Les personnes vulnérables ont des idées pour le Grand Débat et le font savoir

Dans le cadre du Grand Débat national, l'Uniopss, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) et la fondation Armée du Salut ont organisé des débats avec des personnes vulnérable. Il en ressort de nombreuses propositions : RSA dès 18 ans,  création d'un risque autonomie, accueils de jour pour les sans-abri, stricte application des textes existants, stages de terrain pour les élus et fonctionnaires...

L'Uniopss, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) et la Fondation Armée du Salut ont procédé à une restitution des débats organisés avec des personnes vulnérable dans le cadre du Grand débat national. La réunion se tenait le 11 mars au Cese (Conseil économique, social et environnemental), de façon symbolique la veille de l'adoption de son avis "Fractures et transitions : comment réconcilier la France ?", en présence du Premier ministre (voir notre article ci-dessous du 12 mars 2019). L'objectif de cette journée, organisée par les trois fédérations avec le concours du Cese, était de "faire entendre la voix des personnes en situation de précarité et de fragilité, trop peu souvent entendues".

Des propositions tous azimuts

La réunion s'est tenue en présence de Julien Denormandie, le ministre de la Ville et du Logement, et de Christelle Dubos, la secrétaire d'État auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé. Elle a permis à dix délégations de personnes vulnérables (en situation de précarité, jeunes, en situation de handicap...) de "présenter leurs constats et solutions pour améliorer le quotidien des personnes les plus vulnérables". Ceux-ci portent sur de nombreux aspects de la vie quotidienne, mais aussi sur la citoyenneté.

Parmi les mesures adoptées lors de cette journée figurent notamment plusieurs dispositions relatives aux prestations et aux minima sociaux : la mise en place du RSA dès l'âge de 18 ans (au lieu de 25 ans actuellement, sauf cas particuliers) et la revalorisation "des minima sociaux pour vivre dignement", ainsi que le rétablissement des cinq euros mensuels supprimés sur les APL et la révision à la hausse de cette prestation. Autres propositions : la gratuité des transports en commun pour les personnes à revenus modestes et une attribution automatique de la CMU-C pour les bénéficiaires du RSA (ce qui semble curieux, puisque l'allocataire du RSA et les membres de son foyer ont un accès de plein droit à la CMU-C, avec même une attribution provisoire pour une période de trois mois durant la phase d'instruction de la demande de RSA). Enfin, les délégués préconisent la création d'un risque autonomie (le cinquième risque souvent évoqué mais jamais concrétisé) , "afin de compenser l’ensemble des situations de handicap quel que soit l’âge".

Des "stages de pauvreté" pour les élus, les hauts fonctionnaires et les travailleurs sociaux

Côté logement, les participants ont retenu l'organisation d'accueils de jour pour les sans-abris sept jours sur sept et toute l'année, l'interdiction des sorties de l'hébergement d'urgence sans "solution positive" de logement, ainsi que le développement du parc de logement sociaux et très sociaux. Enfin, en matière de citoyenneté, les propositions concernent notamment l'association des jeunes aux instances de participation afin de "leur permettre de prendre la parole", mais aussi une amélioration de la transparence et de la rapidité de traitement des demandes de titres de séjour.

Mais la proposition la plus originale reste sans conteste celle consistant à organiser des "stages de pauvreté" sur le terrain. Ceux-ci seraient obligatoires pour les élus, les hauts fonctionnaires et les travailleurs sociaux, avec un encadrement assuré par des pairs aidants.

Face à ces propositions, Julien Denormandie et Christelle Dubos ont promis "non pas que tout sera repris, mais que tout sera étudié avec précision". Plusieurs délégués ont également demandé aux deux ministres présents de "faire appliquer les textes" déjà existants, par exemple en matière de quotas de logements sociaux (application de la loi SRU) ou d'accessibilité aux personnes handicapées.

 

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