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Les drones, nouveau couteau suisse des collectivités pour l'information géographique

Dans le monde des collectivités, le drone avait fait son apparition il y a quelques années comme un outil avantageux de promotion touristique. Aujourd'hui, de plus en plus de structures publiques se forment à l'usage de ces engins pour, outre le marketing territorial, appuyer leurs travaux en matière d'urbanisme, de prévention des risques, ou encore de gestion du patrimoine. Loin d'être une dépense somptuaire, le drone peut même générer des économies.

Survols en avion, hélicoptère, ballon... Autant d'opérations coûteuses, mais parfois indispensables, que l'usage d'un drone permet d'éviter de plus en plus souvent. RTE et la SNCF en font l'expérience pour la maintenance de leurs réseaux. Dans le sillage du PETR du pays de Guingamp qui, dès 2013, avait acquis un drone de qualité professionnelle pour la bagatelle de 18.000 euros, c'est au tour des structures de mutualisation informatique départementales de se tourner vers le nouvel outil.
Au forum Déclic qui leur était consacré, début juin à Pau, un atelier était spécialement dédié à l'intérêt d'acquérir un tel objet volant. L'Agence Publique de Gestion Locale des Pyrénées Atlantiques a, par exemple, déjà développé de nombreux usages à partir d'un drone semi-professionnel, d'une valeur d'environ 2.000 euros. Deux agents sont en charge de son pilotage. Pour les structures qui en font l'acquisition, le drone est un instrument efficace pour motiver les équipes - et susciter leur créativité.
Car les usages, eux, sont presque infinis. "Les idées viennent à mesure que l'on échange avec les élus", rapporte Emmanuel Vivé, directeur général de l'Adico dans l'Oise, qui vient de faire l'acquisition d'un appareil. "Un maire qui doit monter au clocher de l'église quatre fois par an pour mesurer son affaissement, a immédiatement vu l'économie de temps qu'un drone pourrait lui procurer. Un bailleur social nous a aussi contactés pour inspecter ses gouttières."
Dans les Alpes-Maritimes, le Sictiam a fait appel à une société de drones pour modéliser une falaise, dont on souhaitait mieux prévoir les éboulements. L'engin volant trouve son utilité jusque dans les cimetières, quand il s'agit de cartographier et informatiser la gestion des sépultures.
Tant dans le cas de l'APGL que de l'Adico, les drones et leur pilote sont mis à disposition des communes adhérentes, pour une indemnité à la demi-journée oscillant entre 180 et 250 euros. Une solution de mutualisation qui permet de mettre ce support d'innovation à portée de tous les territoires.
L'enjeu essentiel de l'usage du drone se situe pourtant en aval du survol : il s'agit de traiter et valoriser un grand nombre de données collectées, pour transformer les prises de vue en informations utiles à tous. L'adoption du drone dans les territoires ne se fera donc pas sans besoin d'expertise.