Archives

Maisons de retraite - Les médecins coordonnateurs ont du vague à l'âme

La loi du 2 janvier 2002 rénovant l'action sociale et médicosociale a posé l'obligation, pour tout établissement hébergeant des personnes âgées dépendantes, de se doter d'un médecin coordonnateur. La qualification, les missions et le mode de rémunération de ce dernier ont été précisés par un décret du 27 mai 2005. Les 27 et 28 novembre 2006, les médecins coordonnateurs tenaient à Paris leur quatrième journée professionnelle, dans une ambiance plutôt morose. Celle-ci tient à l'ampleur des défections dans cette nouvelle profession. Bien qu'il n'existe aucune statistique officielle, les chiffres cités à cette occasion vont jusqu'à plus de 30% de turn-over. Plusieurs raisons ont été invoquées pour expliquer ce taux très inhabituel : les principales sont les relations souvent difficiles avec les autres médecins libéraux (le coordonnateur étant lui-même un médecin libéral), mais aussi avec les directeurs d'établissement. S'y ajoutent le manque de relais internes pour la mise en place des actions et du suivi, la rémunération peu attractive face à l'ampleur de la tâche et le manque de moyens matériels. Ce manque de continuité dans la fonction ne peut que nuire à la mise en oeuvre des missions importantes confiées aux médecins coordonnateurs.
Placé "sous la responsabilité et l'autorité administratives du responsable de l'établissement", le médecin coordonnateur est chargé notamment :
- d'élaborer le projet général de soins avec le concours de l'équipe soignante et de donner un avis sur les admissions ;
- d'organiser la coordination des professionnels de santé salariés et libéraux exerçant dans l'établissement (l'une des sources de difficultés avec les confrères) ;
- d'évaluer et de valider l'état de dépendance des résidents et de veiller à l'application des bonnes pratiques gériatriques, y compris en cas de risques sanitaires exceptionnels ;
- de contribuer à l'évaluation de la qualité des soins, de participer à la mise en oeuvre d'une politique de formation et d'information des professionnels de santé exerçant dans l'établissement, ou encore de collaborer à la mise en oeuvre de réseaux gérontologiques coordonnés.
Pour exercer ces fonctions, le médecin coordonnateur doit être titulaire d'un diplôme d'études spécialisées complémentaires de gériatrie ou de la capacité de gérontologie ou d'un diplôme d'université de médecin coordonnateur d'établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes ou, à défaut, d'une attestation de formation continue.

 

Jean-Noël Escudié / PCA

 

Pour aller plus loin

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis