix de gauche (quatre PCF, 15 PS, une PRG et quatre DVG) et celui de Jean-Paul Legendre au total des voix de droite (quatre DVD, trois NC et 12 UMP).  Diplomate de formation, Jean-Louis Destans, 60 ans, a été maire de Pont-Audemer, une localité de l'ouest de l'Eure, avant de devenir président du conseil général à la faveur de son basculement à gauche en 2001. Dans un contexte de très forte abstention, ces élections cantonales ont été marquées dans l'Eure par une stabilité apparente avec une reconduction des sortants dans la plupart des cantons renouvelables. Droite et gauche ont toutefois été bousculées dans les urnes par le FN qui a pu se maintenir à huit reprises au second tour en dépassant les 30% des voix dans six cas. Mais le FN n'a pas eu d'élus et ses bons scores n'ont pas eu d'incidences sur l'équilibre de l'assemblée départementale.
En Seine-Maritime, où le PS a gagné deux sièges aux dépens de la droite (Cany-Barville et Blangy-sur-Bresle), Didier Marie a obtenu 45 voix contre 24 à Pascal Martin (UMP-rad). Ancien instituteur, Didier Marie, 50 ans, est entré en politique dans les rangs de la LCR avant de rejoindre le PS dans les années 1980. Il fut maire d'Elbeuf, une ville industrielle de la banlieue de Rouen, de 1997 à 2004, date à laquelle il est devenu président du conseil général de la Seine-Maritime que la gauche venait de conquérir. Depuis, la gauche n'a cessé de progresser dans ce département pour disposer, dans cette nouvelle mandature, d'une avance de 21 sièges. Au sein de cette majorité, le PS se taille la part du lion avec 32 élus tandis que le PCF et les DVG restent stables avec respectivement huit et cinq sièges. A droite, l'UMP domine avec 17 sièges contre 9 aux DVD.

Poitou-Charentes
En Poitou-Charentes, où droite et gauche ont conservé à l'issue des cantonales leurs deux départements, l'élection des présidents des conseils généraux n'a débouché sur aucune surprise, les quatre sortants, dont l'UMP Dominique Bussereau en Charente-Maritime, conservant leur siège.

En Charente-Maritime, où la droite dispose de 27 sièges (un de moins qu'avant le scrutin) et la gauche de 24, l'UMP Dominique Bussereau, 58 ans, a été réélu au premier tour (avec 28 voix) à la présidence du conseil général qu'il occupe depuis 2008, soit une voix de plus que sa majorité théorique. Le candidat de l'opposition, le PS Bernard Lalande, a obtenu 23 voix. "Notre priorité sera l'après-Xynthia", a dit M. Bussereau, soulignant que "la question des financements" se posait, "ceux de la région" Poitou-Charentes --la présidente PS Ségolène Royal refuse de financer le plan digues--, "mais aussi ceux de l'Etat et de l'Europe", a-t-il ajouté. Ancien ministre de l'Agriculture et plusieurs fois secrétaire d'Etat, M. Bussereau avait été réélu au second tour dans son canton de Royan-Est.
Dans la Vienne, département pressenti avant le scrutin comme pouvant basculer à gauche mais qui est finalement resté à droite, l'UMP Claude Bertaud a été reconduit au premier premier tour par 21 voix (15 contre, 2 abstentions). Candidat de l'opposition, le socialiste Gérard Barc a recueilli 15 voix. La droite, qui a gagné un siège lors du dernier scrutin cantonal, dispose désormais de 21 sièges, contre 17 à la gauche. Président du conseil général de la Vienne depuis 2008, Claude Bertaud, 65 ans, avait été réélu au premier tour dans le canton de Vouillé.
En Charente, où l'opposition n'a pas présenté de candidat, le sortant, le PS Michel Boutant, 54 ans, a récolté 23 voix (12 blancs). Réélu au premier tour dans son canton de Montbron, cet agrégé d'allemand est président du conseil général depuis 2004, année qui a vu le département basculer à gauche. Il est également sénateur de la Charente depuis 2008.
Au conseil général des Deux-Sèvres, où la gauche dispose de 18 sièges (15 pour la droite), le socialiste Eric Gautier, 63 ans, a été reconduit (18 voix) à la tête de l'assemblée, désormais exclusivement composée d'élus masculins. Le candidat de l'opposition, l'UMP Jean-Marie Morisset, a recueilli 15 voix. Avant que M. Gautier ne soit élu, une dizaine de militantes du collectif féministe "La Barbe" ont interrompu la séance pour protester contre l'absence de femmes au sein de l'assemblée départementale. Elles ont lu un texte affirmant qu'il était "temps de remettre le féminisme en selle". M. Gautier préside la collectivité depuis 2008, date à laquelle la gauche avait arraché le département à la droite. Diplômé en philosophie, il a mené une carrière d'auteur-compositeur en se produisant principalement dans les écoles.

