Emploi et formation - Les Oref : de la statistique à l'anticipation des mutations économiques
"Confirmés dans leur rôle, les observatoires régionaux de l'emploi et de la formation (Oref) n'en sont pas moins amenés à adapter leur offre de services." C'est l'une des conclusions de l'étude, "La fonction d'observation emploi-formation en région : les Oref en 2008", récemment publiée par le Conseil national de la formation professionnelle tout au long de la vie (CNFPTLV). L'étude dresse un état des lieux de ces structures et de l'évolution de leurs missions au fil des années. Elle détaille notamment le type de structure qui porte les Oref, différente selon les régions, soit groupement d'intérêt public (GIP), soit association loi 1901, et les financements dont ils bénéficient, un cofinancement de l'Etat et de la région dans le cadre des contrats de projets Etat-région 2007-2013, auquel s'ajoutent les subventions de l'Union européenne et d'autres financements liés à des missions spécifiques. "Il y a de fortes diversités d'une région à l'autre au niveau de l'organisation, de leurs statuts, du nombre de personnes qui y travaillent, mais il existe des Oref partout en France", détaille Christophe Usselio La Verna, conseiller technique au CNFPTLV.
Au-delà de cet état des lieux, l'étude se penche sur le rôle des Oref. "Au fil des évolutions, les Oref sont devenus, non seulement des outils d'éclairage du champ de l'emploi-formation, mais également des vecteurs de coordination des ressources régionales d'expertise, des facilitateurs de la coopération et des producteurs de la connaissance et de l'expertise en région pour les acteurs de l'emploi et de la formation", insiste le rapport du CNFPTLV. D'un rôle d'analyse statistique et d'étude de la relation emploi-formation, donnant lieu à des dossiers périodiques, des tableaux de bord et autres études ponctuelles, les Oref sont passés à un rôle d'appui et d'accompagnement des partenariats. "Les Oref abordent de plus en plus les questions de prospective et de mutations économiques, détaille l'étude. Ils abordent ces problématiques avec un regard d'expert de la relation emploi-formation, en tentant d'adopter une posture plus anticipatrice : comment les mutations économiques prévisibles dans la région pourront impacter les besoins en emploi et en compétences ?" Une évolution qui s'est traduite par une diversification des travaux réalisés par les Oref. Les demandes qui leur sont adressées n'ont cessé d'augmenter au fil des années. "De plus en plus d'acteurs font appel à eux, les régions, les branches professionnelles, les maisons de l'emploi, et on leur demande d'aller vers le niveau infrarégional", explique Christophe Usselio La Verna. Leur poids en tant qu'outil d'expertise s'est affirmé dans le paysage régional. "Ils sont reconnus comme un lieu neutre, facilitant les débats entre institutions, favorisant les échanges et la mise en commun des pratiques d'acteurs n'ayant pas toujours la possibilité de travailler ensemble", même si, comme le précise l'étude, ils ne sont pas sollicités de la même manière en fonction des régions.
L'étude met en avant les évolutions que devront encore subir les Oref, face aux phénomènes économiques actuels. Le CNFPTLV estime ainsi que leur mission va s'orienter vers davantage de prospective, vers "l'étude des relations existant entre les tissus économiques locaux, les systèmes d'éduction/formation et le développement territorial, mais aussi l'analyse des mobilités de la main-d'oeuvre tout au long de la vie active, et la réflexion sur la sécurisation des parcours professionnels".
Emilie Zapalski