Familles - Les points rencontre enfants-parents vont bénéficier d'un statut légal
Menacés de disparition après une circulaire du ministère de la Justice qui interdisait la prise en charge de leurs interventions par l'aide juridictionnelle, les points rencontre enfants-parents seront finalement préservés. Lors d'un échange, à la cour d'appel de Paris, avec des juges aux affaires familiales et l'APCE 75 (Association pour le couple et l'enfant), Pascal Clément, le garde des Sceaux, a reconnu que "l'intervention d'un professionnel dans les conflits liés à une séparation ou un divorce est essentielle lorsqu'il s'agit de garantir le droit fondamental de chaque enfant à avoir des relations stables avec ses deux parents" et que la réussite des points rencontre "montre qu'il s'agit d'un outil particulièrement adapté à ces situations toujours délicates". Le ministre a annoncé plusieurs mesures en leur faveur. Il a tout d'abord rappelé qu'un amendement au projet de loi relatif à la protection de l'enfance - en cours d'examen au Parlement - a donné un statut à ces structures, en prévoyant que "lorsque la résidence de l'enfant est fixée au domicile de l'un des parents, le juge aux affaires familiales statue sur les modalités du droit de visite de l'autre parent. Ce droit de visite, lorsque l'intérêt de l'enfant le commande, peut être exercé dans un espace de rencontre désigné par le juge". Un groupe de travail sera chargé de définir les conditions de mise en oeuvre de cette mission. Pour faire face aux graves difficultés financières de certains des 120 points rencontre, Pascal Clément a annoncé le déblocage d'une enveloppe de 250.000 euros qui sera déléguée aux cours d'appel avant la fin de l'été. Mais, au risque de raviver le contentieux avec les départements, qui estiment ne pas avoir à financer les points rencontre, le garde des Sceaux a cependant bien pris soin de préciser que "l'intervention des partenaires locaux - collectivités territoriales, caisses d'allocations familiales... - est indispensable et doit s'inscrire dans la durée pour pérenniser de telles structures".
Jean-Noël Escudié / PCA
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