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Tourisme - Les départements affichent leurs ambitions touristiques

La Fédération nationale des comités départementaux du tourisme (CDT) vient de décerner son prix de la communication touristique. Elle publie par ailleurs avec l'ADF une étude analysant comment les départements, avec les CDT pour "bras armé", sont devenus des acteurs clefs du secteur du tourisme.

La quasi-totalité des comités départementaux du tourisme (CDT) s'étaient donné rendez-vous à Paris ce mardi 10 janvier pour le 12e Forum "DépTour", vaste rencontre annuelle leur permettant de mieux faire connaître leurs actions et les atouts de leur territoires auprès de la presse. Une rencontre, organisée par la Fédération nationale des comités départementaux du tourisme (FNCDT), qui a par ailleurs été l'occasion de distinguer deux CDT - celui de la Moselle et celui des Bouches-du-Rhône, qui se sont tous deux vu remettre le prix du concours DépTour. L'objectif de ce concours étant notamment, expliquent les organisateurs, d'"évaluer l'imagination des CDT sur tous les outils de communication à leur disposition" (dossiers de presse, sites internet, lettres d'information, voyages de presse...).
En l'occurrence, le CDT de la Moselle a été récompensé pour son dossier de presse général invitant à la découverte du département, dont on a notamment salué l'iconographie et la richesse des textes. Celui des Bouches-du-Rhône l'a été pour son dossier de presse consacré au "tourisme de développement économique" (tourisme lié à l'industrie, l'artisanat, la technique...), thème choisi pour cette édition 2006 du Forum. Un dossier qui, autour du fil rouge d'un "jeu des 7 familles", invite à explorer une série d'entreprises pas comme les autres, des plus traditionnelles (savonnerie, atelier de tissus provençaux) aux plus expérimentales (recherche électronucléaire).


La promotion en première ligne

La FNCDT définit la promotion touristique comme "l'élaboration et l'édition de documents présentant les atouts touristiques du département, sur la base de plans marketing" et rappelle qu'il s'agit bien de la première mission des CDT (leurs autres grandes missions étant, sous le terme de "développement, ingénierie et marketing", la fédération des acteurs locaux impliqués dans le tourisme, l'observation du tourisme départemental et l'assistance technique auprès des porteurs de projets).
Le budget promotion représente d'ailleurs pas moins du tiers des budgets des CDT (hors masse salariale) et mobilise en moyenne une équipe de six personnes Il atteignait en moyenne 583.000 euros en 2003. Ce budget se répartit entre plusieurs grands postes de dépenses : éditions et diffusion (35%) ; foires, salons, workshops et eductours (20%) ; publicité écrite, TV ou radio (12%) ; affichage. En sachant que près des trois quarts des actions de promotion restent essentiellement centrées sur le marché français.
Le CDT (que l'on retrouve parfois sous une autre dénomination : "agence départementale du tourisme", "agence de développement touristique"...) constitue de fait "le bras armé du conseil général" en matière de tourisme, soulignent la FNCDT et l'Assemblée des départements de France (ADF) dans une étude nationale conjointe qu'elles viennent de consacrer aux politiques départementales du tourisme.


CDT et conseil général : un duo inséparable

"Bras armé"? dans le sens où le CDT "assure le suivi des programmes décidés par le conseil général et apporte la caution technique indispensable au bon déroulement des orientations prises par le département", poursuit cette étude, sous-titrée "moyens et mise en œuvre d'une stratégie au service du développement du territoire départemental" et basée sur un travail d'enquête auprès des départements (60 conseils généraux répondants). Une convention est d'ailleurs systématiquement signée entre le CDT et le conseil général, fixant les missions et les moyens du CDT. La subvention du conseil général représente en moyenne 78% du budget d'un CDT (et absorbe 72% des crédits "tourisme" du conseil général).
Du côté des moyens humains, on saura qu'un conseil général emploie en moyenne 7,5 personnes en équivalent temps plein, auxquelles s'ajoutent une moyenne de 19 personnes par CDT. Un département sur deux dispose d'un service spécifique dédié au tourisme, notamment chargé de piloter l?élaboration du schéma départemental de développement touristique et d'assurer le suivi des partenariats et des diverses procédures contractuelles. En l'absence de service dédié, l'équipe est rattachée aux directions liées, soit aux affaires économiques ou au développement local, soit à la culture, au sport ou à l?éducation. Seul un petit quart des départements dispose par ailleurs d'une commission "tourisme" au sein de son assemblée élue. "L'affichage politique est par conséquent moins important que son traitement administratif", en concluent la FNCDT et l'ADF.


Des interventions organisées par le schéma départemental

Le budget moyen consacré au tourisme par un département est compris, pour l'investissement, entre 1,6 et 2,5 millions d?euros et, pour le fonctionnement entre 2,1 et 3,3 millions. "L'instrument financier principal utilisé par le conseil général demeure la subvention et la participation à des procédures de cofinancement" (90% des crédits), constate l'étude.
Au-delà des crédits absorbés par le CDT, les interventions financières des départements sont assez fractionnées, consistant en un soutien au secteur de l'hébergement (hôtellerie, campings, chambres d'hôtes?) et à toute une série de petites structures (équipements de loisirs...), ainsi qu'à diverse opérations de rénovation.
S'agissant des ressources, les trois instruments fiscaux existants sont analysés : la taxe sur les remontées mécaniques (instaurée par 6 des départements répondants) ; la taxe départementale sur les espaces naturels sensibles (TDENS, appliquée par 27 répondants), qui finance surtout les itinéraires et chemins de randonnée, la valorisation paysagère, l'ingénierie environnementale et les actions de sensibilisation ; la taxe additionnelle à la taxe de séjour (votée par seulement 7 départements, qui la réinjectent dans des actions en faveur des infrastructures touristiques). Le faible recours à cette taxe s'expliquerait avant tout par la complexité du dispositif.
L'outil phare des départements : le schéma départemental de développement touristique. La quasi-totalité des départements possèdent en effet un schéma ou autre document d?orientation, généralement établi pour une période de cinq ans. Grâce à ces schémas, nous dit-on, les conseils généraux "assurent une meilleure couverture territoriale en termes de projet et en comparaison avec l?échelon régional" (le schéma régional n'étant pour sa part présent que dans sept cas).
Interrogés sur la répartition des compétences entre niveaux de collectivités, 57% des répondants se disent satisfaits. Mais seule la moitié des conseils généraux estiment que leurs actions en matière de tourisme sont suffisamment lisibles. Certains regrettent également la tendance au "saupoudrage" des aides et l'enchevêtrement avec les interventions, notamment, des intercommunalités.


C.M.

 

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