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Transports - Les Lorrains disent "Non" à la construction d'une nouvelle gare TGV

Lors d'une consultation organisée par le conseil régional dimanche 1er février, les Lorrains ont voté "Non" à la construction d'une nouvelle gare TGV à Vandières (54), entre Metz et Nancy, à l'endroit où la LGV Est croise le réseau TER. La consultation a été marquée par une abstention d'environ 90% et selon les dépouillements de 2.233 communes sur 2.336, le "Non" s'imposait en recueillant 58,66% des suffrages. Si la Meurthe-et-Moselle et les Vosges ont voté "Oui", les électeurs de Meuse et surtout de Moselle ont largement rejeté le projet. Les résultats définitifs ne seront connus que le 6 février. "Nous allons réunir prochainement le conseil régional, car une interprétation des résultats sera nécessaire", a expliqué le président du conseil régional, Jean-Pierre Masseret dimanche soir, sans préciser si la construction d'une nouvelle gare aura lieu ou non. Mi-janvier, il avait estimé qu'une participation entre "10 et 15%" serait une "réussite" pour cette consultation n'ayant pas force exécutoire, à l'inverse d'un référendum. "Il n'est pas anormal de suivre ce vote, mais on n'est pas non plus obligé de le suivre", a affirmé le patron de l'exécutif lorrain, qui a précisé que la question de la construction de la gare serait tranchée par le conseil régional "avant le 1er mars".
Une gare TGV existe déjà en Lorraine, à Louvigny (Moselle), mais cette dernière n'est accessible que par la route. Outre la liaison avec le TER, le projet de nouvelle gare à Vandières prévoit la reconversion de Louvigny en gare de fret à grande vitesse. Dès 2000, les collectivités lorraines et l'Etat s'étaient engagés à prévoir une gare TGV à Vandières et le projet a fait l'objet d'une déclaration d'utilité publique depuis 2011.

"120 millions d'euros" pour les uns, "200 à 350 millions d'euros", pour les autres

Le président de la région Lorraine, favorable au projet, a justifié l'organisation d'une consultation citoyenne pour "compenser les dérives de la politique politicienne". Car la création d'une gare TGV à Vandières a largement divisé la classe politique régionale : soutenue par le PS, le PCF et EELV, elle avait également les faveurs du président UMP du conseil général des Vosges, Christian Poncelet. Nadine Morano, chef de l'opposition UMP-UDI au conseil régional, a en revanche dénoncé un "coup politique à dix mois des élections régionales", jugeant cette consultation d'un coût de 300.000 euros "totalement inutile".
Les pro-Vandières soulignent que le coût officiel de la nouvelle gare, 120 millions d'euros, sera assuré sans taxe nouvelle et sans emprunt. En octobre, l'Etat a autorisé son financement par une part de la taxe sur les carburants (TICPE) en Lorraine, une ressource qui ne peut être affectée en dehors de cette région. Mais les anti-Vandières affirment que la facture globale devrait être plus salée : de 200 à 350 millions d'euros selon leurs estimations, en intégrant les aménagements routiers pour la future gare et la reconversion de Louvigny en gare fret à grande vitesse, solution dont ils doutent aussi de la viabilité. Certains maires craignent par ailleurs que Vandières ne serve de prétexte à la SNCF pour réduire, voire supprimer à terme, ses dessertes TGV directes vers Paris depuis des villes lorraines. Prévue à l'horizon 2018-2020, Vandières n'aurait "aucun impact sur la desserte existante pour les gares lorraines", a toutefois assuré le PDG de la SNCF, Guillaume Pepy, rappelant que la future gare n'assurerait que des liaisons TGV "de province à province", comme Louvigny actuellement.
 

 

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