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Culture - Les musiques actuelles, c'est aussi de l'emploi dans les territoires

Trois fédérations professionnelles publient les résultats d'une étude inédite sur l'emploi permanent dans les lieux de musiques actuelles. Ce travail très fouillé émane de la Fédélima (Fédération des lieux de musiques actuelles), du RIF (Réseau des musiques actuelles en Ile-de-France) et d'Opale (Organisation pour projets alternatifs d'entreprises). Menée durant deux ans auprès d'un échantillon de 140 structures et d'environ 1.000 de leurs salariés, l'étude donne une image très représentative d'un secteur qui compte au total 340 structures (adhérents de la Fédélima et du RIF) et 10.848 salariés (permanents et non permanents).

Lieux pluridisciplinaires, studios de répétition, studio d'enregistrement, collectifs artistiques...

Le terme de structures des musiques actuelles recouvre d'ailleurs des réalités très diverses, depuis les lieux dédiés ou pluridisciplinaires jusqu'aux studios de répétition ou d'enregistrement, en passant par les collectifs artistiques. Ces structures affichent un budget moyen de 839.103 euros et un budget médian de 594.823 euros (écart trahissant la présence de quelques très grandes structures tirant la moyenne vers le haut).
En termes d'ancrage territorial, l'étude montre que la grande majorité de ces structures (85%) sont implantées en milieu urbain (villes de plus de 40.000 habitants et communes périurbaines), contre 9% en milieu "urbain en environnement rural" et 6% en milieu rural.
Les salariés permanents (CDI ou CDD de plus de six mois) ne représentent que 11% des 10.848 salariés recensés dans les musiques actuelles. Ces salariés permanents travaillent principalement dans l'administration (18%), les activités techniques (17%), la direction (13%), la communication (12%) et la formation et l'accompagnement des pratiques (11%). Ils présentent un âge moyen de 38 ans, conforme à celui de l'ensemble du spectacle vivant, et comptent 59% d'hommes et 41% de femmes. Le secteur respecte les règles de la parité, avec des écarts de rémunération restreints, sinon inexistants, sauf dans les métiers occupés très majoritairement par des hommes (emplois de direction et activités techniques). Les salaires sont en revanche inférieurs à ceux de l'ensemble du secteur du spectacle vivant.

Toujours "une certaine forme de précarité"

La Fédélima, le RIF et Opale voient dans les résultats de cette étude "un marqueur de la professionnalisation du secteur des musiques actuelles, dont la structuration a commencé à s'opérer au début des années 1990". Néanmoins, ce travail décrit aussi "un secteur (ou plus exactement un segment de secteur) qui reste dans une grande fragilité et une certaine forme de précarité".
Bien qu'elles se soient progressivement étoffées, les équipes salariées sont ainsi très réduites et "marquées par une polyvalence importante, sans pour autant que les salaires soient à la hauteur des niveaux de diplôme, des compétences mises en œuvre, ni des fonctions exercées". Un constat qui tient pour partie aux origines militantes et associatives du secteur des musiques actuelles.