Les véhicules en transit désormais bannis du centre de Lyon
Après Paris en novembre dernier (lire notre article), Lyon a mis en œuvre ce 21 juin sa zone à trafic limité (ZTL), interdisant le transit des véhicules dans son centre-ville. Cette zone, qui concerne 55 hectares de la presqu'île soit une quinzaine de rues, vise à "protéger" les piétons déjà majoritaires dans ce périmètre, limiter la pollution et "favoriser l'économie de proximité", selon le maire, Grégory Doucet. "Mais attention : pas question de bannir strictement la voiture au coeur de Lyon", écrit-il sur le réseau social LinkedIn : les riverains, transports en commun, taxis, secours et artisans, entre autres, peuvent y avoir accès via des points d'entrée, équipés de bornes escamotables, régulés par code, reconnaissance automatique des plaques d'immatriculation ou badge. Les quais du Rhône et de la Saône, qui bordent la presqu'île, restent ouverts à tous tout comme les 18 parkings publics du secteur, soit 10.000 places.
La ZTL suscite des oppositions comme pour la zone à faible émission (ZFE), déployée en 2022 pour restreindre la circulation des voitures les plus polluantes avant son abrogation par l'Assemblée nationale, dans le cadre du projet de loi de simplification de la vie économique (lire notre article).
"Cette ZTL est une folie !", écrit sur sa page Facebook le Collectif des défenseurs de Lyon et du Grand Lyon, qui fédère une trentaine d'associations de commerçants, d'entrepreneurs et d'habitants : "On est en train de vider Lyon de sa vie et de ses visiteurs... et on ne parle pas des touristes, mais uniquement des personnes extérieures à la presqu'île." Mêlant plusieurs griefs, le collectif évoque, pour l'AFP, une baisse de chiffres d'affaires de 20% à 40% pour certains commerces, "à cause des travaux, des places de stationnement supprimées et des parkings pleins le week-end".
"La ZTL peut être un levier utile... si elle est bien pensée", a récemment estimé sur X l'ex-patron de l'Olympique lyonnais, Jean-Michel Aulas, qui envisage d'être candidat à la mairie de Lyon en 2026, en dénonçant une "piétonnisation brutale de la Presqu'île". Pierre Oliver, le maire LR du 2e arrondissement dont une partie est traversée par la ZTL et déjà en lice pour les municipales, réclame dans un communiqué la "suspension immédiate" du dispositif, dont la mise en place est selon lui "chaotique".
Selon un décompte de l’Ademe en 2019, 238 ZTL étaient en service dans huit pays européens. En France, elles se multiplient depuis celle de Nantes, pionnière en 2012, suivie notamment de Grenoble, Rennes ou Paris.