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Budget 2008 de l'écologie - Les députés s'interrogent sur l'après-Grenelle de l'environnement

Les députés ont adopté le 9 novembre le budget 2008 de la mission Ecologie, Aménagement et Développement durables, d'un montant de 20 milliards d'euros. L'UMP a voté pour, le SRC (Socialistes, Radicaux Citoyens) et le GDR (Communistes et verts) ont voté contre. Le Nouveau Centre était absent au moment du vote. Le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo a défendu un "budget de transition positive" expliquant que "les grandes décisions de l'après-Grenelle ne sont pas encore impactées". Il a souligné que son budget "progresse de 2,5%" et qu'il "prépare l'avenir en privilégiant les dépenses d'investissement par rapport au fonctionnement".
Le PS a fustigé l'absence de "ligne budgétaire en prévision du financement des premières actions susceptibles d'être mises en oeuvre dès l'exercice budgétaire 2008". Catherine Coutelle (PS) a notamment cité la commission des finances du Sénat qui, dans un communiqué, s'est dite "préoccupée par l'absence de traduction financière et budgétaire du Grenelle de l'environnement". Bertrand Plancher (UMP) a répondu que le budget a été "élaboré en juin" et donc "ne peut tenir compte de propositions émises en octobre".
Mais pour Maxime Bono (PS), "ce budget aurait pu être l'ébauche d'une inflexion. Il aurait pu intégrer le début de consensus né, dès juin, des groupes de travail sur le Grenelle". "On nous annonce un budget de transition mais c'est l'immobilisme qui vient à l'esprit, avec un grand absent : le transport urbain", a-t-il dit. Hervé Mariton (UMP), rapporteur spécial de la commission des finances pour les transports routiers, ferroviaires, fluviaux et maritimes, a pour sa part regretté la stagnation des crédits ferroviaires et la baisse de près de 13,5% des crédits des transports terrestres et maritimes, "ce qui pose une vraie question quant à la traduction de nos ambitions en matière de basculement modal".
Daniel Paul, député du groupe de la gauche démocrate et républicaine a pointé le fait que 40% du budget de l'Afitf (Agence de financement des infrastructures de transport  de France) sont consacrés au seul mode routier, "ce qui trahit une fois de plus le choix pro-routier du gouvernement". Hervé Mariton a également mis l'accent sur les difficultés financières de l'Afitf. "Il lui manque 10,5 milliards d'euros d'ici 2012 pour financer les projets programmés, sans compter les choix nouveaux énoncés par le Grenelle de l'environnement : 2.000 kilomètres de voies TGV nouvelles, représentant sans doute une contribution de l'ordre de 16 milliards d'euros pour l'Etat et 1.500 kilomètres de tramways et de bus en site propre, pour un engagement qu'on peut estimer de l'ordre de 4 milliards d'euros." Quant à la taxe poids lourds, dont le secrétaire d'Etat aux Transports a précisé qu'il faudra au moins trois ans avant de l'instituer au niveau national, "elle ne peut rapporter au mieux qu'un milliard d'euros", a poursuivi Hervé Mariton et "n'est pas à la hauteur des besoins de financement déjà connus pour 2012, ni de ceux qui viennent s'ajouter".
Jean-Louis Borloo a appelé à cesser de raisonner en termes de coûts. "Le Grenelle va nous faire entrer dans une logique d'investissements à l'horizon de trente, quarante ou cinquante ans, a-t-il prévenu. Il est plus rentable de quitter la société du gâchis pour aller vers une société du durable."

 

Anne Lenormand, avec AFP

 

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