Corse
Les présidents sortants des conseils généraux de Corse ont été réélus jeudi, avec une confortable majorité pour Joseph Castelli (DVG) en Haute-Corse tandis que Jean-Jacques Panunzi (UMP) devra composer avec une opposition renforcée en Corse-du-Sud.

En Haute-Corse, la gauche reste largement majoritaire au conseil général avec 20 sièges sur 30. Joseph Castelli, qui a pris la succession du président du conseil exécutif de Corse et député PRG, Paul Giacobbi, à la présidence du département en octobre 2010, a été réélu dès le premier tour avec 19 voix. Le candidat présenté par la droite, Ange Fraticelli, maire d'Aleria et conseiller général du canton de Moïta Verde, a recueilli 7 voix. M. Castelli, 62 ans, est maire du village de Penta-di-Casinca depuis 1983 et conseiller général du canton de Vescovato depuis 1982.
Au sud, la droite a vu sa majorité s'affaiblir de trois sièges à l'issue du scrutin cantonal et ne dispose plus que de 12 élus sur 22. Les nationalistes sont désormais deux à siéger à l'instance départementale après l'élection dimanche du président du groupe Femu a Corsica (Faisons la Corse) à l'Assemblée territoriale, Jean-Christophe Angelini, qui a battu le député UMP Camille de Rocca Serra dans le canton de Porto-Vecchio avec près de 54% des voix. Paul-Joseph Caïtucoli, premier conseiller général nationaliste élu en 2008, a présenté jeudi sa candidature à la présidence et a obtenu quatre voix au premier tour. Il s'est retiré au second tour et les deux nationalistes ont choisi de ne pas participer au vote. La gauche, qui compte sept élus, n'a pas présenté de candidat et s'est abstenue.
Jean-Jacques Panunzi, âgé de 55 ans, a été réélu pour la troisième fois à la présidence du conseil général de la Corse-du-Sud à l'issue du deuxième tour de scrutin avec douze voix. Conseiller général du canton de Tallano-Scopamène depuis 2001, il a accédé à la présidence départementale en 2006. Il est également conseiller territorial à l'Assemblée de Corse depuis 2004.

Champagne-Ardenne
En Champagne-Ardenne, les quatre présidents sortants de droite ont été réélus sans surprise jeudi à la tête des conseils généraux des Ardennes, de l'Aube, de la Marne et de la Haute-Marne.

Dans les Ardennes, Benoît Huré, agriculteur de 57 ans, a été élu dès le premier tour du scrutin par 22 voix contre 13 au candidat PS et 2 bulletins blancs. Sénateur des Ardennes depuis 2004, il est conseiller général du canton de Signy-le-Petit depuis 1992 et président du département depuis 2004. La nouvelle assemblée ardennaise reste bien ancrée à droite avec 22 élus UMP ou DVD sur 37 conseillers malgré une progression de la gauche qui gagne trois sièges.
Philippe Adnot (DVD), 65 ans, a été réélu au premier au tour de scrutin à la tête du conseil général de l'Aube par 27 voix sur 33, la gauche n'ayant pas présenté de candidat. Exploitant agricole, ancien président des Jeunes agriculteurs de l'Aube, il est sénateur depuis 1989 et conseiller général dans son canton de Méry-sur-Seine depuis 1982. Elu à la tête de l'exécutif du département en 1990, il a depuis été réélu sans interruption. Le conseil général de l'Aube demeure l'un des moins pourvus de France en élus de gauche, avec six élus de l'opposition pour 33 conseillers.
Dans la Marne, René-Paul Savary (UMP), médecin de 58 ans, conserve la présidence du département au troisième tour de scrutin avec une majorité de 23 voix contre 17 au candidat PS, deux bulletins blancs et deux nuls. M. Savary est conseiller général dans son canton de Sézanne depuis 1985. Il avait été élu à la tête du département en juillet 2003 après la démission d'Albert Vecten (UDF).
Bruno Sido (UMP) a été réélu au 1er tour président du conseil général de Haute-Marne par 20 voix contre 9 pour le candidat PS ainsi que 2 bulletins blancs et un nul.
Exploitant agricole de 60 ans et ancien président de la FDSEA de Haute-Marne, il est sénateur depuis 2001 et siège à la tête du département depuis 1998. La gauche a progressé en Haute-Marne en remportant 3 sièges mais reste largement minoritaire face à 23 conseillers de la majorité présidentielle sur une assemblée de 32 élus.

