Politique communautaire - "Les régions sont les pierres de la construction européenne"
Les 650 représentants issus de 155 régions qui ont participé à l'assemblée générale de l'Assemblée des régions d'Europe (ARE) à Udine, en Italie, ont adopté le 9 novembre une déclaration finale commune qui invite les gouvernements et les institutions européens à mettre en oeuvre un certain nombre de mesures favorisant l'échelon régional. Ils recommandent de donner aux régions la responsabilité et les moyens financiers leur permettant de définir et de mettre en oeuvre des politiques ayant un impact direct sur les identités régionales. Ils invitent également les institutions à reconnaître que l'identité régionale et le principe de subsidiarité sont des facteurs-clés pour le développement de régions fortement intégrées. Enfin, ils incitent la Commission européenne à empêcher les gouvernements d'utiliser la politique des aides d'Etat pour limiter le soutien accordé par les régions à leurs politiques dans les domaines de la culture des médias et de l'éducation.
Forte de plus de 260 régions de 33 pays et 14 organisations interrégionales, l'Assemblée des Régions d'Europe est composée le plus souvent d'élus de terrain, de présidents de province, land ou comté et de représentants de collectivités. L'ARE, dont le thème des travaux était cette année "Identité : les régions comme pierres de la construction européenne", peine à se distinguer dans la myriade d'institutions, associations et lobbies ayant pour but la défense de l'échelon régional en Europe. "Mais c'est la seule enceinte de rencontre entre les présidents de régions, et une sorte d'antichambre du Conseil de l'Europe", affirme Pierre Meyer, directeur de la coopération pour l'Alsace, qui reconnaît que l'ARE a du mal à mobiliser les régions françaises pourtant grosses contributrices du budget de l'association. "L'ARE a surtout du sens pour les régions des nouveaux pays de l'UE. C'est une sorte d'école de l'Europe qui leur permet d'acquérir de l'expérience hors de leurs frontières", affirme Michèle Sabban, vice-présidente de la région Ile-de-France, également vice-présidente de l'ARE.
Delphine Goater, avec AFP