Les maisons éclusières de Bretagne en route pour une nouvelle vie

Afin d'animer les voies navigables dont elle a la charge et valoriser les maisons éclusières qui les jalonnent, la région Bretagne a lancé un appel à projets à destination des personnes publiques et privées. 61 dossiers ont été déposés, 17 projets ont été validés.

Depuis 2008, la région Bretagne est propriétaire du domaine public fluvial et en gère la majeure partie - soit 440 kilomètres -, avec les 156 maisons éclusières ainsi que leurs dépendances qui jalonnent les berges. Si un tiers d'entre elles est habité par les éclusiers et un second tiers quasiment en ruine, le troisième tiers est dans un état intermédiaire.

"C'est pour préserver ce patrimoine encore en état d'être réhabilité que nous avons décidé de lancer un appel à projets visant à redonner vie à ce dernier tiers d'ensembles éclusiers", explique le vice-président chargé de la mobilité et des transports, Gérard Lahellec.

Le cahier des charges s'inspire des appels d'offres émis par les Voies navigables de France (VNF) sur des projets similaires mais plus importants, comme des minoteries laissées à l'abandon. "Avec notre service juridique, nous avons adapté à notre appel d'offre le modèle de cahier des charges de VNF", poursuit la chargée d'études à la direction des ports, aéroports et voies navigables de la région Bretagne, Véronique Véron.

17 projets sur 61 sont validés en novembre 2013

L'appel à projets lancé durant l'été 2013 pour 23 maisons éclusières et leurs annexes s'adresse aux personnes publiques et privées. Il était ouvert aux propositions portant sur l'offre touristique, de loisirs, ainsi qu'à la culture. Les porteurs de projet devaient se concerter en amont avec la commune ou la communauté de communes d'implantation.

Le jury, composé du service touristique régional et de celui des voies navigables de la région, du comité régional du tourisme, d'une association de promotion des canaux de Bretagne et des pays touristiques a sélectionné 17 projets sur les 61 dossiers déposés.

"Au moment de leur sélection, nous avons beaucoup travaillé avec le comité régional du tourisme et les pays touristiques qui connaissent très bien le terrain, pour éviter que les projets ne fassent concurrence à des activités déjà existantes", précise l'élu. Les dossiers proposant des activités et une occupation des lieux toute l'année étaient privilégiés par rapport à des projets uniquement saisonniers.

Une moitié des projets portée par des particuliers, l'autre par des collectivités

Le jury a notamment validé un projet ambitieux présenté par une intercommunalité, Pontivy communauté, qui vise à réhabiliter plusieurs ensembles éclusiers pour y aménager deux gîtes, un office de tourisme et une annexe d'un musée. Parmi les autres projets, on peut citer une crêperie, une épicerie-bivouac, deux gîtes, une guinguette, un site d'animation halieutique ou encore une maison nature. La moitié des projets est portée par des particuliers, l'autre moitié par des associations (pêche, environnement) et des collectivités. Tous les porteurs de projet sont issus de la région Bretagne.

Convention d'occupation temporaire signée avec la Région

La région, qui reste propriétaire des maisons, propose aux porteurs des projets retenus une convention d'occupation temporaire d'une durée de 5 à 40 ans, moyennant une redevance annuelle modeste (voir en fin d'article). La collectivité fournit les habitations dans l'état "clos/couvert" et équipées d'un assainissement aux normes, tandis que le bénéficiaire réalise tous les travaux nécessaires à la valorisation et à l'occupation des locaux (isolation, plomberie, électricité...). A la rentrée 2015, 11 conventions étaient signées.

Second appel à projets lancé en 2015

Face au succès de l'initiative, un second appel à projets a été lancé en 2015 pour être clôt en décembre. Cette fois-ci il est centré sur les activités directement liées à la navigation. "Nous tirons les enseignements du premier opus, notamment sur la mobilisation que suppose un tel dispositif, souligne la chargée d'étude à la région. Nous avons pris soin par exemple de nous laisser davantage de délai pour examiner et sélectionner les dossiers, et avons bien évalué désormais le temps nécessaire à l'accompagnement des lauréats."

Pour éviter que des dossiers soient déposés par de doux rêveurs, la chargée d'études conseille d'élaborer le cahier des charges en lien avec un service juridique. "Nous ne fournissons pas de plans, par exemple, c'est aux candidats de les faire, ce qui les obligent à se rendre sur les lieux."

Autre conseil : se centrer sur une communication locale avant tout. Le lancement de l'appel à projets, relayé par le site Internet de la région, et surtout une campagne de communication auprès de la presse locale, a ensuite trouvé écho dans les journaux de deux chaînes nationales. Il a suscité l'intérêt d'un large panel de candidats.

Redevance abordable

La valeur appliquée en 2013 est de 0,69 euro par mètre carré de terrain et de 1,70 euro par mètre carré de terrain bâti. Les tarifs sont affectés de coefficients multiplicateurs dépendants des usages. Par exemple, la redevance d'une activité privée et commerciale liée à la voie d'eau est multipliée par deux.

Selon les projets, les redevances s'élèvent de 1.000 à 2.000 euros par an et par site, soit une moyenne de 1.500 euros. En fonction du montant des travaux que doivent effectuer les occupants, des négociations peuvent s'engager sur la durée de la convention d'occupation temporaire.

Lucile Vilboux/magazine Village-L'Acteur Rural pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info

Région Bretagne, direction des ports, aéroports et voies navigables, direction déléguée aux voies navigables

Nombre d'habitants :

3237097
Quai Saint-Martin, 33, rue Armand Rébillon
35000 Rennes
ddvn@bretagne.bzh

Gérard Lahellec

Vice-président chargé de la mobilité et des transports

Jean-Luc Gardan

Directeur

Véronique Véron

Chargée d'études générales et aménagement

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