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Les maires ruraux préconisent une "relance par le local"

L'Association des maires ruraux de France avance 24 propositions en vue d'un plan "post-crise". Le local doit servir de "point d’appui clé" pour la relance du pays, insiste-t-elle.

"La crise actuelle montre que les inégalités territoriales d’avant la crise amplifient leurs effets pendant." C’est le constat de l’Association des maires ruraux de France (AMRF) qui, dans un document intitulé "Oser la relance par le local", publié mercredi 22 avril, avance 24 propositions en vue d’un "plan post-crise".

Le premier constat de l’association que préside Vanik Berberian est que les 181 mesures de l’Agenda rural – dont il avait lancé l’idée début 2019 – ne se mettent pas assez rapidement en place et qu’il convient de les actualiser. Il faut ainsi "hiérarchiser" les mesures de la vie quotidienne (santé, mobilité, tourisme, école…), définir "très vite" les aménités rurales, introduire la notion d’espace dans la Constitution et réformer les zones de revitalisation rurale "sur un champ d’application plus large que les aides fiscales et sociales actuelles aux entreprises".

Le local doit servir de "point d’appui clé" pour la relance du pays, insistent les maires ruraux pour qui les communes doivent retrouver de l'autonomie, notamment dans l’utilisation des crédits d’intervention, avec par exemple une part de la CVAE.

Ils avancent aussi l’idée d’un "plan national des communes à booster", qui n’est pas sans évoquer le programme Petites Villes de demain qui était en cours de préparation avant la crise et dont l’Association des maires de petites villes de France demande au gouvernement de ne pas retarder le démarrage.

L’AMRF propose en second lieu une série de mesures pour "réussir la transition énergétique". Elle demande par exemple d’autoriser les communes à signer elles-mêmes les contrats de transition écologique en "faisant sauter le verrou" qui en limite l’accès aux EPCI et à être associées "réellement" aux contrats de ruralité. Plus généralement, les maires appellent à "stopper la mise en œuvre descendante des décisions depuis l’EPCI, et la mise sous tutelle des communes".

Télétravail

"Il est urgent de passer à l'acte en matière de réhabilitation des logements dans tous les villages", souligne encore l’association.

Par ailleurs, le télétravail "jusqu’à aujourd’hui considéré comme accessoire, largement utilisé durant la crise, sera un outil phare s’il se développe pour contribuer à une moindre mobilité et contribuer à baisser la pression sur la congestion urbaine". Ce qui passe par un égal accès au numérique, troisième volet de préconisations de l’AMRF. Il convient "de mettre un terme aux lenteurs ou carences observées qui en pleine crise ont décuplé les difficultés des ruraux". Les maires ruraux entendent "accélérer le déploiement de la 4G en mettant entre parenthèses le déploiement de la 5G pour éviter la dispersion dans la stratégie des industriels du secteur", accélérer le déploiement de la fibre, faire de la téléphonie mobile "un service universel". Enfin, il faut "démultiplier" la télémédecine.

L’AMRF s’intéresse en quatrième lieu au sort des "aînés". Elle propose d’"accentuer la reconversion de l’habitat pour accueillir les anciens dans leur village" afin de réduire la pression sur les Ehpad ruraux. Elle avance quelques solutions : béguinage, création de lieux de vie intergénérationnels, foyers avec garantie de soins…

 

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