Rhône-Alpes
Les deux départements incertains de la région Rhône-Alpes, la Loire et la Savoie, auront en définitive réélu les sortants Bernard Bonne (UMP) et Hervé Gaymard (UMP), au troisième tour de scrutin et au bénéfice de l'âge pour le second.

Sur les 37 sièges du conseil général de Savoie, M. Gaymard (50 ans) et son adversaire socialiste le sénateur Thierry Repentin (47 ans) ont obtenu le même nombre de voix (18), l'un des conseillers généraux votant blanc. Conformément au code électoral le plus âgé des candidats a été déclaré vainqueur.
Dans la Loire, Bernard Bonne (UMP) a obtenu 20 voix contre 18 à son adversaire de l'opposition socialiste Jean-Claude Bertrand, une abstention et un bulletin nul. Le conseil général de la Loire compte 18 conseillers de gauche, 16 de droite et six non-inscrits, dont les voix - et surtout l'abstention et le vote nul de deux d'entre eux - ont permis la réélection du président sortant dans ce département acquis à la droite depuis l'après-guerre.
Dans les autres départements, aucune incertitude ne planait
En Isère, le socialiste André Vallini, 54 ans, a été réélu sans difficulté. A la tête du département depuis 2001, M. Vallini est également député de l'Isère depuis 1997.
En Ardèche, Le socialiste Pascal Terrasse, 46 ans, a été réélu sans surprise. Membre du conseil général depuis 1994, M. Terrasse, également député depuis 1997, a pris la tête du département en 2006, suite à la démission de Michel Teston.
Dans l'Ain, Rachel Mazuir (PS), 71 ans, a été réélu président pour un deuxième mandat dans un département où la gauche s'est renforcée après avoir conquis la majorité en 2008.
Dans la Drôme, le socialiste Didier Guillaume a été réélu avec 27 voix sur 36. Conseiller général depuis 1998, M. Guillaume, également sénateur de la Drôme depuis 2008, avait pris la tête du département en 2004, succédant au divers droite Jean Mouton.
En Haute-Savoie, Christian Monteil (DVD) a été réélu sans surprise dès le premier tour.
Enfin, le ministre de la Justice Michel Mercier (centriste) a été réélu jeudi président du conseil général du Rhône, au troisième tour de scrutin, avec 28 voix contre 26 au candidat PS Thierry Philip. M. Mercier, 64 ans, entame son 8e mandat à la tête de ce conseil général.  Elu dans son canton de Thizy depuis 1978, il avait conservé son siège dès le 1er tour des élections cantonales. Contrairement aux attentes, le vote jeudi a été serré en raison d'un bulletin blanc. A l'issue du 2e tour des élections cantonales dimanche, la droite disposait en effet dans le Rhône de 28 élus contre 26 à la gauche, comme dans l'assemblée précédente. Or aux 1er et 2e tours de l'élection du président de l'assemblée départementale, jeudi, un élu, probablement de droite, s'est abstenu, si bien que M. Mercier n'a obtenu que 27 voix et non la majorité absolue permettant son élection. Trois autres candidats s'étaient présentés contre lui : Thierry Philip (PS), Martial Passi (PCF) et Gilles Buna (EELV). Au 3e tour du scrutin, où la majorité relative suffit, les candidats PCF et EELV se sont retirés et l'élu ayant voté blanc est rentré dans le rang, permettant à M. Mercier de l'emporter par 28 voix contre 26 au candidat de gauche.

Lorraine
L'ex président (UMP) du Sénat et président sortant du conseil général des Vosges, Christian Poncelet, a été réélu jeudi au bénéfice de l'âge au troisième tour de scrutin, alors que l'élection des présidents des trois autres départements lorrains ont été sans surprise.

