Environnement - Les observatoires du bruit francilien et lyonnais lancent un indice grand public
Deux observatoires associatifs, Bruitparif pour la région Ile-de-France et Acoucité pour l'agglomération du Grand Lyon, ont présenté le 3 juillet la recette du nouvel indice de bruit qu'ils concoctent depuis plus de deux ans. C'est dans le cadre du projet européen Harmonica (harmonized noise informations for citizens and authorities) qu'ils y travaillent. "Il est disponible sur le site www.noiseineu.eu , lancé pour l'occasion, et qui met à disposition une base de données collaborative, ouverte à tous les acteurs impliqués dans une démarche de lutte contre les nuisances sonores. Avec, pour commencer, une vingtaine de fiches action en ligne", précise Fanny Mietlicki, directrice de Bruitparif .
A l'écoute du ressenti
Avec Acoucité, leur objectif était de créer un indice du bruit simple et correspondant au ressenti des populations. Là où les indicateurs classiques se fondent sur l'intensité moyenne du bruit - ce qui ne permet pas de tenir compte de phénomènes ponctuels ou d'addition sonore comme les klaxons, passages de train ou d'avion – celui-ci est "adimensionnel" et prend en compte les pics de bruit et leur émergence au cours de la journée. Autrefois élaboré entre experts, cet indice a été cette fois-ci construit en prise avec des riverains et leur pressenti. En amont, une enquête auprès de 800 personnes a été réalisée au démarrage du projet afin d'évaluer l'état de la connaissance et les attentes du grand public en matière d'information sur l'environnement sonore. Il en est ressorti une forte attente de simplicité.
Infranchissable mur du son
Si, pour les néophytes, les indices actuels, de type Lden, LAeq ou LAmax, sont trop complexes et se manipulent difficilement, c'est qu'ils relèvent d'une logique logarithmique et non arithmétique. Ils alimentent malgré tout des diagnostics et cartes stratégiques de bruit. Si bien qu'au final, l'obstacle de compréhension a des allures de mur infranchissable ! "Ce changement est donc en soi une petite révolution, comparable à ce que fut l'émergence de l'indice Atmo pour la mesure de la qualité de l'air", compare volontiers l'élue régionale Corinne Rufet. Codes couleur, note de 1 à 10 de la pollution sonore, indice par heure, par période de la journée et par jour… "Une soixantaine de stations de mesure liées au réseau diffusent déjà les résultats fondés sur ce nouvel indice", motive Fanny Mietlicki. Reste à le faire connaître et le diffuser. Pour ce faire, Bruitparif mise notamment sur de fructueux échanges avec d'autres villes européennes, dans le cadre du réseau Eurocities. Ainsi, les villes de Bruxelles, Barcelone et Pise semblent particulièrement intéressées par ce nouvel outil. Par ailleurs, un guide méthodologique sera diffusé en fin d'année "pour faciliter l'implantation de la démarche sur d'autres territoires".