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Les territoires à énergie positive lancent un appel à l'État

"La transition énergétique sera territoriale… ou ne sera pas" : tel est le titre de l'appel à l'État lancé par le réseau des Territoires à énergie positive à l'issue des 8es rencontres Energie et Territoires ruraux qui se sont tenues du 26 au 28 septembre à Montmélian en Savoie en présence de plus de 400 personnes. Les élus qui représentent ces dizaines de collectivités pionnières souhaitent que l'État leur accorde une plus grande confiance pour mener à bien la transition énergétique et des moyens pour passer à l'action en faveur des économies d'énergie et des énergies renouvelables. L'appel, disponible sur le site du Cler - Réseau pour la transition énergétique, commence par vanter, chiffres à l'appui, les vertus de l'action locale pour la transition écologique en matière de développement économique et la société : "200.000 euros économisés sur dix ans à Malaunay qui a réduit ses dépenses énergétiques, 350 emplois directs et indirects créés à Loos-en-Gohelle en dix ans autour des éco-activités, ou encore 24 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel dans le territoire du Thouarsais grâce aux énergies renouvelables", illustre-t-il.

"Faire ensemble les transitions"

"L’envie et la puissance d’agir ne viennent pas d’en haut ni seulement d’en bas, mais bien d’une volonté de 'faire ensemble' les transitions, en privilégiant le collectif et la confiance, soulignent les signataires. L’implication des acteurs, la construction d’alliances à l’intérieur du territoire et avec les voisins, de nouveaux modèles économiques, de nouvelles solidarités et une gouvernance plus inclusive, plus ouverte, autrement dit à haute qualité démocratique, constituent des facteurs-clés de la réussite et permettent de réconcilier localement l’économique, le social et l’écologique."
"Pourtant, estiment-ils, les territoires sont trop souvent les réceptacles des politiques publiques de l’État aux injonctions contradictoires ou des choix établis par les opérateurs nationaux sans aucune concertation." Ils regrettent que soit passée sous silence "la dynamique des Territoires à énergie positive amorcée dès 2010 (…) et qui ne cesse de se structurer et de se renforcer".

Besoin de "confiance"

"Les collectivités locales ont développé leur capacité à se saisir de sujets complexes. L'État peut et doit maintenant leur accorder sa confiance", poursuivent-ils. Comme cela avait été formulé début juillet par un grand nombre d'acteurs locaux (lire ci-dessous notre article du 19 juin 2018), ils proposent "l’attribution d’une dotation climat-énergie pérenne à tous les territoires désireux de s’engager ou de poursuivre les transitions (…) afin qu’ils aient une vision claire des moyens dont ils peuvent disposer dans la durée. Cette dotation sera conditionnée à l’établissement d’un contrat avec l’État (et potentiellement d’autres partenaires) pour une durée longue (six ans), ainsi qu’à l’atteinte effective des objectifs contractuels et à la mesure des impacts en bonne intelligence avec l’ensemble des services compétents. Le contrat s’appuiera sur le PCAET [plan climat air énergie territorial, ndlr], s’il existe, pour ce qui concerne le volet énergie-climat, et concourra à en financer les actions." " Nous appelons (…) l’État à mettre en œuvre les moyens d’atteindre les objectifs fixés. Cela passe par une coopération renforcée avec les territoires, les entreprises et les citoyens pour engager une démarche globale cohérente, inscrite dans le temps et seule capable de faire enfin bouger les lignes… et les courbes", concluent-ils.