Christian Poncelet, 83 ans dont 35 à la tête du département des Vosges, a obtenu 15 voix, comme son adversaire Philippe Faivre (DVD) sur un total de 31 conseillers (1 PG, 9 PS, 1 NC, 19 UMP, 1 DVD). Un conseiller socialiste n'a pas pris part au vote. Le candidat du PS, Etienne Pourcher, s'était retiré de la course avant ce dernier tour. Au premier tour, M. Poncelet, contesté par une partie de son camp, avait obtenu 13 voix contre 8 à M. Faivre et 10 à M. Pourcher. Au deuxième tour, le président sortant a recueilli 12 voix, M. Faivre 8 voix et M. Pourcher 11 voix.
En Moselle, Patrick Weiten (DVD) a été élu dès le premier tour avec 30 voix contre 19 au socialiste Philippe Tarillon, une voix à Jean Karmann (DVD) et un bulletin blanc sur un total de 51 conseillers (18 DVD, 14 UMP et 19 PS). M. Weiten, 56 ans, élu au second tour du 27 mars dans le canton de Yutz, succède à la direction du département le plus peuplé de la région au sénateur (UMP) Philippe Leroy, 71 ans, réélu le 20 mars dans son canton de Vic-sur-Seille mais qui ne se représentait pas après 19 années ininterrompues de présidence.
En Meurthe-et-Moselle, Michel Dinet (PS) a été réélu au premier tour avec 33 voix, 10 bulletins blancs et une voix pour Jean-Claude Pissenem (PS) pour un total de 44 conseillers (25 PS, 8 FG, 1 EELV, 8 UMP et NC, 1 MoDem, 1 DVD).  M. Dinet, 62 ans et enseignant de métier, est à la tête du département depuis 1998.
En Meuse, Christian Namy (UMP-Radical), a été réélu sans surprise au premier tour avec 17 voix contre 12 au candidat socialiste, Daniel L'Huillier, et deux bulletins blancs sur un total de 31 conseillers (8 DVD, 7 UMP, 1 MPF, 2 MoDem, 10 PS, 1 PRG et 1 PCF et 1 DVG).

Bretagne
Dans les quatre départements bretons, seul le Morbihan a changé jeudi de président, passant de l'Alliance centriste à l'UMP avec François Goulard, tandis que sans surprise les présidents sortants ont été réélus dans les trois autres départements de gauche.

Joseph Kergueris (Alliance centriste) ne sollicitant pas de nouveau mandat dans son canton de Pluvigner - d'ailleurs emporté par la gauche dimanche - le Morbihan était le seul département de Bretagne à changer de président jeudi. Le député-maire UMP (villepiniste) de Vannes François Goulard, 57 ans, élu dans le canton de Vannes-Centre, lui a succédé jeudi. Il doit abandonner au passage la mairie de Vannes et la communauté d'agglomération qu'il présidait. Il a été élu avec 24 voix contre 18 au socialiste Hervé Pellois dans ce département où la gauche a gagné deux cantons. "Les affrontements nationaux que nous avons pu observer ici ou là ont été limités dans le département. Je m'en réjouis, nous avons assez à faire en nous occupant des services des équipements publics, et en impulsant les politique dont notre département a besoin", a déclaré François Goulard après son élection. François Goulard a été secrétaire d'État aux Transports et à la Mer puis ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche jusqu'en 2007.
Jean-Louis Tourenne (PS), 67 ans, a été réélu à la tête de l'Ille-et-Vilaine (53 sièges) avec 35 voix sans adversaire face à lui dans un département où l'opposition s'est scindée en deux groupes, celui des "Centristes et démocrates sociaux" et celui de "L'Union de la droite et du centre".
Dans le Finistère, où la gauche reste en position de force (40 sièges sur 54), Pierre Maille (PS) a été réélu à la tête de l'assemblée départementale.
L'élu de 63 ans préside le conseil général du Finistère depuis 1998.
Enfin dans les Côtes d'Armor, où la droite a réussi à prendre trois cantons, le président sortant, Claudy Lebreton (PS), 63 ans, a été réélu avec 38 voix contre 14 pour son opposant Alain Cadec (UMP).

Aquitaine
Le socialiste Georges Labazée, qui a accédé jeudi à la présidence des Pyrénées-Atlantiques après le basculement à gauche "historique" du département dirigé par la droite et le centre-droit depuis sa création en 1969, apporte la dernière touche de rose en Aquitaine. La région, déjà présidée par le socialiste Alain Rousset, confirme ainsi son fort ancrage à gauche avec les départements de la Dordogne, de la Gironde et des Landes qui sont depuis de nombreuses années dirigés par le PS. Le Lot-et-Garonne était passé de droite à gauche en 2008.

