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Réchauffement climatique - Les métropoles françaises encore loin des objectifs de l'accord de Paris, selon une étude de WWF

Les engagements des villes françaises ne sont aujourd'hui pas à la hauteur pour réussir à contenir le réchauffement climatique bien en dessous de 2°C comme le prévoit l'Accord de Paris, estime une étude réalisée par WWF France avec EcoAct et rendue publique ce 6 juillet. L'étude porte sur les dix plus grandes métropoles, où vit 20% de la population française – métropole européenne de Lille, métropole Rouen Normandie, Nantes Métropole, Bordeaux Métropole, Toulouse Métropole, métropole Aix-Marseille Provence, métropole Nice Côte d'Azur, métropole de Lyon, eurométropole de Strasbourg, métropole du Grand Paris.
Ces métropoles représentent actuellement 16% des émissions de GES (33% liées aux bâtiments,  17% à l'industrie, 16% aux transports, 0,7% à l'agriculture). La méthode retenue par les auteurs de l'étude a consisté à évaluer leur budget carbone, autrement dit à leur attribuer un volume d'émissions à ne pas dépasser d'ici 2100 pour éviter une élévation de la température moyenne de la planète au-dessus de 2°C.

Des objectifs à doubler, voire tripler

L'étude montre ainsi qu'au rythme actuel, les métropoles auront consommé en 13 ans l'intégralité de leur budget carbone permettant de contenir le réchauffement climatique en-dessous de 2°C et en 5 ans seulement à 1,5°. Même en respectant les objectifs qu'elles se sont déjà fixés, leur budget carbone devrait être entièrement consommé entre 2025 et 2044 tandis qu'au niveau national, ce budget carbone aura été consommé d'ici dix ans seulement, en 2028. "Pour respecter l'accord de Paris, il est donc urgent d'accélérer la transition écologique des territoires : les métropoles devront doubler, voire tripler, l'ambition de leurs objectifs déjà fixés à l'horizon de 2030 et engager des actions plus ambitieuses dans les principaux secteurs émetteurs de gaz à effet de serre (transport, logement et alimentation)", souligne WWF France.

Solutions concrètes à court terme

L'étude se veut aussi outil d'accompagnement des collectivités et des élus locaux dans la mise en œuvre de l'accord de Paris, en leur proposant des trajectoires sur mesure de réduction des émissions de gaz à effet de serre ainsi que des solutions concrètes pouvant être adoptées à court terme : développer les énergies renouvelables, le vélo et les zones à faibles émissions, amplifier la rénovation du parc bâti, favoriser l'évolution des pratiques agricoles et alimentaires, développer l'économie circulaire, etc.
Mais pour le WWF, la réussite de la transition écologique des territoires ne repose pas que sur les collectivités locales et nécessite une large mobilisation de l'ensemble des acteurs économiques et des habitants, à travers des dispositifs innovants tels que la COP21 locale initiée par la métropole Rouen Normandie (lire notre article ci-dessous), ainsi qu'un soutien du gouvernement. "Si l'État les a nommées 'coordinatrices territoriales de la transition énergétique', il doit maintenant donner aux intercommunalités les moyens nécessaires pour la mettre en œuvre dans les délais impartis, souligne l'ONG. Cela passe notamment par l'adoption dans le prochain projet de loi de finances (PLF) d'une dotation climat au profit des collectivités territoriales".