Seul candidat en lice, le socialiste Georges Labazée, 67 ans, a succédé au sortant UMP Jean Castaings (73 ans le 7 avril) qui dirigeait les Pyrénées-Atlantiques au bénéfice de l'âge après le scrutin de 2008 où droite et gauche s'étaient retrouvées à égalité 26 sièges partout. Georges Labazée, 67 ans, instituteur, fils de "petit agriculteur", conseiller général à Thèze depuis 1976, a bénéficié de 29 voix contre 21 votes blancs et 2 nuls. Alors que la gauche compte 28 conseillers généraux, l'alliance UMP-Modem-NC-DVD, 23 et que les régionalistes ont un représentant, Alain Iriart, conseiller de Saint-Pierre-d'Irube. Ce dernier a annoncé qu'il reprendrait une entière liberté de vote alors qu'il était allié à la droite depuis 2008.
En Gironde, l'inoxydable Philippe Madrelle, 73 ans, élu PS dans le canton de Carbon-Blanc depuis 1969 et président du département de 1976 à 1985 puis depuis 1988, entame son dernier mandat après avoir recueilli 50 voix contre 13 à l'UMP Yves d'Amercourt (canton de Sauveterre-de-Guyenne). L'hémicycle girondin avait conservé sa dominante rose, la gauche y conservant ses 50 sièges, en retrouvant les 27 sièges qu'elle remettait en jeu contre 13 à la droite, dont quatre renouvelables.
En Dordogne, Bernard Cazeau (PS) a été réélu avec 40 voix, contre huit pour Thierry Boidé (UMP), qui fait quasiment le plein des élus de droite (six UMP et trois DVD), un vote pour le seul élu Modem, Marc Mattera, et un bulletin blanc. A 71 ans, Bernard Cazeau, également sénateur de la Dordogne, élu sur le canton de Ribérac depuis 1976, entame un sixième mandat à la présidence du département (depuis 1994) où les candidats UMP ont subi un sérieux revers en perdant deux de leurs quatre cantons renouvelables, sur les 26 sièges en jeu.
Dans les Landes, Henri Emmanuelli, 66 ans, ancien ministre, ancien président de l'Assemblée nationale et ancien premier secrétaire du PS, a été réélu sans surprise à la tête du Conseil général, où il avait été élu la première fois en 1982 et qu'il dirigeait depuis 2001. Il recueille 26 votes contre quatre bulletins blanc correspondant au rapport de force avec la droite, ultra minoritaire, qui a conservé son seul siège en jeu (sur trois dans l'hémicycle), tout en parvenant à en gagner un quatrième.
Dans le Lot-et-Garonne, le président PS sortant Pierre Camani, 59 ans, seul candidat, a été réélu avec les 24 voix du PS et de ses alliés contre 16 votes blancs.
Pierre Camani, élu pour la seconde fois après 2008, confirme l'ancrage à gauche du département, qui conserve dans la nouvelle assemblée ses 15 sièges et qui a été dirigé pendant 30 ans par la droite, emmenée par son chef de file, Jean François-Poncet, ancien ministre des Affaires étrangères sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing.

Midi-Pyrénées
Le Parti radical de gauche (PRG) a repris jeudi les Hautes-Pyrénées au Parti socialiste (PS), alors que la majorité sortante a été reconduite dans les sept autres départements de Midi-Pyrénées, où sept départements sur huit sont à gauche.

Dans les Hautes-Pyrénées, le vote s'annonçait serré et il a fallu trois tours de scrutin pour que le maire PRG de Bordères-Louron, Michel Pélieu, soit élu. Avec 17 voix, il devance de justesse la présidente sortante Josette Durrieu (PS), qui a obtenu 16 voix. Un élu UMP a voté blanc. C'est le conseiller général sortant Jean Buron (PCF) qui a fait basculer le vote en faveur du PRG. Fâché contre le PS qui avait présenté un candidat dans son canton de Bordères-sur-L'Echez, il a refusé de voter pour Mme Durrieu. En 2008, avec trois sièges de moins que le PS, le candidat PRG François Fortassin avait obtenu autant de voix (16) que Mme Durrieu, finalement élue au bénéfice de l'âge.
C'est le second département de la région Midi-Pyrénées qui sera dirigé par les radicaux de gauche, qui gardent le fief historique du Tarn-et-Garonne. Le patron de la Dépêche du Midi, Jean-Michel Baylet (PRG), a été réélu dans ce département où l'unique opposant à sa majorité a disparu de l'assemblée, après la défaite dimanche de l'UMP François Bonhomme. M. Baylet, président du Parti radical de gauche (PRG), dirige depuis 1985 le conseil général du Tarn-et-Garonne. Avant lui, sa mère Evelyne-Jean Baylet avait occupé ce poste de 1970 à 1982.
Dans l'Aveyron, le divers droite Jean-Claude Luche, qui était UMP lors des régionales de 2010, a obtenu 26 voix contre 20 à la gauche, qui espérait initialement prendre le département. La droite a même renforcé d'un siège sa majorité dans un département dont le dernier président de gauche fut Paul Ramadier en 1949.
En Haute-Garonne, le gros département de la région, Pierre Izard (PS) a été réélu pour la 8e fois depuis 1988. La seule nouveauté dans cette assemblée est l'apparition d'un écologiste.
Dans le Tarn, où tous les conseillers généraux sortants ont été réélus, Thierry Carcenac (PS) a été reconduit.
Dans le Lot, le président sortant Gérard Miquel (PS), réélu de justesse (9 voix) au 2e tour, a été facilement reconduit, comme Philippe Martin (PS) dans le Gers.
Enfin, la réélection dans l'après-midi du président du conseil général de l'Ariège, Augustin Bonrepaux, en poste depuis 1976, ne faisait aucun doute, le PS détenant 18 des 22 sièges dans ce petit département rural.

Nord-Pas-de-Calais
Les conseils généraux du Nord/Pas-de-Calais, traditionnellement de gauche, ont élu sans surprise jeudi des présidents socialistes, avec toutefois une nouvelle tête dirigeante dans le Nord, le patron du PS lillois Patrick Kanner.

Adjoint de Martine Aubry à la mairie de Lille où il est chargé de la mise en oeuvre du projet éducatif global de la ville, Patrick Kanner était le premier vice-président délégué à l'aménagement et au développement des territoires et au développement économique du conseil général du Nord, présidé par Bernard Derosier. Elu au premier tour avec 56 voix sur 79 face au sénateur du Nord Jean-René Lecerf (UMP), c'est donc un proche de la première secrétaire du PS qui succède à 54 ans à un partisan de François Hollande. Bernard Derosier, qui conserve un mandat de député, quitte le conseil général, où il était élu depuis 1973 et dont il a assuré la présidence de 1985 à 1992 et de 1998 à 2011. Entre deux, l'assemblée départementale était passée sous la bannière de la droite, avec à sa tête le RPR Jacques Donnay. Patrick Kanner devra composer avec une assemblée dans laquelle le PS a perdu la majorité absolue en sièges mais où il reste très largement dominant, avec 39 des 79 élus. Il a exprimé son souhait d'"un département proche des gens", en maintenant les politiques sociales développées jusqu'ici, notamment de développement économique et d'aménagement du territoire, tout en développant de nouvelles politiques, notamment en matière de culture. Le nouveau président de l'assemblée départementale s'est par ailleurs engagé à ne pas augmenter la fiscalité durant les trois années de son mandat. Celle-ci ne représente plus, toutefois, que 13% des recettes du département.
Dans le Pas-de-Calais, Dominique Dupilet, le président sortant, a été réélu, là encore sans surprise, avec 62 voix sur les 77 cantons. Cet ancien député, âgé de 66 ans, préside depuis 2004 aux destinées du Pas-de-Calais.
Dans les deux départements, le scrutin a été marqué par une forte poussée du FN, présent dans 37 cantons au 2ème tour (contre 15 en 2004) et qui s'impose désormais comme le deuxième parti de la région, en recueillant 19,1%, devançant très nettement le PCF (12,6%) et l'UMP (11,5%). Si aucun canton n'a été remporté par la formation d'extrême-droite, les électeurs FN dans le Nord/Pas-de-Calais ont été deux fois plus nombreux qu'au 2e tour des cantonales en 2004.

Bourgogne
Le conseil général de l'Yonne a élu jeudi à sa tête le Nouveau centre André Villiers qui succède à l'UMP Jean-Marie Rolland, tandis que la Nièvre et la Saône-et-Loire sont restées aux mains du PS et que François Sauvadet, également NC, a été réélu en Côte-d'Or.

Dans l'Yonne, une bataille a fait rage pendant plusieurs jours au sein de la majorité départementale de droite pour emporter la présidence du conseil général. Se disant "prêt à tout" pour faire battre le président UMP sortant, Jean-Marie Rolland, le sénateur NC André Villiers s'est très tôt déclaré candidat face à lui, quitte à être élu avec les voix de la gauche.  Faute de soutiens suffisants au sein de la majorité, Jean-Marie Rolland a finalement jeté l'éponge mercredi. Le sénateur UMP Pierre Bordier s'est lui aussi déclaré candidat durant quelques heures avant de se retirer, mercredi soir, devant le risque de division de la droite et celui de voir le candidat de gauche être élu face aux deux de la majorité. André Villiers, 56 ans, a finalement été élu au premier tour en recueillant 23 voix, contre 14 au candidat PS de gauche, Yves Caullet, et 5 votes blancs.
En Côte-d'Or, un peu plus tôt dans la matinée, François Sauvadet, 57 ans, chef de file des députés NC à l'Assemblée nationale, a été réélu président du conseil général par 23 voix contre 20 au candidat de gauche, Roger Ganée. M. Ganée, conseiller général PS de Saint-Jean-de-Losne, s'était imposé dimanche face au FN lors du second tour des cantonales.
Dans la Nièvre, Patrice Joly, 53 ans, a succédé à Marcel Charmant. Le patron du PS nivernais a été élu par 23 voix contre 9 à son opposant de droite, Jean-Luc Gauthier.
Marcel Charmant, 66 ans, député (1988-1992) puis sénateur (1992-2001) de la Nièvre, avait décidé de ne pas se représenter sur son canton. L'ancien suppléant à l'Assemblée nationale de Pierre Bérégovoy était président du département depuis 2001.
En Saône-et-Loire, le candidat à la primaire socialiste Arnaud Montebourg, 48 ans, a été réélu à la tête du département, largement dominé par la gauche, par 39 voix contre 18 abstentions. Il était le seul candidat.

Auvergne
Les quatre présidents sortants des conseils généraux d'Auvergne (Allier, Cantal, Haute-Loire et Puy-de-Dôme) ont tous été réélus jeudi mais la reconduction de Jean-Yves Gouttebel (DVG) dans le Puy-de-Dôme a nécessité 3 tours de scrutin et nombre d'interruptions de séances.

Dans le Puy-de-Dôme, la lutte fratricide entre Jean-Yves Gouttebel (DVG), président sortant et son adversaire du PS, Alexandre Pourchon, aura duré deux tours, le président sortant devançant son adversaire de quatre voix au premier tour (25/21) avec un candidat du Front de Gauche et de six au deuxième (28/22) après le retrait de ce dernier. Après une très longue suspension de séance, Alexandre Pourchon s'est retiré avant le troisième tour, appelant à voter pour Jean-Yves Gouttebel au nom du "principe de désistement républicain". Cette rivalité au sein de la gauche remonte à 2008. Jean-Yves Gouttebel a été exclu du PS à cette époque pour avoir maintenu sa candidature à la présidence du Conseil général face à la candidate officiellement investie par la fédération socialiste du Puy-de-Dôme, la sénatrice Michèle André. Il obtiendra finalement jeudi 46 voix, contre 10 à son adversaire de droite Jean-Marc Boyer (UMP) et cinq bulletins blancs.
Dans l'Allier, le communiste Jean-Paul Dufrègne, 53 ans, a été réélu sans surprise jeudi président du conseil général. Conseiller général depuis 1998, Jean-Paul Dufrègne accède à ce second mandat de président grâce aux 18 voix de la majorité de gauche contre 17. Le seul élu Nouveau Centre, Bernard Coulon, a refusé de faire partie du groupe de droite UMP-DVD en restant dans les "non-inscrits", mais il a voté à droite. Alors que le Conseil général de l'Allier reste dominé par le Parti communiste français et ses alliés du Front de Gauche, qui ont repris un siège au PS, la distribution des rôles aux vice-présidences modifie peu l'équilibre antérieur : le PRG intègre toutefois l'exécutif au détriment des socialistes qui conservent cependant la première vice-présidence du Conseil général.
Dans le Cantal, Vincent Descoeur (UMP), qui avait été en 2001, à l'âge de
39 ans, le plus jeune président de Conseil général, a été réélu jeudi pour la quatrième fois consécutive (19 pour, huit abstentions). Conseiller général depuis 1988 du canton de Montsalvy, il est également député.
En Haute-Loire, où la suprématie de la droite ne s'est pas démentie lors des élections cantonales, Gérard Roche (DVD) a été réélu président du Conseil général avec 27 voix, contre huit pour le candidat de l'opposition de gauche, Gérard Convert (PS). M. Roche entame ainsi son troisième mandat à la tête du département, où il avait succédé en 2004 à Jacques Barrot (UMP).

Outre-mer
L'élection des présidents des conseils généraux dans les départements d'outremer a été marquée par la continuité, tandis que le nouveau département de Mayotte attendra dimanche pour connaître le nom du chef de son exécutif, le quorum n'y ayant pas été atteint.

Exception, en Martinique, le président sortant PS Claude Lise a préféré s'effacer avant le troisième tour au profit d'une DVG, Josette Manin. Mme Manin, 61 ans, a fini par l'emporter par 23 voix contre 22 pour M. Alfred Sinova, un autre DVG.
La Réunion a connu la même configuration qu'il y a trois ans, avec la réélection de Mme Nassimah Dindar avec 33 voix contre 16 à un candidat de l'opposition de droite, cette fois le Nouveau centre Cyrille Hamilcaro. Ancienne proche de Nicolas Sarkozy, Mme Dindar (jusqu'à présent encartée à l'UMP) était soutenue par une coalition composée du PS, du PCR et du groupe des Modérés constitué du MoDem et d'ex-élus de droite désormais opposés à la politique du gouvernement. Cette coalition a assuré que La Réunion siégerait dans le groupe de gauche de l'Assemblée des départements de France (ADF).
En Guadeloupe, Jacques Gillot (DVG), président depuis 2001, a été réélu sans difficultés puisque seul candidat à sa succession. Il a obtenu 39 voix contre un bulletin blanc.
En Guyane, Alain Tien-Liong (DVG) a été réélu au 3ème tour de scrutin, face à Hubert Contout (DVG) qui devient premier vice-président. M. Contout, d'une sensibilité de gauche plus modérée que M. Tien-Liong (sympathisant d'un parti indépendantiste), a annoncé son désistement juste avant le troisième tour à l'issue d'une suspension de séance et de tractations. Conseiller technique régional de la Ligue de football de Guyane, il est le père du footballeur professionnel guyanais de l'AJ Auxerre Roy Contout.
A Mayotte, dans une ambiance houleuse le président UMP de l'assemblée sortante Ahamed Attoumani Douchina a annoncé le report à dimanche du vote pour élire le nouveau président, faute de quorum. L'UMP, alliée au Nouveau centre, a perdu la majorité et la gauche, avec 11 élus sur 19, est en mesure d'en constituer une nouvelle. Une grande confusion, donc, pour cette journée qui devait marquer la création du département de Mayotte, 101e département français. Les festivités prévues ont du coup elle aussi été reportées à dimanche. "Ce qui devait être un jour de fête est devenu une farce", selon les termes du député René Dosière, co-auteur du rapport d'information sur la départementalisation de Mayotte. Les élus UMP et NC n'ont donné aucune explication sur leur boycott. Pendant plusieurs heures, l'incertitude a régné sur le caractère effectif ou non de la création du département. Dans une tout première analyse, la ministre de l'Outre-mer, Marie-Luce Penchard, estimait que l'archipel n'était pas encore devenu département, faute de séance inaugurale dans les règles. Ce n'est qu'après un examen attentif des textes que le gouvernement a jugé que la question du quorum n'interférait pas dans la départementalisation et qu'en conséquence, le cent-unième département était créé. Les Mahorais ont accueilli le report avec stupéfaction, voire colère. "Ca fait 50 ans qu'on se bat pour la départementalisation, et voilà !", s'est lamenté un habitant de Mamoudzou. En escale à La Réunion, Marie-Luce Penchard, qui était attendue à Mayotte en fin de matinée, a décidé de reporter à dimanche sa venue dans l'archipel. Ce jour-là, le quorum ne sera pas nécessaire pour procéder à l'élection.

 

Téléchargements

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis